Les Québécois rendent hommage à Guy Lafleur, qui les rendait fiers

Alexis Bélanger-Champagne, La Presse Canadienne
Les Québécois rendent hommage à Guy Lafleur, qui les rendait fiers

MONTRÉAL — Des milliers de Québécois se sont rendus dans la cathédrale du hockey, dimanche, pour rendre un dernier hommage à Guy Lafleur, un homme qui les a rendus fiers grâce à ses exploits sur la patinoire et à sa générosité hors glace.

Le Centre Bell s’est transformé en chapelle ardente pour deux jours, afin de permettre à ceux qui le souhaitaient de faire leurs adieux à l’une des grandes légendes du hockey et offrir leurs condoléances à la famille.

Deux grandes bannières entouraient celle habituellement installée dans les hauteurs de l’aréna avec le numéro 10 de Lafleur. La coupe Stanley, que Lafleur a remportée cinq fois avec le Canadien de Montréal, rayonnait en arrière-plan du cercueil du défunt. Les trophées Hart, Art-Ross, Conn-Smythe et Ted-Lindsay étaient installés sur un côté, tandis que la famille était assise de l’autre.

Le premier ministre du Québec, François Legault, et la mairesse de Montréal, Valérie Plante, ont été parmi les premières personnes à pouvoir offrir leurs condoléances aux représentants de la famille de Guy Lafleur, dont sa veuve Lise et l’un de leurs fils, Martin.

«Tout le monde était fier que ce soit un petit gars de la place qui était le meilleur de la Ligue nationale, a dit M. Legault. C’est important. Nous partons de loin. Nous avons été conquis. Nous avons de la misère des fois à être des gagnants. Avec Guy Lafleur, nous étions des gagnants, nous étions fiers et tous réunis.»

Mme Plante a également souligné la fierté des Québécois quand ils parlent de Guy Lafleur.

«Son départ est triste, mais il aura marqué beaucoup de monde par sa générosité, son authenticité, sa passion et, bien sûr, son talent», a-t-elle ajouté.

Le coeur vide

On aurait pu entendre une mouche voler dans l’enceinte du Centre Bell pendant que les gens défilaient.

La famille Lafleur s’est permis de prendre une photo quand trois hommes portant des chandails jaunes de l’équipe pee-wee de Thurso, ville natale de Lafleur, sont passés.

Des gens des quatre coins du Québec, et de plus loin encore, avaient fait le trajet pour se recueillir devant le cercueil de leur idole. 

«Je ne pouvais pas rater ça, a dit Greggory Laberge, un Ontarien âgé de 55 ans qui était venu de Denver, au Colorado. Nous avons grandi avec l’espoir qu’il nous donnait de conquérir le monde. C’est la fin d’une époque. 

«Je reviens ici à Montréal après 30 ans aux États-Unis et nous sommes tous des frères ici», a-t-il ajouté, les larmes aux yeux, en parlant des gens autour de lui dans la file pour entrer au Centre Bell.

Toutes les générations étaient aussi représentées.

«C’est beau de voir ça, a souligné Yvon Lambert, qui a évolué avec Lafleur. Ce n’est pas que du monde des années 1960 et 1970. Il y a du monde des années 1990 et 2000. C’est là qu’on réalise l’impact que Guy Lafleur a eu sur le public. Le monde, la générosité, les signatures d’autographe. Ça n’a pas de bon sens.»

Des représentants de l’armée canadienne ont offert leurs condoléances à la famille et ont parlé des nombreuses visites de Lafleur auprès des forces en Afghanistan.

Le président des Maple Leafs de Toronto, Brendan Shanahan, ainsi que les anciens joueurs Rick Vaive, Doug Gilmour et Wendel Clark sont aussi venus rendre hommage à leur ancien rival.

Lafleur est décédé le 22 avril d’un cancer du poumon, à l’âge de 70 ans. Plus d’une semaine plus tard, son départ faisait toujours mal aux anciens du Canadien.

«Nous avons le coeur vide, le coeur qui saigne, a dit Réjean Houle. Nous savons que nous avons perdu un membre incroyable de l’organisation, qui a fait de nous une bonne organisation.»

Lafleur a suivi les traces de Jean Béliveau, lui-même héritier de Maurice Richard dans la grande histoire du Canadien.

Les anciens joueurs du Canadien aiment bien rigoler en parlant du nombre de bagues de la coupe Stanley qu’ils ont remportées. Ils espèrent toutefois que l’héritage de Lafleur perdurera au-delà de la génération qui a vu jouer ce grand homme du hockey.

«Mes petits-enfants sont venus tantôt. Ils sont impressionnés par ce qui se passe présentement, a raconté Houle. Même nous, nous nous demandons ce que nous avons fait durant les années 1970 pour plaire aux gens. Ceux qui pleurent présentement se rappellent des souvenirs. Ils ont le coeur brisé parce que notre ami « Flower » est parti.»

Les joueurs actuels du Canadien devaient défiler dans la chapelle ardente en fin d’après-midi. Ils n’ont toutefois pas été rendus disponibles aux membres des médias pour partager leurs émotions durant leur visite.

Des funérailles nationales auront lieu mardi à la basilique-cathédrale Marie-Reine-du-Monde-et-Saint-Jacques-le-Majeur.

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Avec Virginie Ann, La Presse Canadienne

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