Attentat du Métropolis en 2012: «imprévisible», selon un sergent de la SQ

Sidhartha Banerjee, La Presse Canadienne
Attentat du Métropolis en 2012: «imprévisible», selon un sergent de la SQ

MONTRÉAL — Le policier de la Sûreté du Québec (SQ) chargé de la sécurité personnelle de la première ministre élue de l’époque, Pauline Marois, lors de la fusillade mortelle des élections provinciales de 2012, a témoigné lundi qu’il était satisfait du travail de son équipe ce jour-là.

Frédéric Desgagnés, un sergent à la SQ qui supervise la sécurité des dignitaires, a déclaré au tribunal que son équipe avait fait du bon travail pour protéger Mme Marois. L’unité a suivi le protocole, a-t-il soutenu, ajoutant que la menace du tireur était imprévisible.

Selon lui, l’événement était «imprévisible et irrationnel».

M. Desgagnés a témoigné au procès civil de quatre techniciens qui étaient présents le soir de la fusillade. Ils poursuivent la Ville de Montréal et le Procureur général du Québec pour un total de plus de 600 000 $.

Richard Henry Bain a été reconnu coupable en 2016 d’un chef de meurtre au deuxième degré et de trois chefs de tentative de meurtre pour la fusillade et l’incendie criminel à l’extérieur du Métropolis, tandis que Mme Marois prononçait un discours de victoire à l’intérieur de cette salle de concert du centre-ville de Montréal.

Le technicien éclairagiste Denis Blanchette a perdu la vie lors de l’attaque. Un deuxième technicien, David Courage, a été blessé après avoir été touché par la même balle qui a tué son collègue. M. Courage était présent au palais de justice lundi en soutien à ses quatre collègues.

Les survivants allèguent que la police n’a pas fait assez pour évaluer les risques associés à l’événement et qu’il n’y avait aucune présence policière devant la porte arrière de l’établissement ou dans d’autres zones clés. Ils affirment avoir subi un stress post-traumatique et d’autres dommages psychologiques dus à la fusillade.

M. Desgagnés a témoigné qu’il avait approuvé le plan de sécurité et qu’il était l’un des agents qui ont fait sortir Pauline Marois de la scène lorsqu’il a entendu une explosion — causée par Richard Henry Bain lançant un engin incendiaire. M. Desgagnés a raconté avoir d’abord cru à tort que le bruit provenait d’un canon à confettis.

Il a expliqué que des gardes du corps accompagnaient Mme Marois et sa famille, ajoutant que la police montait la garde à l’intérieur de la salle de concert. Un agent était positionné à la porte arrière de la salle de concert, mais qu’aucun agent n’était à l’extérieur où Bain a attaqué, a détaillé M. Desgagnés.

Il a mentionné que le travail de son équipe était de protéger Mme Marois et sa famille, spécifiant que le périmètre extérieur incombait à la police de Montréal.

Le tribunal a appris que la cheffe péquiste de l’époque avait fait l’objet de six menaces le jour de l’élection et qu’aucune ne remontait à Richard Henry Bain.

M. Desgagnés dit n’avoir appris les six menaces proférées contre Mme Marois qu’après la fusillade.

Il aurait été mis au courant s’il y avait eu un «danger imminent», a indiqué le sergent.

«Mais s’ils sont infondés ou ne constituent pas une menace immédiate, je ne serais pas informé.»

Dominique Langelier, un agent de la SQ qui était responsable du renseignement le soir de la fusillade, a témoigné que garder l’arrière d’un immeuble n’était pas une pratique courante.

M. Langelier a déclaré au tribunal lundi que l’équipe de M. Desgagnés était responsable de surveiller Pauline Marois, tandis que son unité s’occupait de superviser la foule.

«Le risque zéro n’existe pas, a soutenu M. Langelier. M. Bain a agi comme un loup solitaire, a planifié son acte, n’en a rien dit à personne. C’était imprévisible pour nous.»

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