OTTAWA — Bloquistes et conservateurs accusent les libéraux et les néo-démocrates de faire preuve d’intrusion dans les champs de compétence des provinces avec leur entente annoncée mardi.
Les deux partis d’opposition exclus de l’accord qui doit permettre aux libéraux de garder le pouvoir jusqu’en 2025 ont insisté sur ces critiques durant la période des questions.
«Je comprends que la base de l’entente c’est de piétiner les juridictions du Québec et des provinces en matière de santé, d’assurance dentaire (et) d’assurance-médicaments», a lancé le chef bloquiste Yves-François Blanchet.
Son collègue Mario Simard, député de Jonquière, en a rajouté une couche en comparant l’entente à un «programme de parti provincial».
«Tout le monde a vu comment vous êtes des peewee dans vos propres champs de compétence et là vous allez dire et vous allez prétendre connaître mieux que tout le monde les besoins en santé et en logement et en petite enfance», a-t-il pesté.
Le premier ministre Justin Trudeau a répondu, face à ces critiques, que la dernière campagne électorale a permis un débat sur cette question.
«Ce gouvernement et ce parti libéral ont toujours souligné que nous croyons profondément qu’il y a une responsabilité pour le gouvernement fédéral d’assurer que la qualité des soins de santé et la qualité des services offerts à travers le pays soient les meilleures possibles pour tous les Canadiens», a-t-il offert en affirmant que cela répond aux attentes de la population.
Les libéraux ont aussi essuyé des critiques en matière de champs de compétence venant des banquettes occupées par les conservateurs.
Aux yeux du député Gérard Deltell, il est clair que le gouvernement sera désormais d’autant plus «centralisateur», a-t-il signalé.
«Ça va faire des chicanes avec les provinces. On n’a vraiment pas besoin de ça», a-t-il envoyé.
Pour le lieutenant du Québec pour les libéraux, Pablo Rodriguez, la chicane est la spécialité du Bloc québécois, a-t-il soutenu dans un échange avec un bloquiste.
«Le Bloc québécois vit pour la chicane. Il vit tellement pour la chicane qu’il n’est pas capable de comprendre qu’on peut s’entendre entre partis, qu’on peut s’entendre que c’est bon pour les Québécois», a-t-il dit.
Dans les rangs néo-démocrates, le chef adjoint Alexandre Boulerice a insisté, en mêlée de presse, pour dire que l’accord avec les libéraux équivaut à «des gains historiques» que plusieurs attendaient.
«Si on finit par avoir (…) une vraie assurance-médicaments qui va vraiment changer la vie des gens qui sont malades, je connais plein de gens au Québec qui vont être contents», a-t-il plaidé.
Le programme sera négocié avec les provinces, a-t-il assuré, «évidemment».