Le Zoo de Granby envisage de ne plus héberger d’éléphants d’ici les prochaines années

Liam Casey, La Presse Canadienne
Le Zoo de Granby envisage de ne plus héberger d’éléphants d’ici les prochaines années

Le Zoo de Granby envisage de ne plus héberger d’éléphants d’ici «les prochaines années», a déclaré son PDG, alors qu’un sénateur a présenté mardi un projet de loi qui éliminerait progressivement le maintien en captivité de ces animaux, notamment.

Paul Gosselin a déclaré que le Zoo de Granby songeait depuis quelques années déjà à ne plus garder d’éléphants. «Il devient de plus en plus difficile de sortir des animaux de la nature (…) et d’échanger avec d’autres institutions zoologiques, de l’autre côté de la frontière, d’un pays à l’autre», a-t-il expliqué en entrevue. 

«Compte tenu de tout cela, et compte tenu du fait que nous devons convenir que les normes relatives aux éléphants deviennent de plus en plus strictes pour les garder dans les institutions zoologiques, et compte tenu du fait que le projet de loi arrive et que nous l’avons soutenu, nous avons décidé, en tant qu’organisation à Granby, de faire la transition.»

M. Gosselin a déclaré que les trois éléphants d’Afrique gardés à Granby — les femelles Thandi et Sarah et le mâle Tutum — vont déménager, bien que les destinations et l’échéancier de ces déménagements n’aient pas été encore décidés. «Nous ferons la transition au cours des prochaines années», a déclaré M. Gosselin.

Le sénateur Marty Klyne a déposé à nouveau mardi un projet de loi, appuyé par la primatologue Jane Goodall, qui éliminerait progressivement la présence d’éléphants en captivité, mettrait un terme à la présence de grands félins dans les zoos et donnerait à certains animaux un statut légal devant les tribunaux.

«Je dois féliciter le Zoo de Granby, a déclaré M. Klyne à propos de leur intention de ne plus garder d’éléphants. Il n’y a pas de meilleur moment que maintenant.»

Le «projet de loi Jane Goodall» avait été présenté pour la première fois à la fin de 2020, mais il est mort au feuilleton l’année dernière lorsque les élections anticipées ont été déclenchées. M. Klyne, du Groupe progressiste du Sénat, précise que le projet de loi interdirait toute future mise en captivité de lions, de singes, d’ours et de centaines d’autres animaux en captivité dans de petits zoos sur le bord des routes.

Plusieurs zoos ont appuyé officiellement le projet de loi, notamment le Biodôme de Montréal, le Zoo de Granby et les zoos de Toronto, de Calgary et du parc Assiniboine. 

M. Klyne dit que ces jardins zoologiques seraient exemptés de l’interdiction de captivité et que d’autres pourraient demander à devenir des «organisations de protection des animaux» désignées, qui répondent aux normes de soins animaliers et qui protègent les lanceurs d’alerte en cas d’abus. 

«Je suis assez optimiste à ce sujet, car c’est un projet de loi très positif», a-t-il soutenu en entrevue.

Le sénateur ajoute que plusieurs zoos et organisations de défense des droits des animaux l’avaient aidé à rédiger le projet de loi. 

«Ils ont ajouté une bonne valeur au projet de loi. Ils ont en fait augmenté le nombre d’espèces à y inclure», a fait valoir M. Klyne.

«Journée importante pour les animaux»

La primatologue Jane Goodall, qui étudie depuis des décennies les interactions familiales et sociales chez les chimpanzés, a estimé qu’il s’agissait d’une «journée importante pour les animaux».

«Plusieurs d’entre eux ont désespérément besoin de notre aide et la loi Jane-Goodall établit une protection et du soutien pour les animaux confiés aux soins des humains», a expliqué Mme Goodall dans une déclaration écrite.

Le Zoo de Toronto s’est dit fier d’appuyer le projet de loi. «Cela représente une avancée cruciale dans la protection des animaux sauvages», a écrit le PDG, Dolf DeJong.

Plusieurs autres organisations importantes de défense des droits des animaux ont également manifesté leur appui au projet de loi.

«Animal Justice est particulièrement heureuse que le projet de loi offre aux animaux un statut juridique limité devant les tribunaux — une mesure révolutionnaire pour s’assurer que notre système juridique accorde la priorité à leur bien-être», a déclaré la directrice générale de l’organisation, Camille Labchuk.

S’il est adopté au Parlement, le projet de loi obligerait les organisations qui possèdent des tigres ou des guépards, par exemple, à demander un permis pour leur reproduction ou pour en acquérir de nouveaux. Les demandes seraient examinées au cas par cas.

Le projet de loi interdirait également les importations d’ivoire d’éléphant et de cornes de rhinocéros.

Dans ce dossier, le sénateur Klyne a pris le relais de Murray Sinclair, qui a pris sa retraite du Sénat l’année dernière. Lors de la deuxième lecture du projet de loi original, à la fin de 2020, M. Sinclair déclarait qu’il y avait 22 éléphants en captivité au Canada: 16 éléphants d’Asie à l’«African Lion Safari» près de Hamilton, en Ontario, un éléphant d’Asie solitaire nommé Lucy au zoo d’Edmonton Valley, en Alberta, deux éléphants d’Afrique au Parc Safari à Hemmingford, au Québec, en plus des trois éléphants au Zoo de Granby.

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Dominique Gagné
Dominique Gagné
2 années

Ce qui m’inquiète le plus, ce sont les braconniers qui auront encore plus d’animaux à abattre et ainsi exterminer un plus grand nombre de ces êtres merveilleux… 😟