Les conservateurs appellent à la prudence fiscale, mais refusent de dire quoi couper

Michel Saba, La Presse Canadienne
Les conservateurs appellent à la prudence fiscale, mais refusent de dire quoi couper

OTTAWA — À la veille du dépôt du budget fédéral, le Parti conservateur du Canada estime que le gouvernement doit faire preuve de «prudence» fiscale et  maîtriser les dépenses, mais refuse de dire quels projets devraient être mis de côté.

«Ce n’est pas mon rôle d’entreprendre un processus de priorisation pour le gouvernement», a lancé mercredi Ed Fast, le porte-parole conservateur en matière de finances, à son arrivée au caucus de son parti.

M. Fast venait d’énumérer une série de projets que contemple le gouvernement, dont la mise en place d’un régime de soins dentaires, un autre d’assurance-médicaments, des investissements dans la défense – que réclame son propre parti – et dans la lutte aux changements climatiques.

Il s’est dit «très inquiet que le NPD tire le gouvernement libéral loin vers la gauche» et que l’inflation continue de progresser. Selon lui, les «folles» dépenses doivent être «contenues», le «bon sens» doit prévaloir et il est impératif qu’Ottawa se donne un objectif de retour à l’équilibre budgétaire.

Le chef adjoint et lieutenant politique pour le Québec des conservateurs, Luc Berthold, a lui aussi été incapable de dire ce qui devrait être priorisé et à l’inverse ce qui doit prendre le bord.

«On va attendre de voir qu’est-ce qu’il va y avoir dans le budget. Si vous regardez l’ensemble du programme du NPD et l’ensemble des promesses libérales, ça fait (…) beaucoup, beaucoup de nouvelles dépenses», a-t-il répondu.

L’assurance dentaire est-elle par exemple une priorité?

«Tout ça, c’est des postes de dépenses, a-t-il répété. Tout ça, c’est des bonnes intentions qui ne sont malheureusement pas appuyées par les revenus nécessaires de l’État actuellement. On doit voir où sont les priorités.»

Questionné à l’entrée de son propre caucus, le premier ministre libéral Justin Trudeau a assuré que son gouvernement a «toujours été fiscalement responsable».

«Le choix qu’on a fait au début de la pandémie, d’investir pour appuyer les Canadiens, appuyer les petites entreprises, appuyer les familles, a résulté directement en une reprise économique et une reprise d’emploi plus rapide», a-t-il plaidé.

La présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, a indiqué mercredi que le gouvernement a encore «beaucoup à faire» avec la gestion de la pandémie et qu’il continuera d’«investir comme il faut».

Les bloquistes ont signalé la semaine dernière qu’ils n’appuieront le budget que s’il s’abstient de «donner libre cours à la tendance centralisatrice, aux empiétements, aux piétinements et aux ingérences» du gouvernement Trudeau, ce qu’ils estiment peu probable.

Les néo-démocrates estiment pour leur part que le dépôt du budget sera le premier chapitre important de leur récent accord de confiance avec les libéraux, souhaitant y voir une bonification de 500 $ de l’Allocation canadienne pour le logement et le financement des soins dentaires pour les familles à faible revenu.

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, doit présenter le budget du gouvernement du Canada jeudi à 16 h.

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