Le dégriffage des animaux domestiques et autres procédures seront bientôt interdits

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne
Le dégriffage des animaux domestiques et autres procédures seront bientôt interdits

MONTRÉAL — Il sera interdit à compter de l’été prochain de dégriffer un chat ou un chien, de lui mutiler les cordes vocales, de lui couper la queue et de tailler les oreilles d’un chien à des fins esthétiques. 

Le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a ainsi donné suite à une pétition réclamant la fin de ces pratiques cruelles envers les animaux domestiques signée par plus de 21 650 citoyens et déposée à l’Assemblée nationale au début de février.

Dans une lettre à son collègue et leader parlementaire Simon Jolin-Barrette, le ministre Lamontagne lui fait part de son intention d’inclure les interdictions en question dans le projet de règlement sur le bien-être et la sécurité des animaux domestiques de compagnie et des équidés, qui est en cours d’écriture. Ce règlement doit être intégré à la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal.

La lettre du ministre est claire: «Compte tenu des dernières avancées scientifiques et des positions des parties impliquées, le règlement proposera d’interdire, sauf dans le cas d’une indication médicale recommandée par un médecin vétérinaire, les chirurgies suivantes: la dévocalisation (mutilation des cordes vocales), la caudectomie (taille de queue) et l’onyxectomie (dégriffage) effectuées à un chat ou un chien, ainsi que l’essorillement (taille d’oreilles) chez le chien.»

Le ministre précise que le projet de règlement est prévu pour l’été 2022. 

Une demande unanime

La décision fait suite à des consultations auprès de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ), des associations canadienne et québécoise des médecins vétérinaires, des Sociétés de protection et de prévention de la cruauté chez les animaux et plusieurs autres organismes qui, tous, réclamaient une interdiction de ces pratiques. 

La pétition déposée le 2 février dernier signalait que «l’onyxectomie, communément appelée « dégriffage », est une chirurgie invasive non thérapeutique qui implique l’amputation des os et des tendons d’un animal» et qu’elle a un impact néfaste sur le bien-être de l’animal en raison de la douleur qui l’affecte par la suite. 

Elle soulignait que la coupe des oreilles et la coupe de la queue sont des procédures esthétiques «qui n’apportent aucun avantage à l’animal» et que la dévocalisation est une mutilation des cordes vocales pratiquée par commodité qui empêche l’animal «d’exprimer ses impératifs biologiques et psychologiques». 

La pétition invoquait «une multitude de preuves scientifiques qui démontrent que ces procédures non thérapeutiques sont nuisibles, douloureuses et inutiles pour les animaux, avec des conséquences négatives à long terme». 

La SPCA de Montréal n’a pas tardé à réagir, mercredi, sa directrice de la défense des animaux et des affaires juridiques, Me Sophie Gaillard, rappelant que l’organisme «travaille depuis plusieurs années à faire du dégriffage et des autres chirurgies de convenance une chose du passé. (…) Nous avons évidemment plaidé en faveur d’une interdiction et nous ne pouvons que saluer cette décision.» 

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