Attaque au sabre à l’Halloween: l’accusé dit qu’une mauvaise version de lui a tué

La Presse Canadienne

QUÉBEC — L’homme accusé d’avoir rôdé dans les rues du Vieux-Québec à l’Halloween 2020 et d’avoir tué deux personnes avec une épée a insisté jeudi sur le fait qu’il y avait deux versions concurrentes de lui-même cette nuit-là qui se battaient pour le contrôle.

Contre-interrogé par la Couronne, Carl Girouard a rejeté la responsabilité des meurtres au «méchant Carl», qui, selon lui, était obsédé par une mission de tuer depuis l’âge de 18 ans environ.

«C’est une partie de moi parce que j’avais deux Carls en moi», a témoigné l’accusé, ajoutant que c’est l’autre version de lui qui a perpétré l’attaque.

«Ce n’est pas Carl Girouard qui aurait fait quelque chose comme ça — c’est impossible», a-t-il déclaré.

M. Girouard, âgé de 26 ans, est accusé de deux chefs de meurtre au premier degré pour les décès de François Duchesne, 56 ans, et de Suzanne Clermont, 61 ans, le 31 octobre 2020, et il est également accusé de cinq chefs de tentative de meurtre. Il admet avoir tué M. Duchesne et Mme Clermont ainsi que d’avoir blessé cinq autres personnes, mais il soutient qu’il n’était pas criminellement responsable parce qu’il souffrait d’un trouble mental.

La Couronne a fait valoir que les attaques étaient préméditées, que M. Girouard avait fait savoir dès 2014 qu’il prévoyait de tuer des gens avec une épée.

Carl Girouard a insisté sur le fait qu’il y avait deux versions de lui – une normale qui travaillait et menait sa vie et une seconde version qui était renfermée et concentrée sur une mission visant à créer le chaos. 

Il a déclaré au procureur François Godin que la version de lui-même qui voulait tuer avait cessé d’exister quelques jours après les meurtres de 2020. L’accusé a dit au jury que la nuit des meurtres, il n’entendait pas de voix et n’avait pas d’hallucinations. Il affirme qu’il se souvenait d’une grande partie de ce qui s’était passé le 31 octobre 2020, mais qu’il ne pouvait pas expliquer ce que le «méchant Carl» pensait à l’époque.

«Il m’est difficile de me replonger dans la tête du Carl Girouard de la mission», a-t-il dit.

M. Girouard a déclaré que son plan initial était d’attaquer des personnes à l’intérieur de l’hôtel Le Château Frontenac, dans le quartier historique de la capitale provinciale. Trouvant la porte de l’hôtel verrouillée, il a brièvement quitté la propriété avant de revenir et d’attaquer les gens dans les rues à proximité de l’hôtel. Il était armé d’une épée de style japonais appelée katana avec une lame de 76,9 centimètres et portait des vêtements noirs avec un kimono à manches courtes.

Le Dr Gilles Chamberland, psychiatre témoignant au nom de la défense, sera à la barre, vendredi.

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