Pas de nouvelles mesures recommandées avant Pâques, mais la prudence toujours de mise

Clara Descurninges, La Presse Canadienne
Pas de nouvelles mesures recommandées avant Pâques, mais la prudence toujours de mise

MONTRÉAL — Alors que les vacances de Pâques approchent à grands pas, le directeur national de la santé publique par intérim, le Dr Luc Boileau, a encouragé mercredi les Québécois à être à l’affût de symptômes et à s’isoler volontairement s’il y a un quelconque risque qu’ils aient contracté la COVID-19, mais ne recommande toujours pas de nouvelles mesures sanitaires.

Il garde ainsi le cap pour un retrait du masque obligatoire dès la fin du mois.

«Les gens commencent à connaître ça aussi, ils peuvent estimer leur propre risque», a affirmé le Dr Boileau, en conférence de presse dans la capitale nationale.

Avec les variants Omicron et B.A.2, moins virulents que leurs prédécesseurs, les symptômes qui doivent sonner l’alerte, «ça peut être aussi léger que la voix rauque et un mal de gorge», a-t-il indiqué.

Il a rappelé que lorsqu’on utilise des tests rapides, il est préférable de passer la tige «entre la gencive et la joue» et «en dessous de la langue» avant de la mettre dans la narine, puisque cela donne plus de chances de détecter le virus au début de la période d’infection.

Le Québec a annoncé mercredi une hausse de 122 hospitalisations liées à la COVID-19, dont 16 aux soins intensifs, ainsi que 13 nouveaux décès.

En tout, ce sont donc 2060 personnes qui sont hospitalisées avec le virus, dont 83 aux soins intensifs. Cette hausse survient alors qu’une sixième vague pandémique frappe le Québec.

Les dernières projections de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) prévoient que le nombre de nouvelles hospitalisations montera d’environ 278 par jour au courant des deux prochaines semaines. Par contre, l’occupation des soins intensifs devrait rester stable.

Les hôpitaux toujours sous pression

Selon la charte fournie par le ministère de la Santé, le nombre d’hospitalisations de mercrediéquivaut à peu près au quatrième palier de délestage.

Il faut cependant noter que parmi les personnes hors soins intensifs, ce ne sont que 45 % qui ont la COVID-19 comme diagnostic principal. Aux soins intensifs, cette proportion atteint 71 %.

Les personnes dont la maladie n’est pas grave pèsent quand même sur le système de santé, a prévenu le Dr Boileau, puisqu’il faut utiliser des ressources pour les isoler.

En ce moment, «on roule à 70 % de la capacité en chirurgie» au Québec à cause du délestage, a-t-il rappelé. Ce sont aussi plus de 12 700 travailleurs de la santé qui sont absents à cause de la COVID-19.

Non seulement cela, mais «on débute une nouvelle saison grippale», a annoncé le Dr Boileau, ce qui risque de faire peser un poids supplémentaire sur le réseau. En présence de symptômes grippaux, même avec un résultat de test négatif, il faut s’isoler, a-t-il souligné.

Pour ce qui est de la propagation dans la population, le ministère signale 3515 nouveaux cas, mais ce chiffre est en deçà de la réalité, puisque l’accès à des tests PCR est restreint.

Parmi les analyses PCR effectuées, ce n’était pas moins de 16 % qui étaient positives.

Nouveau Novavax

Le directeur de la campagne de vaccination, Daniel Paré, s’est réjoui de l’arrivée du vaccin Novavax, qui pourra selon lui toucher une nouvelle frange de la population, puisque «ce vaccin est destiné aux personnes de 18 ans et plus qui présentent des contre-indications aux vaccins à ARN messager, ou qui les refusent».

Le Québec a déjà reçu 7500 doses qui sont disponibles dès maintenant, et «c’est plus de 220 000 doses qui pourront être livrées au courant des prochaines semaines», a indiqué M. Paré.

Pour s’en procurer, il faut d’abord aller voir par le site du gouvernement, puisque ce ne sont pas tous les sites de vaccination qui en ont en inventaire.

La vaccination, elle, suit tranquillement son cours, alors que 2977 personnes ont reçu leur troisième dose mardi. Au total, 87 % des Québécois de 5 ans et plus sont adéquatement vaccinés, et 54 % sont allés chercher leur dose de rappel.

Le ministère estime que ne pas être vacciné donne quatre fois plus de chances de se retrouver à l’hôpital, et huit fois plus de chances d’aller aux soins intensifs.

Mardi, le Comité consultatif national sur l’immunisation (CCNI) a renforcé d’un cran sa position sur cette dose de rappel en recommandant désormais fortement aux adultes âgés de 18 à 49 ans de la recevoir. L’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, a expliqué qu’une dose de rappel faisait passer l’efficacité du vaccin contre les conséquences graves de la maladie à plus de 90 %.

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Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.

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