Le fils d’un homme condamné à mort à Bahreïn envoie un dessin à Lewis Hamilton

Jerome Pugmire, The Associated Press
Le fils d’un homme condamné à mort à Bahreïn envoie un dessin à Lewis Hamilton

MANAMA, Bahreïn — Le fils d’un homme condamné à mort à Bahreïn a de nouveau envoyé un dessin au septuple champion du monde de Formule 1 Lewis Hamilton, espérant toujours que le pilote britannique pourra aider à sauver la vie de son père.

Dans la foulée de la course d’ouverture de la saison, dimanche, à Bahreïn, Ahmed a fièrement brandi le dessin de la célèbre Mercedes no 44 de Hamilton avec ses propres mots d’espoir: «Sir Lewis, une autre F1 où mon père innocent est dans le corridor de la mort. S’il vous plaît, aidez-le à retrouver la liberté.»

Le garçon de 12 ans est le fils de Mohammed Ramadhan, un ancien membre des forces de sécurité de Bahreïn passible de la peine de mort.

Le dessin a été montré à l’Associated Press par Ahmed, qui était accompagné de sa mère Zainab Ebrahim lors d’une entrevue, jeudi, à Bahreïn. Ahmed a parlé doucement en expliquant pourquoi il l’avait dessiné.

«J’ai fait ce dessin pour encourager Lewis», a-t-il mentionné. Après une profonde inspiration, il a ajouté: «Il y a beaucoup d’histoires que Lewis peut influencer et peut aider à changer.»

Hamilton a révélé qu’il n’avait pas encore vu le dessin, qui a également été envoyé à son équipe.

«Mais chaque année, je reçois des lettres de ceux qui souffrent et tout ce que je peux, c’est faire de mon mieux pour sympathiser avec ceux qui font face à ces défis et qui ont ces histoires tragiques à raconter, a confié Hamilton, vendredi, au Grand Prix de Bahreïn.

«Je pense que le poids du changement doit vraiment reposer sur les gouvernements et ceux qui sont au pouvoir. C’est pourquoi nous devons continuer à utiliser les plateformes dont nous disposons lorsque nous arrivons dans ces pays et nous assurer qu’ils y aient des conversations sérieuses sur ce qui s’y passe.»

Hamilton avait précédemment déclaré que la F1 avait le «devoir» de sensibiliser sur les droits de la personne là où elle se rend pour ses courses. Mais il a ajouté que les pilotes devraient également faire pression pour un changement durable.

«Nous avons des plateformes pour essayer de sensibiliser. Il y a des organisations incroyables sur le terrain qui se battent pour les droits de la personne et je les soutiens, a poursuivi Hamilton. Mais il y a beaucoup de travail à faire, le monde est un gâchis. Nous avons vu plus de déplacements de réfugiés que jamais auparavant, non seulement en Ukraine, mais en Syrie et au Yémen.»

Ahmed a déjà dessiné la voiture de Hamilton et l’a envoyée au pilote britannique vedette, dans l’espoir qu’il puisse permettre un dénouement favorable sur l’avenir de son père.

Son père était l’une des trois victimes présumées de torture qui ont personnellement écrit à Hamilton en novembre 2020.

Mohammed Ramadhan a détaillé comment il a été arrêté après avoir soutenu le soulèvement pro-démocratique de Bahreïn, puis aurait été accusé de meurtre et battu avec des barres de fer afin d’obtenir ses aveux.

Après avoir lu ces lettres, Hamilton a promis de ne pas ignorer les appels à améliorer les droits de la personne à Bahreïn et dans d’autres pays où il y a des courses de F1.

«Lewis est le meilleur», a affirmé Ahmed, souriant timidement lorsqu’on lui a demandé ce qu’il pensait des efforts de Hamilton.

«J’étais très heureux d’entendre Lewis quand il a dit qu’il était prêt à aider ceux qui en avaient besoin.»

La mère d’Ahmed espère que la voix de Hamilton permettra de faire entendre la voix de ceux qui en ont le plus besoin.

«Lewis a une influence et il peut parler à ses amis, et il peut inciter le gouvernement bahreïni à enquêter de nouveau et à parler des victimes, a-t-elle expliqué en s’asseyant à côté de son fils. Peut-être d’obtenir justice pour leurs cas.»

Pour Zainab Ebrahim et ses trois enfants, les visites en prison sont rares et, comme elle l’explique avec lassitude, si restrictives qu’ils sont à peine capables de toucher ne serait-ce qu’un doigt de la main de leur père pour tisser le moindre lien avec lui.

«C’est très difficile sans que leur père soit là. Quand leur père a été arrêté, Ahmed avait quatre ans et les jumeaux avaient deux ans, a-t-elle dit. Cela les a beaucoup affectés psychologiquement. Ils ont beaucoup pleuré, ils étaient bouleversés. Ils posent toujours des questions sur leur père.»

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