Un dixième député de l’Assemblée nationale atteint de la COVID-19

Caroline Plante, La Presse Canadienne
Un dixième député de l’Assemblée nationale atteint de la COVID-19

QUÉBEC — Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, devient le 10e député de l’Assemblée nationale à devoir s’absenter en raison de la COVID-19. Il a annoncé jeudi être atteint du virus.

Cela porte à huit le nombre de députés caquistes contaminés, dont le premier ministre François Legault, la vice-première ministre Geneviève Guilbault et le ministre des Transports François Bonnardel.

Dans les autres partis, la libérale Christine St-Pierre et Émilise Lessard-Therrien, de Québec solidaire, sont également atteintes de la COVID-19.

Depuis le 15 mars, tous les 125 députés peuvent siéger au Salon bleu et participer à la période des questions. Ils doivent porter le masque en tout temps, sauf s’ils prennent la parole. Les panneaux de plexiglas ont disparu.

Le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Marc Picard, a déclaré jeudi en impromptu de presse qu’à son avis, le parlement était un milieu de travail sécuritaire.

«Il n’y a pas de problème, c’est comme dans la société en général», a-t-il dit, en ajoutant que les élus absents étaient quand même capables de travailler à partir de la maison.

Il n’empêche que la percée de COVID à l’Assemblée nationale a soulevé des questions sur l’ordre de succession advenant que le premier ministre et sa vice-première ministre deviennent incapables d’occuper leurs fonctions.

Un décret datant du 2 juin 2021 prévoit que c’est la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, qui les remplacerait, et qu’en son absence, ce serait le ministre des Finances, Eric Girard.  

Le précédent décret, du 18 décembre 2019, donnait préséance à Sonia LeBel et au ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

Pas de resserrement des mesures au Québec

Par ailleurs, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a exclu jeudi tout resserrement des mesures sanitaires au Québec, expliquant que le variant BA.2 était surtout présent dans les régions moins populeuses.

La Côte-Nord, la Gaspésie et l’Abitibi, par exemple, avaient été relativement épargnées face au variant Omicron il y a quelques mois, ce qui les rend cette fois-ci plus vulnérables, a-t-il expliqué.  

Or, «il n’y a aucune raison pour le moment de changer la stratégie qu’on a, parce que les gens doivent apprendre à vivre avec le virus», a déclaré M. Dubé.

Québec rapporte 3319 nouveaux cas de COVID; on compte maintenant 1238 hospitalisations. M. Dubé a affirmé que plus de 10 000 employés du réseau de la santé étaient absents en raison de la COVID.

L’urgence électorale

Les partis d’opposition à Québec ont prié le gouvernement Legault de prendre la situation au sérieux. Le député Vincent Marissal, de Québec solidaire, l’a accusé d’être passé de «l’urgence pandémique» à «l’urgence électorale».

«La pandémie n’est pas terminée, a-t-il dit. Si on doit revoir nos façons de fonctionner, notamment ici, à l’Assemblée nationale, bien, qu’on retourne sur le métier faire nos devoirs.»  

Le Parti libéral du Québec (PLQ) et le Parti québécois (PQ) ont tous deux appelé le gouvernement à relancer des techniques de dépistage à grande échelle afin de pouvoir suivre l’évolution de la COVID-19.

Ils demandent à ce que l’on permette à nouveau un accès élargi aux tests PCR, tout en reprenant l’analyse des eaux usées. «Ça nous donnait une idée en amont (…) de la vague», a fait valoir le libéral Monsef Derraji.

À l’heure actuelle, les tests PCR, qui sont menés en laboratoire, ne sont accessibles qu’à certains groupes.

«Ce qui est décevant, c’est que le gouvernement a cessé toute l’approche de dépistage par test PCR, ce qui fait qu’on n’a pas les indicateurs adéquats pour voir l’ampleur de la vague actuelle», a déploré Joël Arseneau, du PQ.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
plus ancien
plus récent plus voté
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires