Carey Price n’a toujours pas digéré la défaite en finale de la coupe Stanley

Alexandre Geoffrion-McInnis, La Presse Canadienne

BROSSARD, Qc — Carey Price est reconnu pour son calme et son sang-froid légendaires. Lundi, le gardien étoile a rompu avec ses habitudes et admis qu’il n’avait toujours pas digéré la défaite en cinq matchs contre le Lightning de Tampa Bay en finale de la Coupe Stanley l’été dernier.

Price s’est ouvert pour une rare fois aux médias et a livré son état d’esprit des derniers mois, lundi, après la séance d’entraînement du Canadien de Montréal au Complexe sportif Bell de Brossard. 

«J’ai beaucoup réfléchi, autant d’un point de vue personnel que professionnel. Ç’a été des moments très difficiles, mais en fin de compte, ç’a été une expérience très positive, car j’ai pu surmonter plusieurs obstacles», a d’abord évoqué le vétéran âgé de 34 ans. 

«Mais encore aujourd’hui, j’ai de la difficulté à expliquer comment nous avons pu passer aussi près (de gagner la coupe Stanley). Ça prendra sans doute plusieurs années avant d’y parvenir, sauf si tu obtiens une autre opportunité dès l’année suivante. Je n’ai pas eu ce genre d’occasion pendant 14 ans, puis nous sommes passés si près avant de nous retrouver si loin; c’est quelque chose qui me tourmente encore. J’ai vraiment l’impression d’avoir laissé filer la chance d’une vie», a-t-il poursuivi, sans hausser le ton. 

Le détenteur du trophée Vézina remis au gardien par excellence de la LNH en 2015 espère néanmoins qu’il lui reste encore quelques bonnes saisons devant lui. 

«En fait, j’espère qu’elles le seront toutes», a d’abord dit Price en s’esclaffant. 

«J’aimerais être en mesure d’offrir un niveau de jeu acceptable d’ici la fin de ma carrière. Je ne sais pas pendant encore combien de temps je pourrai le faire, mais je veux pouvoir dire que j’ai quitté la LNH alors que mon niveau de jeu était encore très bon et que je n’étais pas un fardeau pour mon équipe», a-t-il confié.

Une chose est certaine, l’attaquant Nick Suzuki n’a pas l’impression que Price nuit à l’équipe. Loin de là. 

«C’est bien de l’avoir avec nous. Chaque fois qu’il est devant le filet, il offre de toute évidence un niveau de jeu acceptable. Il est le meilleur (gardien) de la ligue. Sa présence, sa façon de manier la rondelle et son calme devant le filet sont essentiels pour nous», a évoqué l’Ontarien âgé de 22 ans. 

L’entraîneur-chef par intérim Martin St-Louis apprécie pour sa part la stabilité qu’apporte Price lorsqu’il est dans l’entourage de l’équipe. 

«Il est très calme. C’est un ‘leader’ dans sa façon de se comporter. Et ç’a un gros impact sur les gars autour de lui. J’ai bien aimé notre match contre les Islanders (de New York), et je crois que Carey a eu son mot à dire là-dedans, sur la manière dont les gars ont joué devant lui», a précisé le Québécois. 

Price a reçu un texto de Crosby

Price est d’ailleurs revenu sur son premier départ de la saison, survenu vendredi dernier dans un revers de 3-0 contre les Islanders, au Centre Bell. Le principal intéressé a assuré que son genou avait tenu le coup, et qu’il ne ressentait pas de douleur.

«Ça va assez bien. C’était bien de retrouver l’action. Même quand j’étais au bout du banc (samedi contre les Capitals de Washington), c’était bien d’être au niveau de la patinoire. J’ai connu un bon entraînement et je serai prêt pour demain (mardi)», a mentionné le gardien d’Anahim Lake, en C.-B., sans toutefois préciser combien de départs il obtiendra d’ici la fin de la campagne.

Le médaillé d’or aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014 a également mentionné qu’il avait reçu des messages d’encouragements de nombreux ex-coéquipiers et joueurs de la LNH  après avoir effectué son retour au jeu. 

«’Pleky’ (Tomas Plekanec) m’a contacté pour me dire qu’il était très heureux de me revoir sur la patinoire. Je lui ai dit ‘merci’. ‘Sid’ (Sidney Crosby) m’a aussi texté. C’était agréable et surprenant. En fait, ce n’était pas vraiment surprenant, mais j’étais content de recevoir son message», a poursuivi Price. 

Certes, il ne reste que six matchs à la saison du Tricolore. Mais le no 31 n’aura pas à chercher bien loin pour trouver l’inspiration afin de poursuivre sa carrière encore quelque temps.

Marc-André Fleury, qui est âgé de 37 ans, et le Wild du Minnesota seront en visite au Centre Bell, mardi soir. Price n’a pas caché à ce sujet son admiration envers le gardien québécois, trois fois champion de la coupe Stanley en carrière. 

«’Flower’ est comme le lapin d’Énergizer; il ne manque jamais d’énergie. C’est un ‘pro’, et il a le corps d’un gars qui peut jouer pendant encore longtemps, selon moi. J’ai affronté beaucoup de gardiens qui étaient à la fin de la trentaine au fil de ma carrière, et ils m’ont tous inspiré», a conclu Price.

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