Une récente étude portant sur le football juvénile a confirmé que les petits coups à la tête peuvent s’accumuler au fil d’une saison et engendrer des troubles cognitifs.
La firme ‘Sanford Research’, située à Sioux Falls, au Dakota du Sud, a suivi 15 jeunes joueurs de football de moins de 14 ans pour l’étude, en utilisant notamment une neuro-technologie développée par ‘HealthTech Connex Inc.’, une entreprise de Surrey, en C.-B., pour analyser les signes vitaux du cerveau.
Cette étude a déterminé que les joueurs qui n’ont pas reçu des diagnostics de commotion cérébrale ont tout de même rapporté des troubles cognitifs découlant des impacts sous-commotionnels à la tête survenus pendant une saison de football.
Cette étude scientifique a été pilotée par le Dr Thayne Munce au Dakota du Sud, tandis que le Dr Shaun Fickling, installé à Vancouver, a été le rédacteur en chef de l’étude.
«Les changements cognitifs observés (chez les jeunes joueurs) sont liés étroitement à la quantité de coups à la tête subis, que ce soit en termes de véritables impacts à la tête rapportés, ou simplement le nombre de minutes passées sur le terrain», a expliqué Fickling.
Un impact sous-commotionnel est une force mécanique transmise au cerveau sous le seuil minimal de diagnostic d’une commotion cérébrale aiguë. Les effets de ces impacts de faible ampleur peuvent même être imperceptibles pour le joueur ou les observateurs sur la ligne de touche.
L’étude portant sur le football juvénile s’est inspirée d’une étude précédente portant sur les joueurs de hockey junior A et bantam menée au Minnesota en partenariat avec la clinique Mayo. Ces résultats ont déjà été publiés dans l’article «Brain: A Journal of Neurology and Brain Communications».
«Ça m’a vraiment sauté aux yeux; cette étude, reproduite de façon totalement indépendante auprès des jeunes joueurs de football, nous a permis de tirer les mêmes conclusions», a confié Fickling.
Fickling a ajouté que des parents lui demandent souvent ce que ces études signifient pour la sécurité de leurs enfants, qui pratiquent des sports de contact comme le hockey et le football.
«L’enjeu ici, c’est que ce n’est qu’un relevé dans le temps, et non toute l’histoire. Nous ne suivons pas les joueurs après la saison, alors qu’ils récupèrent (de ces coups à la tête), a souligné Fickling. Plus nous sommes exposés aux coups à la tête et aux coups répétitifs à la tête, plus il y a de chance que des troubles cognitifs se développent au niveau du cerveau.
«Le message, ici, c’est qu’il faut essayer de limiter le nombre de coups à la tête le plus possible, bien que nos connaissances dans ce domaine sont encore très limitées», a-t-il poursuivi.
Fickling aimerait maintenant élargir l’étude à d’autres groupes d’âge, aux différents sexes et aux autres sports. Un échantillon plus imposant et plus diversifié pourrait aussi permettre aux chercheurs de comprendre davantage les résultats, même si ceux-ci finissent par confirmer les conclusions préalablement obtenues.