Ukraine: Justin Trudeau estime «qu’on peut de plus en plus parler de génocide»

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne
Ukraine: Justin Trudeau estime «qu’on peut de plus en plus parler de génocide»

LAVAL, Qc — Justin Trudeau estime «qu’on peut de plus en plus parler de génocide» en Ukraine, mais cela ne justifie pas pour autant d’y envoyer des troupes de l’OTAN combattre l’armée russe.

Le premier ministre était de passage à Laval, mercredi, où il a discuté d’enjeux régionaux, notamment de logement et de transport en commun, avec le maire Stéphane Boyer.

Interrogé à l’issue de la rencontre, M. Trudeau n’a pas voulu aller jusqu’à affirmer lui-même qu’il s’agit d’un génocide, comme l’avait fait la veille le président américain Joe Biden. «Le président (Biden) a reconnu qu’il y a des instances internationales importantes qui vont faire la détermination officielle» et c’est à ce moment qu’il a ajouté qu’il devenait de plus en plus clair qu’il s’agit bel et bien d’un génocide.

Atrocités et crimes de guerre

Il n’a pas manqué de rappeler, à cet effet, «que le Canada a été un des premiers pays à commencer un processus à la Cour pénale internationale pour s’assurer que Poutine soit tenu responsable de ces actes, de ces crimes de guerre».

Il a cependantévoqué «les atrocités que les Russes, que l’armée russe, que Poutine est en train de commettre en Ukraine», mentionnant notamment les attaques délibérées contre des civils et «l’utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre». 

«C’est tout à fait inacceptable», a déclaré M. Trudeau, mais pas au point d’envoyer des troupes de l’OTAN sur le terrain. «Il faut toujours faire attention de ne pas agrandir ce conflit, de ne pas voir plus de pays impliqués, plus de familles déchirées par cette violence», a-t-il déclaré. 

Il n’y aura pas de point tournant, selon lui, parce que celui-ci a déjà été atteint lorsque Vladimir Poutine a décidé d’attaquer l’Ukraine jusqu’à sa capitale, Kyiv. Cette invasion illégale, en violation des principes de droit international et de la souveraineté ukrainienne, a d’ailleurs amené les pays occidentaux à imposer «des sanctions qui sont du jamais vu contre une économie majeure».

Cependant, le premier ministre affirme que le Canada continuera d’envoyer de l’aide militaire, «incluant des armes qui sont en train d’être utilisées contre l’armée russe». 

Il a aussi réaffirmé la volonté de son gouvernement de continuer d’apporter de l’aide humanitaire, d’accueillir des réfugiés ukrainiens et de défendre «les valeurs que défend la démocratie ukrainienne».

Laval: transport en commun et pénitencier

Le maire Boyer, de son côté, s’est dit satisfait de sa rencontre avec le premier ministre. Rappelant que Laval est la troisième ville en importance au Québec, il a fait part des besoins de Laval en matière de transport en commun.

«On doit électrifier les déplacements et on doit avoir plus de transport en commun sur notre territoire qui connecte nos quartiers entre eux, mais qui offre surtout une alternative de déplacement à nos citoyens qui souhaitent avoir des moyens de déplacement faibles en carbone», a-t-il dit.

Les deux hommes ont également parlé du dossier du pénitencier Saint-Vincent-de-Paul, deuxième plus vieux au Canada, fermé depuis 1989 et désigné lieu historique national en 1990.

«On souhaite le mettre en valeur pour valoriser notre histoire, notre patrimoine et aussi pour donner un second souffle au quartier Saint-Vincent-de-Paul», a avancé le maire Boyer. Justin Trudeau a semblé ouvert à discuter de l’avenir de ce site fédéral. 

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