TORONTO — La décision de l’Ontario d’augmenter et d’élargir la portée de sa taxe immobilière pour les acheteurs étrangers ne refroidira pas beaucoup le marché de la province, estiment des experts du secteur.
Aux yeux de l’agente immobilière Michelle Gilbert, le fait de hausser la taxe sur la spéculation imposée aux non-résidents en la faisant passer de 15 % à 20 % et de l’appliquer au-delà de la région métropolitaine du Greater Golden Horseshoe n’aura pas un grand effet, puisque les données passées démontrent que les acheteurs étrangers ne sont responsables que de moins de 5 % de l’activité immobilière de la région.
L’arrivée de la taxe en 2017 a affecté le marché, mais plusieurs acheteurs étrangers ont depuis réalisé que la province était un «refuge sûr», même si le coût pour y accéder était plus élevé, a expliqué l’agente de la région de Toronto.
Mme Gilbert ne s’attend pas à ce que l’élargissement de la taxe dissuade les acheteurs étrangers, un avis que partage l’économiste en chef de BMO Marchés des capitaux, Doug Porter. Ce dernier ajoute qu’il est peu probable que les investisseurs étrangers jouent un énorme rôle dans l’hyperactivité du marché.
M. Porter estime que toute politique qui retranche un tant soit peu de pression sur la demande est bienvenue, mais il ne s’attend pas à ce que l’impact de la taxe soit aussi large que celui d’une hausse de taux d’intérêt ou d’une augmentation significative de l’offre de propriétés à vendre.
Le ministre ontarien du Logement devait introduire mercredi une législation visant à augmenter l’offre immobilière de la province.
