Promesse tenue sur les soins dentaires, mais peu de nouvelles dépenses

Laura Osman, La Presse Canadienne
Promesse tenue sur les soins dentaires, mais peu de nouvelles dépenses

OTTAWA — Les libéraux ont respecté les promesses faites au Nouveau Parti démocratique (NPD) en ce qui concerne les dépenses en santé dans leur nouveau budget, mais n’ont offert que peu de nouvelles dépenses pour revigorer les systèmes de santé en difficulté du Canada.

Le gouvernement prévoit de lancer un nouveau programme de soins dentaires en 2022, en commençant par les enfants de moins de 12 ans, pour un coût initial de 300 millions $.

Le programme présenté dans le budget est un principe majeur de l’«entente de soutien et de confiance» des libéraux avec le NPD devant maintenir le gouvernement au pouvoir jusqu’en 2025. Le budget reflète étroitement la proposition incluse dans la plateforme chiffrée du parti d’opposition durant la campagne électorale de 2021, bien qu’il y ait encore peu de détails sur sa mise en œuvre.

Le nouveau programme sera limité aux familles dont le revenu est inférieur à 90 000 $, sans quote-part à payer pour celles qui gagnent moins de 70 000 $ par année.

Le plan vise à étendre l’admissibilité aux enfants de moins de 18 ans, aux personnes âgées et aux personnes handicapées en 2023. Le gouvernement prévoit une mise en œuvre complète d’ici 2025, avec un coût annuel de 1,7 milliard $.

Au total, le gouvernement prévoit dépenser 5,3 milliards $ sur cinq ans pour les soins dentaires.

Les libéraux se sont également engagés à adopter un cadre législatif pour un régime national d’assurance médicaments d’ici la fin de 2023 dans le cadre de leur accord avec le NPD, mais n’ont pas prévu de fonds pour le programme dans le budget.

Alors que le gouvernement envisage d’accroître les soins de santé publics, les provinces et des travailleurs de la santé ont averti que le système existant s’effondre et a désespérément besoin d’aide.

Transferts aux provinces

Les provinces ont réclamé que le gouvernement fédéral augmente sa part des dépenses de santé, avec une hausse immédiate d’environ 28 milliards $, pour consolider leurs systèmes en difficulté.

Les transferts aux provinces en matière de santé augmenteront en 2022, mais pas autant que les provinces l’ont demandé.

Elles veulent des augmentations de financement minimales de cinq pour cent par année, arguant que le plan actuel de bonds de dépenses de trois pour cent signifie que les transferts ne suivent pas le rythme des hausses de coûts annuelles.

À l’heure actuelle, les contributions fédérales aux systèmes de santé provinciaux augmentent conformément à une moyenne mobile sur trois ans du produit intérieur brut nominal. Grâce à des perspectives économiques plus favorables que prévu, les transferts augmenteront d’environ 4,8 %.

Le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, avait précédemment annoncé une augmentation ponctuelle de 2 milliards $ pour les systèmes de santé provinciaux afin de résoudre les énormes arriérés chirurgicaux qui se sont accumulés pendant la pandémie de COVID-19.

Dans le budget, le gouvernement fait allusion à la possibilité de nouvelles négociations sur les transferts en matière de santé, mais affirme que l’argent devrait être lié aux priorités du gouvernement, comme l’amélioration de l’accès aux soins de santé primaires et de santé mentale.

Le budget ne semble pas répondre aux appels quasi désespérés de travailleurs de la santé pour un plan visant à remédier à une grave pénurie de personnel, alors que des employés épuisés réduisent leurs heures et quittent l’industrie en masse.

Les seules nouvelles mesures consistent à accroître la remise de prêt d’études pour les médecins et le personnel infirmier dans les communautés rurales et éloignées, ainsi qu’à faciliter la certification des professionnels formés à l’étranger au Canada.

Le budget comprend également des fonds pour «terminer la lutte» contre la COVID-19, avec 50 millions $ en 2022 pour financer l’achat de vaccins, de tests et de thérapies, 50 millions $ pour maintenir le stock d’urgence de fournitures de santé essentielles du Canada, 18 millions $ pour maintenir les passeports vaccinaux pendant un an de plus et 25 millions $ pour maintenir l’application ArriveCan afin de suivre les informations de santé publique pour les voyageurs.

L’Agence de la santé publique du Canada recevra également un coup de pouce de 436 millions $ au cours des cinq prochaines années pour suivre et évaluer les risques de virus, de grippes et d’infections respiratoires.

Le gouvernement semble désireux de réduire les dépenses de santé liées à la COVID-19 au-delà de 2022, mais a réservé 20 millions $ pour étudier l’impact à long terme du virus sur les Canadiens infectés et les systèmes de santé du Canada.

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