MONTRÉAL — Christian Mbilli a conservé son titre des super-moyens Continental des Amériques du World Boxing Council (WBC) en terrassant Nadjib Mohammedi d’un percutant crochet de gauche en plein visage au cinquième round d’un combat prévu pour 12, samedi, au Casino de Montréal.
Mbilli (21-0, 19 K.-O.) avait déjà placé plusieurs coups en puissance dans ce round aux dépens de Mohammedi (44-8, 27 K.-O.). À 2:45 du cinquième round, il a envoyé un coup que Mohammedi n’a jamais pu éviter et la réaction a été instantanée. Ses yeux ont roulé dans leur orbite et le Français s’est affaissé sur le dos, comme un arbre qu’on vient d’abattre, sa tête percutant violemment le canevas. L’arbitre Steve St-Germain a immédiatement indiqué la fin des hostilités.
«Ce n’est même pas le coup que je travaillais, a expliqué Mbilli. Je comprenais que son coin le préparait pour la droite, alors j’ai décidé d’y aller avec la gauche. Chaque fois qu’il s’attendait à une droite, je le surprenais avec une gauche. La quatrième fois a été la bonne.»
Mohammedi n’a jamais été en mesure de se mettre en marche dans ce combat, même s’il a pu éviter le pire pendant la majeure partie des quatre premiers rounds. Il s’est même permis de bonnes esquives au troisième, faisant rater la cible en de nombreuses occasions à Mbilli.
Mais le protégé de Marc Ramsay a eu le dessus dès le départ. Au deuxième round, il atteint Mohammedi à la tête de trois gros crochets de la gauche, l’un de ceux-là semblant ébranler le Français.
«Ça n’a pas été facile, a ajouté Mbilli. Il avait une boxe compliquée, il mettait des petits coups, il bougeait, il était un peu gênant. Sinon, j’ai fait ce que j’avais à faire, je pense. (..) Il ne me faisait pas mal, mais c’est embêtant quelqu’un qui te frappe toujours comme ça. Et de mon côté, quand l’autre boxeur me donne plein de coups, j’ai l’impression de perdre le round et je veux lui en donner plus!»
Au quatrième, Mbilli a servi un solide crochet de gauche au visage de Mohammedi, qui a semblé être sauvé par les câbles. Cette séquence a mis la table au cinquième round, duquel Mohammedi n’a pu se sauver.
«Je savais après le quatrième que je devais me montrer plus patient et que j’allais le toucher, a ajouté Mbilli. Il montrait que je ne lui faisais pas mal, qu’il était encore debout, mais je savais.»
Mohammedi a quitté le ring par ses propres moyens, mais il a plus tard quitté le Casino en ambulance afin d’être évalué de manière plus approfondie par un médecin. Au moment d’écrire ces lignes, on n’en savait pas plus sur son état de santé.
«Ça semble être par précaution seulement, mais j’étais inquiet, a déclaré Camille Estephan, grand patron d’EOTTM. Ce n’est jamais intéressant à voir.»
Victoire décevante
Cette «finale» a été présentée plus tôt en début de soirée afin que les deux Français puissent bénéficier de la meilleure vitrine possible dans l’Hexagone. C’est donc au boxeur russe Artem Oganesyan que revenait l’honneur de clore la soirée.
Oganesyan (13-0, 11 K.-O.) a signé une victoire décevante face au Néerlandais Stephen Danyo (20-5-3, 7 K.-O.) pour ainsi mettre la main sur la ceinture vacante des super-mi-moyens de la North American Boxing Federation (NABF).
Danyo a été forcé à l’abandon au cinquième round après que l’arbitre Alain Villeneuve eut demandé deux fois au médecin de venir s’entretenir avec le Néerlandais, qui semblait incapable de mettre du poids convenablement sur sa jambe droite. Danyo s’est d’ailleurs présenté dans le ring avec un support au genou.
Quelques secondes avant que les officiels ne mettent fin au duel, Danyo s’était retrouvé au sol, après avoir poussé un cri de douleur. Il a semblé se tordre le genou dans un déplacement pour éviter un coup.
Villeneuve n’a eu d’autre choix que de mettre fin à l’affrontement après 30 secondes au cinquième, les médecins jugeant trop dangereux que Danyo poursuive, au grand dam d’Oganesyan.
Auparavant, Danyo avait tout de même connu quelques moments, envoyant notamment Oganesyan au sol dès le premier assaut, d’un solide direct de la droite qui est passé par-dessus la garde du protégé de Ramsay.
Oganesyan s’est repris de belle façon par la suite, plaçant plusieurs bons coups en puissance dans les deuxième, troisième et quatrième rounds. Danyo a même reçu un compte de huit au quatrième, après qu’il se soit réfugié à l’extérieur du ring pour éviter les coups de son adversaire.
Oganesyan a touché solidement Danyo vers la fin du quatrième, mais n’a pas été en mesure d’achever le travail par lui-même.
On peut toutefois douter du sérieux qu’a mis Danyo dans sa préparation, lui qui ne pouvait espérer repartir avec la ceinture puisqu’il n’a pas respecté la limite des 154 livres lors de la pesée de vendredi. Il a fait osciller le pèse-personne à 156,6 livres.