Un conseiller de la commissaire sur le racisme systémique au N.-B. claque la porte

La Presse Canadienne
Un conseiller de la commissaire sur le racisme systémique au N.-B. claque la porte

FREDERICTON — Le conseiller principal en politiques de la commissaire sur le racisme systémique au Nouveau-Brunswick a démissionné, invoquant des questions d’ingérence du gouvernement. 

Robert Tay-Burroughs a publié mardi sa lettre de démission sur les réseaux sociaux, affirmant qu’il était troublé «par les faux semblants» sous lesquels le bureau de la commissaire sur le racisme systémique Manju Varma accomplissait sa tâche. 

«Les limites imposées par des forces extérieures à ce que nous pouvons et ne pouvons pas dire dans votre rapport final ont compromis notre indépendance déjà fragile, a-t-il écrit. Je ne sais toujours pas si la direction de ce gouvernement peut respecter votre indépendance, ce qui me fait douter qu’il reçoive ― s’il en avait jamais l’intention ― vos recommandations de bonne foi et avec un esprit ouvert.»

«Comme je ne suis plus convaincu que notre travail répondra aux besoins des Premières Nations de cette province tels qu’ils nous les ont exprimés, je dois démissionner en tant que votre conseiller principal», a écrit M. Tay-Burroughs.

Le rapport final de Mme Varma est attendu en octobre. Personne de son bureau n’était disponible pour commenter mercredi.

Cette démission est survenue au lendemain de la publication par les chefs mi’kmaq d’une ébauche de rapport que Mme Varma avait préparée en avril, mais qu’elle n’avait pas rendue publique.

Ce projet de rapport recommandait notamment la tenue d’une enquête publique sur le racisme que subissent les Autochtones dans le système judiciaire au Nouveau-Brunswick. Il recommandait également de remplacer tous les noms de lieux contenant une terminologie raciste contre les peuples autochtones par des noms Wabanaki originaux ou des noms recommandés par les Premières Nations.

Dans un communiqué publié lundi, les Mi’kmaq ont déclaré qu’ils s’inquiétaient de voir que le gouvernement semblait interférer avec le bureau du commissaire et dicter les recommandations qui pourraient être faites. En conséquence, les chefs ont indiqué qu’ils ne participeraient plus aux travaux de Mme Varma.

La ministre des Affaires autochtones de la province, Arlene Dunn, mentionnait aux journalistes lundi que le gouvernement avait effectivement rencontré Mme Varma en avril, mais qu’il n’avait pas demandé à la commissaire de garder secret son rapport provisoire. En fait, Mme Dunn a dit qu’elle ne s’attendait pas à un rapport intermédiaire.

Mme Dunn s’était dite préoccupée lors de la réunion par le fait que la commissaire n’avait pas rencontré de nombreux ministères pour s’informer des travaux en cours.

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