Anglade essaie de minimiser l’apparition d’un 2e parti visant le vote des anglophones

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne
Anglade essaie de minimiser l’apparition d’un 2e parti visant le vote des anglophones

MONTRÉAL — La cheffe libérale Dominique Anglade tente de minimiser l’apparition d’un deuxième parti en une semaine qui cherche à courtiser les anglophones, une clientèle qui a traditionnellement tendance à se ranger derrière le Parti libéral du Québec (PLQ).

Colin Standish, un expert en droit associé à un cabinet d’avocats de Sherbrooke, a fait part au cours des dernières heures de son intention de créer le Parti canadien du Québec, avec l’intention avouée d’attirer la clientèle anglophone mécontente des positions du Parti libéral, notamment en ce qui a trait aux lois linguistiques. 

Une autre initiative visant à marauder la clientèle anglophone du PLQ a vu le jour la semaine dernière lorsque le candidat défait à la mairie de Montréal Balamara Holness a annoncé la création de Mouvement Québec, dont le message est aussi concentré sur l’opposition au projet de loi 96 et à la loi 21 sur la laïcité.

À l’issue d’une conférence devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), mardi, Mme Anglade a d’abord cherché à classer ces initiatives dans la tendance constatée dans de multiples juridictions d’exprimer un mécontentement face à l’offre politique traditionnelle. Puis, elle a s’est dite «très confiante que les gens vont bien voir que l’alternative, c’est le Parti libéral du Québec».

«Que ce soit dans les positions qu’on a prises sur la loi 21, que ce soit la position qu’on prend sur le projet de loi 96, je pense que la communauté anglophone va très bien se reconnaître dans ce qui est sur la table.»

Selon Mme Anglade, le PLQ est la seule «offre pertinente» et la seule «alternative crédible» à la Coalition avenir Québec de François Legault.

Celui-ci a dit croire de son côté que «ces gens veulent un Québec bilingue et je crois que si nous voulons que le français ait toujours sa place dans 50 et 100 ans d’ici, nous devons avoir la loi 96, la loi 101 et nous avons besoin que les immigrants fréquentent l’école française».

Le premier ministre a ajouté que les opposants aux lois linguistiques qui sont insatisfaits de l’opposition offerte par le Parti libéral «doivent comprendre que si le Québec est bilingue, malheureusement, l’attractivité de l’anglais en Amérique du Nord sera tellement forte que ce n’est qu’une question de temps avant que l’on ne parle plus le français et que le Québec devienne comme la Louisiane».

De son côté, le député péquiste Pascal Bérubé a dit voir dans cette agitation politique «le même vieux discours» qui est véhiculé depuis 1977: «Les anglophones du Québec viennent à l’Assemblée nationale en affirmant que les quatre cavaliers de l’apocalypse sont à l’Assemblée nationale.»

Il en a profité pour conseiller à Mme Anglade d’«apprendre à vivre avec». Rappelant que le PQ avait lui-même été maintes fois confronté à l’émergence d’options politiques souverainistes, «maintenant ça arrive du côté libéral. (…) C’est un choix de plus pour les anglophones, alors je crois que c’est davantage une question pour le Parti libéral et c’est sûr qu’ils sont davantage préoccupés par ça que nous», a-t-il conclu. 

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