1 milliard $ de plus pour réduire les GES au Québec

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne
1 milliard $ de plus pour réduire les GES au Québec

QUÉBEC — Le gouvernement Legault renonce à pénaliser les citoyens qui ont des comportements pollueurs.

Il préfère dépenser un milliard de dollars supplémentaires sur cinq ans pour réduire de seulement 3 mégatonnes additionnelles d’ici à 2030 les émissions de gaz à effet de serre (GES), sur un bilan total de 80 mégatonnes par an au Québec. Près du tiers de l’enveloppe ira aux industries les plus polluantes du Québec, pour les aider à investir dans des technologies plus propres.  

C’est ce qui ressort du plan de réduction des GES 2022-2027 présenté jeudi par le ministre de l’Environnement, Benoit Charette.

Des groupes écologistes et des partis d’opposition réclamaient des mesures financières punitives pour dissuader l’usage de véhicules énergivores, comme des surtaxes à l’achat. 

«Les Québécois ont déjà à payer pour leurs gestes plus « émissifs », ne serait-ce que par le prix de l’essence à la pompe», a répondu M. Charette en conférence de presse à Québec. 

«On ne travaille pas dans une perspective de pénaliser, on veut au contraire mobiliser les Québécois.»

Le secteur des transports représente pourtant plus de 40 % des émissions de GES du Québec. 

Le gouvernement mise plutôt sur l’achat de véhicules électriques, même s’il ne hausse la cible que de très peu, de 1,5 million à 1,6 million de véhicules d’ici à 2030. 

La norme sur les véhicules «zéro émission» devrait d’ailleurs faire l’objet d’un renforcement qui serait annoncé dans les prochaines semaines.  

Le milliard de dollars annoncé jeudi s’ajoute à l’enveloppe de 6,6 milliards $ qui avait déjà été prévue pour 2022-2027.  

Le milliard additionnel devrait permettre de réduire de 3 mégatonnes de plus, des 12,4 mégatonnes prévues à 15,9 mégatonnes plutôt, les émissions de GES d’ici à 2030. 

Est-ce à dire que le gouvernement devra dépenser 1 milliard $ pour chaque bloc de réduction de 3 mégatonnes, jusqu’à la carboneutralité visée en 2050, conformément aux accords internationaux? 

Non, assure le ministre. Par exemple, une réglementation plus stricte ne génère pas nécessairement de dépenses de fonds publics, a-t-il argué.

Par ailleurs, certains investissements technologiques doivent être amortis sur 30 ans ou plus encore, a pour sa part précisé le ministre des Ressources naturelles, Jonatan Julien. 

Le milliard de dollars permet d’atteindre à 51 % la cible de 2030, fixée à 37,5 mégatonnes de réduction par rapport au niveau de 1990, plutôt que les 42 % de la cible qui étaient pronostiqués l’an dernier, mais les autres mesures pour se rendre à 100 % ne sont toujours pas connues. 

M. Charette espère qu’à coups de 6 à 8 % d’amélioration par an, il atteindra l’entièreté de la cible, sans pouvoir le garantir. 

Il reconnaît que le gouvernement a «déjà des idées» pour les mesures à ajouter, mais veut d’abord les valider et s’assurer qu’elles réduisent réellement les émissions de GES. 

Note aux lecteurs: ue pour chaque

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