OTTAWA — L’industrie automobile canadienne affirme que les mesures budgétaires fédérales concernant les véhicules électriques et les bornes de recharge ne seront pas suffisantes pour atteindre les nouveaux objectifs de vente, plus ambitieux, du gouvernement.
Dans le nouveau plan libéral de réduction des émissions de gaz à effet de serre, annoncé quelques jours avant le dépôt du budget, le gouvernement a fait passer l’objectif des ventes de véhicules légers sans émission de 50 % à 60 % d’ici 2030. Le gouvernement y ajoute aussi un nouvel objectif: que 20 % des nouveaux véhicules légers vendus d’ici 2026 soient à «zéro émission».
D’ici la fin de cette année, le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, entend mettre en place des quotas de ventes de véhicules électriques, une mesure assortie de pénalités financières pour les concessionnaires qui n’atteindraient pas leurs objectifs.
Pour faire avancer les choses, le budget fédéral de 2022 promet de prolonger de trois ans, jusqu’en mars 2025, la remise fédérale de 5000 $ sur l’achat de «véhicules zéro émission» (VZÉ). L’admissibilité au programme sera également élargie pour couvrir les fourgonnettes, les camions et les véhicules utilitaires sport.
Le budget de jeudi ajoute aussi 900 millions $ en incitatifs et subventions pour construire plus de bornes de recharge au pays.
Brian Kingston, président de l’Association canadienne des constructeurs de véhicules, avoue que l’industrie a été surprise d’apprendre que le gouvernement augmentait ses cibles de ventes de véhicules zéro émission à 60 % d’ici 2030, en décalage, note-t-il, avec celles des États-Unis, toujours à 50 %.
Les promoteurs de véhicules électriques affirment que les constructeurs ne produisent pas de modèles électriques assez rapidement et que les délais d’attente pour en acheter un tel véhicule sont trop longs.
Mais M. Kingston explique que l’industrie doit être certaine que la demande sera là avant d’investir massivement dans l’ajustement de ses chaînes de montage.
