Plus de 500 espèces d’animaux et d’oiseaux pourraient être disparues, selon une étude

Hina Alam, La Presse Canadienne
Plus de 500 espèces d’animaux et d’oiseaux pourraient être disparues, selon une étude

VANCOUVER — Plus de 500 espèces d’animaux n’ont pas été aperçues au cours des 50 dernières années, indique une étude.

Selon un des co-auteurs, le professeur Arne Mooers, de l’Université Simon-Fraser, il existe de bonnes chances que certaines d’entre elles puissent toujours exister dans des habitats inhospitaliers difficiles à atteindre.

Mais certaines espèces se sont probablement éteintes.

«Nous avons découvert que plus de 500 espèces n’ont pas été observées depuis 50 ans, dit-il. C’est le double du nombre d’espèces déclarées éteintes depuis 1500. Il existe une grande liste d’espèces dont nous ne savons pas si elles existent encore.»

Les chercheurs ont examiné des renseignements sur les 32 802 espèces figurant sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ils en ont identifié 562 qui seraient éteintes.

L’étude a été publiée ce mois-ci dans la revue Animal Conservation.

Le Pr Mooers explique qu’ils ont utilisé un programme informatique pouvant passer en revue la base de données de l’UICN.

Le critère utilisé pour déclarer une espèce éteinte était les relevés d’observation de l’espèce, y compris la date de la dernière observation qui en a été faite.

«Cela nous a révélé un grand nombre d’indices sur la disparition d’une espèce animale», souligne le Pr Mooers.

Au Canada, c’est sans doute le cas du courlis esquimau, un oiseau dont l’aire de nidification se situe dans la partie la plus septentrionale de la toundra et qui hiverne en Argentine, mentionne le Pr Mooers. Mais, il ajoute que le dernier membre de cette espèce ayant été observé a été abattu aux Barbades en 1963.

«C’est notre plus célèbre espèce qui est probablement éteinte. C’est l’un des cas les plus tristes», lance-t-il.

Les auteurs de l’étude soulignent que plusieurs espèces éteintes vivaient des pays tropicaux contre l’Indonésie, le Mexique et le Brésil.

Le Pr Mooers indique que 75 des 562 espèces de la liste ont été déclarées éteintes. Selon l’UICN, une espèce est éteinte «lorsqu’il ne fait aucun doute que le dernier individu est mort», ce qui peut être difficile à vérifier, reconnaît-il.

«L’extinction signifie que le dernier individu de l’espèce est mort. Quand une espèce approche ce stade, les individus sont de plus en plus rares jusqu’il n’en reste que quelques-uns, puis seulement un, et finalement zéro.»

«Si une espèce est menacée et vit dans un habitat difficilement accessible comme la toundra ou les îles tropicales, on ne peut pas vraiment faire d’observations, ajoute-t-il. Ces espèces sont peut-être éteintes, peut-être pas.»

Le Pr Mooers garde espoir que certaines de ces espèces ne sont pas encore tout à fait disparues.

Il donne l’exemple du pic à bec ivoire que les scientifiques croyaient éteint depuis 1944. Des oiseaux de cette espèce auraient été récemment observés en Louisiane.

Le chercheur dit avoir été surpris lorsqu’il a constaté que la liste comptait plus de 500 espèces. Il a été toutefois heureux d’apprendre que certaines d’entre elles avaient être observées de nouveau.

Les gens sont bouleversés quand ils apprennent qu’une espèce est éteinte, croit le Pr Mooers.

«Nous savons que les gens n’aiment vraiment pas perdre des espèces qu’ils connaissent bien. Ils sont même tristes pour le crapaud doré, une espèce qu’ils n’ont jamais vue et ne verront jamais.»

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