Club Les Légendes : le projet de développement immobilier refait surface

Par Marie-Pier Gagnon
Club Les Légendes : le projet de développement immobilier refait surface
Les propriétaires du Club de golf Les Légendes souhaitent présenter un projet de développement socialement acceptable. La première consultation tenue le 28 avril laisse toutefois présager une forte opposition. (Photo : Le Canada Français - Laurianne Gervais-Courchesne)

Le Club de golf Les Légendes fermera ses portes à l’automne. Les propriétaires en ont fait l’annonce lors d’une consultation citoyenne tenue à leur demande, le 28 avril dernier, et qui visait à prendre le pouls de la population en vue d’un éventuel projet de développement immobilier.

Le Club de golf Les Légendes couvre une superficie de 6,4 millions de pieds carrés. Situé dans le secteur Saint-Luc, entre la 35 et le chemin Saint-André, on y recense 974 arbres de 44 espèces différentes, principalement des essences nobles telles que l’érable. L’endroit accueille également des bassins artificiels, un étang naturel, deux ruisseaux ainsi qu’un milieu humide. Il est zoné récréatif et agricole, empêchant du même coup tout développement résidentiel.

Les propriétaires, soit les Entreprises sportives Jean Morin et deux compagnies à numéro (9274-9803 Québec inc. et 9241-4333 Québec inc.) qui ont pour actionnaires Georges Côté, Stéphane Deneault et Denis Vallières, souhaitent développer ce terrain dans un avenir rapproché. Des discussions à ce sujet ont été initiées par la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu il y a dix ans, affirme Jason Morin, sans toutefois que des actions concrètes soient prises.

De là la consultation citoyenne qui se poursuivra les 26 mai et 22 juin. «C’est une entente avec les citoyens que ça prend pour faire bouger les choses», explique M. Morin. En entrevue, ce dernier réitère qu’aucun plan d’aménagement précis n’est sur la table, mais que le <@Ri>statu quo<@$p> avec la Ville n’est plus possible. Les propriétaires souhaitent connaître les demandes des citoyens pour présenter un projet «socialement acceptable».

Espace vert
Président de la firme d’urbanisme Empero et lobbyiste pour la compagnie 9241-4333 Québec inc., c’est à Marc Perreault qu’est revenue la tâche de présenter l’information lors de la consultation publique à laquelle 160 citoyens ont assisté via l’application Zoom. D’emblée, ce dernier a précisé que trois options s’offraient aux Johannais, soit la conservation du lieu en espace vert, la création d’un développement immobilier ou un mélange des deux. C’est cette dernière option que préconisent les propriétaires.

M. Perreault a affirmé que Saint-Jean-sur-Richelieu n’a pas besoin d’un espace vert d’aussi grande dimension, car cela impliquerait des coûts d’acquisition et d’entretien importants qui n’ont pas été chiffrés. De plus, il a exclu la possibilité d’un développement complet du site; une demande de la famille Morin qui souhaiterait s’assurer de laisser un legs à la population johannaise après avoir opéré le golf pendant plusieurs décennies. Quoi conserver? Quoi développer? Des pistes ont été proposées.

Obstacles
Plusieurs obstacles devront être pris en considération, tels que le zonage – sans l’appui de la population aucun dézonage n’est possible –, la présence des cours d’eau et de boisés protégés, l’ajout d’une école et de commerces de proximité, ou encore d’éventuels problèmes de circulation liés à l’arrivée des nouvelles résidences.

L’urbaniste a par ailleurs été clair sur l’urgence d’agir puisque la fermeture du golf à l’automne signifiera également l’arrêt de l’entretien des lieux. Un ultimatum à peine couvert pour les citoyens.

Questionné à ce sujet, Jason Morin prend encore moins de détours. «Un espace vert peut virer brun assez rapidement», dit-il en ajoutant que si les citoyens du secteur n’ont pas aimé la façon de faire du promoteur Luc Poirier lorsqu’il a procédé à l’abattage d’arbres sur son terrain, lui aussi dispose de «bonnes idées» à ce sujet. En somme, avec ou sans l’accord des citoyens, les propriétaires trouveront une façon de rentabiliser leur terrain dans les limites de la loi actuelle.

Forte opposition
Le dossier ayant déjà fait l’objet d’un débat, c’est sans surprise que les citoyens présents à la rencontre se sont fortement positionnés en défaveur d’un projet de développement résidentiel. Invités à poser des questions ou à émettre des commentaires, plusieurs ont mis en doute les résultats présentés au cours de la soirée, affirmant, entre autres, que la faune est pratiquement inexistante sur le site. D’autres ont souligné l’importance de conserver les rares espaces naturels restants.

Plusieurs citoyens ont également mentionné avoir le sentiment que cette consultation ne visait pas à écouter l’opinion de la population, mais bien à présenter un projet déjà en cours de réalisation. La rencontre du 26 mai permettra de synthétiser les attentes et les préoccupations soulevées par les citoyens. D’ici là, ces derniers sont invités à faire parvenir leurs suggestions par courriel au info@agccom.com ou encore par la poste au casier postal 73019, Candiac, Québec, J5R 3L0.

Pour prendre connaissance de la présentation du 28 avril, visitez le www.agccom.com sous la rubrique Actualités.

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