Des paroisses ukrainiennes montréalaises veulent envoyer de l’aide en Ukraine

Sidhartha Banerjee, La Presse Canadienne
Des paroisses ukrainiennes montréalaises veulent envoyer de l’aide en Ukraine

MONTRÉAL — Les dons pleuvent sur les paroisses ukrainiennes de Montréal depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mais les organisateurs disent devoir faire face à d’importants obstacles comme le coût du transport aérien et l’incertitude sur les destinataires de l’aide.

Les paroisses ont divisé les tâches: certains bénévoles recueillent du matériel destiné au front, les autres préparent des cadeaux pour les réfugiés qui viendront au Canada.

Les bénévoles Hanna Tatsenko et Marta Zybko veulent trouver un moyen pour envoyer le matériel en Pologne, un pays voisin de l’Ukraine. Pendant que la première travaille sur la logistique, tant au Canada qu’en Ukraine, la seconde s’occupe du financement.

«C’est là où réside la difficulté: l’envoi des cargaisons», concède Mme Zybko.

Mme Tatsenko dit que le moyen le plus rapide pour acheminer des biens en Ukraine est un vol faisant la liaison de Montréal à Varsovie. Elle espère en trouver un d’ici les prochains jours. Les paroisses envoient aussi leurs cargaisons via Toronto ou Halifax, mais cela engendre des coûts supplémentaires.

«Nous tentons d’aider des gens, nous tentons de faire une différence dans ce pays, souligne-t-elle. C’est pour ça que c’est important d’expédier ces marchandises par avion. Les médicaments, les gens en ont besoin maintenant.»

Selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, plus de 3,7 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début du conflit. Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur des frontières est estimé à deux millions.

La paroisse ukrainienne catholique de Saint-Michel, dans l’arrondissement Ville-Marie, se préoccupe aussi d’avoir ces biens à ceux qui en ont le plus besoin.

«On commence à parler à des bénévoles en Europe, en Pologne et en Ukraine. On leur demande ce dont ils ont besoin, raconte Mme Tatsenko. On obtient des renseignements sur les différentes régions de l’Ukraine. Nous collaborons avec des bénévoles. Nous nous concentrons sur ce qui est nécessaire: pansements, des médicaments anticoagulants, du matériel pour les points de suture.»

Le curé de Saint-Michel, Yaroslav Pivtorak, ne se gêne pas pour donner un coup de main. Par l’entremise d’un interprète, il dit que les efforts de sa paroisse sont complémentaires à ceux des organisations humanitaires.

La nef de son égalise est remplie de boîtes d’aliments non périssables, de couches, de repas pour bébé, de produits hygiéniques féminins et de sous-vêtements. En plus, un entrepôt situé près de l’aéroport Pierre-Trudeau compte environ des articles rangés sur près de 100 palettes.

Les experts disent qu’il est important de bien équilibrer l’argent et les biens lorsqu’on envoie de l’aide à l’étranger afin d’éviter le gaspillage. Les besoins pouvant changer rapidement, l’argent donne une plus grande souplesse aux organisations charitables.

Mme Zybko dit que les articles sont pris en charge par des gens en Pologne qui sont en contact étroit avec la communauté ukrainienne de Montréal.

«Le tout est coordonné par des représentants du gouvernement ukrainien, ajoute-t-elle. Nous savons que ces articles vont de Pologne en Ukraine en camion vers des villes importantes. Ils seront ensuite acheminés vers des villages. En bref, cela serait plus facile [avec de l’argent], mais les besoins sont si nombreux à l’heure actuelle.»

À cause du manque d’espace, la paroisse a cessé de recueillir des vêtements, des meubles ou des jouets. Elle demande plutôt aux donateurs d’attendre l’arrivée de réfugiés avant d’envoyer de tels articles.

Les paroisses ukrainiennes de Montréal demandent plutôt des articles de survie qui sont plus utiles dans une zone de guerre: équipement médical, aliments non périssables, produits hygiéniques féminins, piles, vêtements thermiques ou contenants isolants pour boisson.

Mme Tatsenko est née en Ukraine. Elle est venue au Canada il y a plus d’une décennie. Sa famille proche est toujours là-bas.

«Dieu merci! Ils vont bien. Il n’y a pas de combats actifs près de chez eux. Ils sont relativement en sécurité, mentionne-t-elle. Je veux aider les gens, parce qu’il n’y a pas de différence entre nos proches et les inconnus. C’est notre pays natal. Nous voulons aider nos gens.»

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