Après une longue ovation pour Guy Lafleur, le Canadien s’incline 5-3 face aux Bruins

Alexis Bélanger-Champagne, La Presse Canadienne
Après une longue ovation pour Guy Lafleur, le Canadien s’incline 5-3 face aux Bruins

MONTRÉAL — Il n’y a pas eu de punition pour avoir eu trop de joueurs sur la patinoire ni de «Démon blond» filant sur l’aile droite pour marquer grâce à un puissant tir frappé.

À son premier match à domicile depuis le décès de Guy Lafleur, le Canadien de Montréal s’est incliné 5-3 face aux Bruins de Boston, dimanche soir au Centre Bell.

Il semblait naturel que l’adversaire pour ce rendez-vous riche en émotion soit les Bruins. Le but le plus célèbre de Lafleur a été inscrit contre cette équipe lors du septième match de la demi-finale de la Coupe Stanley en 1979, pendant que les Bruins écoulaient une punition pour avoir eu trop d’hommes sur la patinoire.

En retard 4-1 après deux périodes, les joueurs du Canadien ont tout tenté pour offrir une victoire à l’une des plus grandes étoiles de l’histoire de l’équipe. Ils sont toutefois arrivés à court et le Tricolore a encaissé un neuvième revers d’affilée.

«Nous sentions en troisième période que Guy était avec nous et nous sommes passés proche», a souligné l’entraîneur-chef par intérim du Canadien, Martin St-Louis.

«Quand j’ai perdu ma mère, le hockey m’a aidé à passer à travers ce moment difficile, a ajouté St-Louis. Nous avons tenté de faire notre travail pour aider les partisans et les anciens joueurs à surmonter cette épreuve.»

Lafleur a succombé à un cancer du poumon à l’âge de 70 ans, vendredi. Il est le meilleur pointeur de l’histoire de l’équipe et il l’a aidée à remporter cinq fois la coupe Stanley durant les années 1970.

Les spectateurs ont réservé une ovation de plus de neuf minutes à Lafleur avant la rencontre.

«J’ai dit aux joueurs qu’ils jouent tellement de matchs de saison dans une carrière et qu’ils vont peut-être se souvenir de seulement quelques-uns. Mais je vous jure qu’ils vont se souvenir de celui-là», a mentionné St-Louis.

Une fois le match commencé, les Bruins ont joué les trouble-fêtes.

Patrice Bergeron a amassé deux buts et une aide, tandis qu’Erik Haula a également réussi un doublé pour les Bruins (49-25-5). Charlie McAvoy a aussi touché la cible, tandis que Brad Marchand a récolté deux aides. Pour sa part, Jeremy Swayman a effectué 23 arrêts.

Chez le Canadien (20-49-11), Josh Anderson, Mike Hoffman et Nick Suzuki ont fait bouger les cordages, alors que Jeff Petry a été crédité de deux aides. Samuel Montembeault a repoussé 37 lancers.

L’attaquant Laurent Dauphin et le défenseur William Lagesson avaient été insérés dans la formation du Canadien pour cet affrontement, en relève à Ryan Poehling et Chris Wideman.

Le Canadien jouera son prochain match mercredi, quand il rendra visite aux Rangers de New York.

Rappelé d’urgence avant le match, dimanche, le gardien Cayden Primeau accompagnera l’équipe à New York et Carey Price, non. L’entraîneur-chef par intérim Martin St-Louis a indiqué avant la rencontre que Price profitait d’un peu de repos, mais qu’il se préparait dans l’espoir de disputer le dernier match de la campagne, vendredi au Centre Bell contre les Panthers de la Floride.

Pas la fête souhaitée

Les joueurs n’ont pas trop semblé avoir les jambes engourdies après la longue ovation pour Lafleur avant la rencontre.

Plusieurs bons coups d’épaule ont été distribués en première période, alors que l’on a senti que la rivalité entre les deux équipes existait bel et bien encore de nos jours.

Les Bruins ont finalement ouvert le pointage après 15:03 de jeu. Les efforts de Brad Marchand et Jake DeBrusk autour du filet ont permis à Bergeron de marquer dans une cage ouverte.

Les visiteurs sont revenus à la charge avec 1:57 à faire au premier vingt. Haula a fait mouche sur un tir de punition, après une décision généreuse de l’arbitre. Ce dernier a sévi contre Hoffman, qui semblait pourtant avoir réussi à racheter sa bévue en ravissant la rondelle à Haula.

Le Canadien a réduit l’écart après seulement 1:51 de jeu en deuxième période. Anderson a profité d’une mêlée devant le filet de Swayman pour glisser la rondelle sous la jambière droite du gardien des Bruins.

Les réjouissances ont été de courte durée, puisque les Bruins ont vite restauré leur avance de deux buts 2:13 plus tard. Haula a fait mouche au terme d’une attaque à deux contre un.

Le Canadien a gaspillé du précieux temps en avantage numérique par la suite et les Bruins lui ont fait payer son manque d’opportunisme en portant la marque à 4-1 avec 1:51 à faire au deuxième vingt. McAvoy a surpris Montembeault après que Bergeron eut remporté une mise en jeu en territoire du Tricolore.

Hoffman a finalement donné un second souffle au Canadien en marquant en avantage numérique après 3:13 de jeu en troisième période.

Suzuki a ensuite réduit l’écart à un seul but à 7:19, quand il a été seul dans l’enclave et qu’il a pu déjouer Swayman grâce à un tir bas du côté de la mitaine.

Malgré les «Guy! Guy! Guy!» des spectateurs durant les derniers instants de la rencontre, le Tricolore a été incapable de compléter la remontée. Bergeron a fermé les livres en marquant dans un filet désert avec 6,6 secondes à écouler.

Échos de vestiaire

Nick Suzuki est revenu sur le moment après le match quand les joueurs sont allés sous la bannière en l’honneur de Guy Lafleur dans les hauteurs du Centre Bell.

«Quelques gars avaient décidé que nous ferions ça. C’était un bel hommage. Je pense que nous avons tout donné dans l’espoir de gagner, mais nous sommes arrivés à court. Je pense que tout le monde a vu à quel point nous avons poussé en troisième période dans l’espoir de marquer et gagner.»

Samuel Montembeault a parlé de la présence de plusieurs anciens joueurs, qui ont regardé le match à partir des sièges derrière le banc du Canadien.

«Il y a peut-être des joueurs comme (Alexander) Romanov, qui vient de la Russie, qui les connaissent moins. C’était spécial pour lui de voir toutes ces personnes, qui représentent le Canadien. Moi aussi, je regardais l’équipe quand j’étais jeune et c’était spécial de les voir aujourd’hui.»

Mathieu Perreault a admis qu’il avait été difficile pour lui de contenir ses émotions lors de la longue ovation avant la rencontre.

«Honnêtement, c’est une soirée dont je vais me rappeler toute ma vie. L’ovation n’arrêtait pas, les fans chantaient ‘Olé!’ et j’ai commencé à avoir la gorge serrée. Je me retenais pour ne pas verser une larme. C’était vraiment un moment spécial.»

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