Élargissement de la vaccination contre la variole simienne

Stéphane Blais, La Presse Canadienne
Élargissement de la vaccination contre la variole simienne

MONTRÉAL — La vaccination contre la variole simienne sera élargie au cours des prochains jours alors que la santé publique a signalé 126 cas à Montréal depuis l’arrivée du virus il y a quelques semaines et six cas ailleurs dans la province. 

Le vaccin contre la variole simienne était réservé aux personnes ayant eu des contacts avec des personnes infectées par le virus, mais dorénavant, il sera offert aux «hommes qui comptent se rendre à Montréal pour avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes»,  a indiqué le directeur national de santé publique du Québec par intérim, Dr Luc Boileau, alors qu’il était accompagné par la directrice régionale de santé publique de Montréal, Dre Mylène Drouin, lors d’un point de presse à Montréal. 

Le docteur Boileau a souligné que 3000 doses du vaccin avaient été administrées jusqu’à présent sur un total de 40 000 doses disponibles.

La docteure Drouin a souligné que Montréal était l’épicentre de la variole simienne en Amérique.

Toutefois, a souligné la directrice régionale de santé publique, «il n’y a pas de progression importante du virus», mais avec l’arrivée des festivités et des visiteurs dans la métropole dans les prochains jours et prochaines semaines, la prévention s’impose et «on veut offrir la vaccination à un plus large public».  

Contacts intimes principales sources de transmission

Récemment, le ministère de la Santé du Québec précisait dans un courriel transmis à La Presse Canadienne que «la transmission interhumaine est relativement limitée et peut se produire principalement par le biais de grosses gouttelettes respiratoires par contact prolongé face à face».

Mais le portrait de la situation a évolué, les enquêtes de la santé publique ayant permis de déterminer que les principales sources de transmission du virus «actuellement à Montréal» sont les «contacts intimes prolongés, avec la peau ou des objets comme des draps ou des vêtements», a précisé Mylène Drouin.

«On a 126 cas à Montréal, mais ce sont, somme toute, des formes peu sévères de la maladie, c’est vraiment des pustules qui se transforment en ulcérations principalement au niveau des parties génitales, mais de plus en plus on voit des formes pas très sévères autour du tronc et des bras», a précisé la docteure Drouin.

Trois personnes ont été hospitalisées depuis l’éclosion du virus et elles ont depuis obtenu leur congé de l’hôpital.

Luc Boileau a ajouté que «les symptômes prennent du temps à apparaître».

Tous les gens infectés par le virus à Montréal sont des hommes, 16 cas sont associés à des voyages et la plupart des cas sont des hommes qui ont eu «une ou deux relations», selon Mylène Drouin. 

Des cliniques en dehors de Montréal

Quelques cliniques sans rendez-vous ont pignon sur rue à Montréal actuellement, mais le docteur Boileau a indiqué que des cliniques de vaccination ouvriront également, dans les prochains jours, en dehors de Montréal.

Il suffit de se rendre sur le portail Clic Santé pour savoir où sont situées ces cliniques. 

Le directeur de la santé publique du Québec a mentionné que l’objectif principal de la campagne de vaccination est de «cibler les personnes qui vivent actuellement à Montréal et au Québec et qui prévoient avoir des activités à risques au cours des prochaines journées et semaines», et que la vaccination ne s’adressait pas «à toutes les personnes qui se présentent à Montréal en touristes».

La docteure Mylène Drouin a tenu à apporter cette précision: «c’est clair que les migrants aux statuts précaires» et «ceux qui vivent ici, mais qui n’ont pas accès a une carte d’assurance maladie vont être acceptés dans les centres de vaccination».

L’OMS convoquera un comité d’urgence

La propagation du virus préoccupe l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui convoquera un comité d’urgence d’experts pour déterminer si cette épidémie croissante doit être considérée comme une urgence sanitaire mondiale.

C’est ce qu’a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, mardi en précisant qu’il avait décidé de convoquer le comité d’urgence le 23 juin parce que le virus a montré un comportement récent «inhabituel» en se propageant dans des pays bien au-delà des régions d’Afrique où il est endémique.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré que plus de 1600 cas et près de 1500 cas suspects ont été signalés cette année dans 39 pays, dont sept où la variole simienne est signalée depuis des années. Au total, 72 décès ont été rapportés, mais aucun dans les pays nouvellement touchés, qui comprennent la Grande-Bretagne, le Canada, l’Italie, la Pologne, l’Espagne et les États-Unis.

Déclarer la variole simienne comme une urgence sanitaire internationale lui donnerait la même désignation que la pandémie de COVID-19 et signifierait que l’OMS considère cette maladie normalement rare comme une menace permanente pour les pays du monde entier.

L’agence de santé des Nations unies ne recommande pas la vaccination de masse, mais conseille l’utilisation «judicieuse» des vaccins. L’OMS a déclaré que le contrôle de la maladie repose principalement sur des mesures telles que la surveillance, le suivi des cas et l’isolement des patients.

Le mois dernier, un conseiller de l’OMS a déclaré que l’épidémie en Europe et au-delà s’était probablement propagée par des relations sexuelles lors de deux fêtes récentes en Espagne et en Belgique.

Les scientifiques avertissent que toute personne, quelle que soit son orientation sexuelle, est susceptible d’attraper la variole simienne si elle est en contact physique étroit avec une personne infectée ou avec ses vêtements ou ses draps.

Avec des informations de l’Associated Press.

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