Piètre performance du PLQ dans Marie-Victorin: Dominique Anglade accuse le coup

Jocelyne Richer, La Presse Canadienne

QUÉBEC — La cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, a accusé le coup, mardi, au lendemain d’une performance désastreuse de sa formation politique lors de l’élection complémentaire tenue dans la circonscription de Marie-Victorin.

En point de presse, Mme Anglade a pris le blâme pour la désaffection des électeurs de Longueuil envers le PLQ, en faisant valoir que son message devait être plus clair et sa présence sur le terrain plus soutenue.

Mais le temps commence à manquer pour la cheffe libérale en vue de changer de trajectoire et d’approche, à quelques mois du prochain scrutin général, le 3 octobre.

Lundi, dans Marie-Victorin, le PLQ a récolté une humiliante cinquième place, sous la barre des 7 % d’appui populaire. Selon Mme Anglade, les électeurs libéraux ont tout simplement choisi de rester chez eux lundi, boudant le scrutin.

La candidate de la Coalition avenir Québec (CAQ), Shirley Dorismond, a obtenu 35 % du vote, devenant la prochaine députée de la circonscription à la suite du départ de Catherine Fournier, suivie par le Parti québécois (PQ), avec 30 %, Québec solidaire (QS) à 14% et le Parti conservateur (PCQ) à 10 %. Depuis quatre décennies, la circonscription affichait des couleurs péquistes.

Au gain politique, s’ajoute donc un gain symbolique important pour la CAQ de François Legault, qui n’a perdu aucune des trois élections complémentaires du présent mandat, les deux autres étant Roberval et Jean-Talon. À l’Assemblée nationale, la CAQ occupe désormais 76 des 125 sièges.

Comme si le résultat de lundi n’était pas assez dévastateur pour le PLQ,  le chef de la CAQ et premier ministre Legault en a rajouté une couche en accablant Dominique Anglade, qui aurait indisposé les électeurs, selon lui, en lui lançant de «la boue» en Chambre, dans le dossier du CHSLD Herron, où sont morts des dizaines d’aînés vulnérables, dans des conditions atroces durant la première vague de la pandémie, en 2020.

«Les Québécois n’aiment pas ça voir Dominique Anglade lancer de la boue», a-t-il estimé, en point de presse, tout sourire au lendemain de sa victoire éclatante.

Malgré la position fort avantageuse de son parti et de son gouvernement à quelques mois de l’échéance électorale, M. Legault a soutenu qu’il voulait faire preuve d’humilité et s’éloigner de toute manifestation d’arrogance.

En Chambre, durant la période de questions, il a encore endossé la position de la victime dans le dossier Herron, en disant à la cheffe de l’opposition officielle qu’elle devait «arrêter de lancer de la boue».

Dans ce contexte particulièrement difficile pour le PLQ, la cheffe de l’opposition officielle promet de «redoubler d’ardeur», en vue d’aller davantage à la rencontre des électeurs et des militants pour livrer un message «beaucoup plus clair» qu’auparavant, en vue de reconquérir le coeur des Québécois.

Même s’il s’agit d’une circonscription traditionnellement péquiste, Marie-Victorin faisait une place plus importante aux libéraux dans le passé. En 2018, le PLQ avait récolté 15 % d’appuis, en 2014, 26 %, en 2012, 17 % et en 2008, 29 %. On est donc loin du maigre 7 % de lundi. 

Cette faible performance va priver la candidate libérale, Émilie Nollet, du remboursement de ses dépenses électorales par le Directeur général des élections, puisqu’elle n’a pas atteint le seuil minimum d’appuis de 15 % pour y avoir droit.

Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, a choisi quant à lui de faire contre mauvaise fortune bon coeur, en adoptant un discours résolument optimiste. Pour le PQ dans Marie-Victorin, ce n’est que «partie remise», selon lui. Il a dit qu’avec la performance de lundi son parti est désormais le seul «qui peut battre la CAQ» le 3 octobre.

Il a assuré que le candidat de la complémentaire, Pierre Nantel, serait une fois de plus sur les rangs pour le PQ cet automne.

Du côté de Québec solidaire, le député Gabriel Nadeau-Dubois a expliqué la troisième place de son parti dans Marie-Victorin par le fait que QS est un parti qui attire surtout les jeunes. 

Or, «ce vote-là, on a eu de la difficulté à le faire sortir dans Marie-Victorin, notamment parce que dans les élections partielles, il n’y a pas de vote sur les campus, et le vote sur les campus, c’est une force à Québec solidaire, à chaque fois».

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
plus ancien
plus récent plus voté
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires