Le château fort péquiste de Marie-Victorin tombe aux mains de la CAQ

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne
Le château fort péquiste de Marie-Victorin tombe aux mains de la CAQ

LONGUEUIL, Qc — La forteresse péquiste de Marie-Victorin est finalement tombée aux mains de la Coalition avenir Québec.

La candidate caquiste Shirley Dorismond a été déclarée élue peu après 21 h 30, lundi soir, déclenchant l’euphorie au restaurant Milan pizzeria, de Longueuil, où la CAQ avait établi son quartier général pour la soirée électorale.

«Après avoir élu pendant 40 ans un député du PQ, les électeurs de Marie-Victorin ont décidé de mettre ça en arrière, de regarder vers l’avenir, d’envoyer la CAQ et Shirley à l’Assemblée nationale», a lancé un François Legault triomphant.

«Ils (les électeurs) nous ont dit: le peuple québécois n’aime pas les extrêmes. Le peuple québécois veut du changement, mais il veut que ça se fasse dans l’ordre de façon responsable, avec la CAQ.», a-t-il ajouté.

«Je passe à l’histoire dans Marie-Victorin, là où j’ai grandi!», a pour sa part affirmé Mme Dorismond. L’infirmière praticienne et ex-vice-présidente de la FIQ s’est ensuite tournée vers le ministre de la Santé, Christian Dubé, à qui elle a déclaré: «J’ai déjà hâte de travailler avec mes collègues, mais surtout avec M. Dubé. M. Dubé, j’arrive. J’espère que vous êtes prêt, parce que moi je le suis.»

795 voix d’avance

Les électeurs ont donné un appui difficilement contestable à Mme Dorismond, qui a amassé 5697 voix ou 35 % des suffrages, soit une majorité de 795 voix sur son rival péquiste Pierre Nantel, qui a recueilli 4902 voix ou 30 % des suffrages. 

«Il a fallu qu’ils sortent l’artillerie lourde pour gagner ici», a déclaré Pierre Nantel, faisant référence à la parade de ministres qui avaient sillonné la circonscription. «On est très fiers d’avoir montré que le Parti québécois demeure la vraie alternative à la Coalition avenir Québec. Il y a des racines de ça partout au Québec, je les ai vues.»

À ses côtés, son chef, Paul St-Pierre Plamondon, a cherché à trouver des aspects positifs dans la défaite: «Quand on regarde ça, et qu’on sait que dans six mois, on a une élection générale, c’est un résultat qui est serré et je peux dire: ce n’est que partie remise.»

«Je pense qu’on ne peut pas présumer que le gouvernement aura des circonstances aussi favorables dans six mois», a-t-il soutenu devant des militants chaleureux, mais évidemment déçus.

QS consolide sa troisième place

Shophika Vaithyanathasarma de Québec solidaire a maintenu la troisième place de sa formation avec 2316 voix (14,2 %), suivie de la conservatrice Anne Casabonne, qui a réussi à recueillir 1696 voix ou 10,4 % des voix.

Chez QS, on semble prendre cette partielle comme une répétition ou un point de départ en vue de l’élection générale de l’automne. Par voie de communiqué, Mme Vaithyanathasarma a souligné que plus de 200 bénévoles ont travaillé à sa campagne et elle entend se retrousser les manches d’ici octobre.

Le co-porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est dit fier de la campagne où son parti a pris le temps de parler «de logement, de transport en commun, d’environnement, d’indépendance!»

Éric Duhaime pavoise

Du côté des conservateurs, on criait presque victoire avec cette quatrième place.

«On a dit que si on faisait au moins 10 %, c’était une grande victoire. Il faut le prendre comme ça. Imaginez, si en trois mois on a augmenté comme ça, imaginez le 3 octobre», a clamé Mme Casabonne.

Son chef, Éric Duhaime, dont c’était le baptême de feu au même titre que sa candidate, pavoisait: «Les sondages nous mettaient à 1,9 %, puis en janvier on était rendus à 6 %. Dans le dernier sondage, on nous met à 8 %. Ce soir on est au-dessus de 10 et le mouvement continue.»

Le conservateur n’a pas manqué de noter que tous les autres partis d’opposition, soit le Parti québécois, Québec solidaire et le Parti libéral avaient tous obtenu des pourcentages plus faibles qu’à l’élection générale de 2018, ce qui lui a permis d’avancer que «le seul parti d’opposition qui progresse considérablement parce qu’il est parti de zéro et qu’il est rendu à 10,5 %, c’est le Parti conservateur du Québec. 

La quatrième position d’Anne Casabonne n’est pas anodine pour les libéraux, à qui elle a raflé le quatrième rang obtenu en 2018 dans la circonscription. La candidate libérale, Émilie Nollet, n’a pu faire mieux que 7 % des suffrages avec 1130 voix.

Martine Ouellet: moins de 2%, mais devant les Verts

La candidate Martine Ouellet, chef de la formation Climat Québec qu’elle vient de fonder, n’a obtenu qu’un maigre 1,9 % des voix, soit 310 votes. Elle peut toutefois se consoler du fait qu’elle a doublé le Parti vert, dont le chef, Alex Tyrell, en a obtenu moins de la moitié, soit 142 votes ou 0,87 % des suffrages.

Fait à noter, le taux de participation a atteint un respectable 36 %, comparativement aux 25 % de l’élection partielle de 2016 dans la même circonscription.  

Le siège à l’Assemblée nationale était vacant depuis le départ de la députée Catherine Fournier. D’abord été élue sous la bannière du Parti québécois (PQ), Mme Fournier était devenue députée indépendante pour ensuite renoncer à son siège et se lancer, avec succès, à la mairie de Longueuil, l’automne dernier.

La circonscription était un château fort péquiste depuis sa création en 1980, les libéraux ne l’ayant conquise qu’une seule fois durant à peine un an à la suite d’une autre partielle en 1984.

Le Parti pour l’indépendance du Québec, le Parti vert du Québec, l’Union nationale, le Parti accès propriété et équité et l’Équipe autonomiste étaient aussi dans la course, de même qu’un candidat indépendant.

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