Lapointe et Bobrov visaient des joueurs qui «jouent de la bonne façon»

Alexis Bélanger-Champagne, La Presse Canadienne
Lapointe et Bobrov visaient des joueurs qui «jouent de la bonne façon»

MONTRÉAL — Les codirecteurs du recrutement amateur chez le Canadien de Montréal, Nick Bobrov et Martin Lapointe, croient avoir obtenu plusieurs joueurs «qui jouent de la bonne façon» lors du repêchage 2022 de la LNH.

Les deux hommes de hockey avaient l’occasion de laisser leur marque et permettre aux partisans de tourner la page après deux décennies avec quelques hauts et plusieurs bas durant l’ère Trevor Timmins.

Bobrov, recruté par Jeff Gorton chez les Rangers de New York, et Lapointe, l’un des rares membres de la direction restant de l’ancien régime chez le Canadien, ont causé une certaine surprise en sélectionnant l’attaquant slovaque Juraj Slafkovsky avec le premier choix, jeudi. 

En tout, ils ont sélectionné six attaquants, quatre défenseurs et un gardien, en ciblant des joueurs ayant des qualités importantes pour avoir du succès en séries.

«Nous répétons les mêmes mots, car il y a une bonne façon de gagner la coupe Stanley, a dit Bobrov. Ce ne sont pas tous les jeunes qui jouent de la bonne façon. Certains croient qu’ils pourront toujours se fier à leur offensive, d’autres font les choses différemment. 

«Nous voulons trouver des joueurs qui comprennent ce que ça signifie que de jouer de la bonne façon et comment il faut s’y prendre pour gagner dans la LNH et en séries.»

Bobrov a également parlé de l’importance de la résilience dans un marché comme Montréal.

«Mon baromètre au niveau de ce facteur a été rehaussé, a-t-il admis. Nous comprenons à quel point ces jeunes doivent être forts pour avoir du succès ici. Ils doivent être 10 sur 10 à ce niveau, sans quoi ça ne fonctionnera pas.»

Bobrov et Lapointe ont fait l’éloge de Slafkovsky, rappelant ses succès sur la scène internationale, sa détermination et son charisme. Jeudi, le Tricolore a aussi sélectionné l’ami d’enfance de Slafkovsky, l’attaquant Filip Mesar. Ils ont vanté son dynamisme et sa détermination.

L’expression du jour a été reprise lorsque Lapointe et Bobrov ont présenté leurs trois prises suivantes.

Le Canadien a commencé la deuxième journée du repêchage en sélectionnant l’attaquant Owen Beck, des Steelheads de Mississauga, au 33e échelon, vendredi.

Il a ensuite sélectionné le défenseur américain petit format Lane Hutson, au 62e rang, puis l’attaquant autrichien Vinzenz Rohrer, des 67’s d’Ottawa, au 75e rang.

«Nous croyons que les trois jouent de la bonne façon, a dit Bobrov. Dans chaque ronde, il y a des joueurs spectaculaires et des joueurs de substance. Nous essayons de trouver les deux facteurs dans le même joueur. Nous croyons que les trois combinent les deux qualités.

«Ce n’est pas facile de trouver un centre responsable, qui fait bien les petits détails et qui excelle dans les mises au jeu, a-t-il ajouté en présentant Beck. 

«Lane Hutson est un quart-arrière en avantage numérique, ce qui est aussi difficile à dénicher, a-t-il enchaîné. Et Rohrer est quelqu’un qui excelle dans tout ce qu’il touche.»

Beck, qui mesure cinq pieds 11 pouces, a inscrit 21 buts et 30 aides en 68 parties la saison dernière. Il a récemment été nommé joueur étudiant par excellence dans la Ligue canadienne de hockey.

«En reprenant le hockey après une saison entière annulée par la pandémie, j’ai dû apprendre à bien gérer mon horaire, a mentionné Beck. C’est exigeant, mais je crois que ça m’a permis de bâtir une solide fondation pour mon avenir.»

Bobrov a noté qu’il a été intéressant d’évaluer la résilience des joueurs à travers les années de pandémie.

«Vous deviez garder ce facteur en tête lors de votre évaluation. C’était un défi important à surmonter et nous avons découvert que la plupart des joueurs ont relevé le défi de manière formidable», a-t-il dit.

Sur les traces de Rossi

Rohrer est un ami d’enfance de Marco Rossi, neuvième choix au total du Wild du Minnesota en 2020, et a comme lui opté pour les 67’s pour poursuivre son développement vers la LNH.

«Nous avons grandi à 300 mètres l’un de l’autre et nous jouions au mini hockey dans le sous-sol à l’âge de quatre ans», a raconté Rohrer.

Il est également le fils du tennisman Stefan Lochbihler et a joué au tennis pendant 11 ans avant de préférer se concentrer sur le hockey.

«Quand vous êtes jeunes, vous voulez seulement vous amuser, mais vers l’âge de 11 ou 12 ans, j’ai dû faire un choix. Pour moi, le fait que le hockey est un sport d’équipe a fait la différence», a souligné Rohrer, qui a inscrit 25 buts et 23 aides en 64 rencontres cet hiver.

Le Canadien a sélectionné le défenseur suédois Adam Engstrom, du Djurgardens IF, au 92e rang. Il est considéré comme un défenseur fiable avec un bon gabarit, à six pieds deux pouces. Il jouera à Rogle, toujours en Suède, la saison prochaine.

En quatrième ronde, le Canadien a sélectionné l’attaquant Cedrick Guindon, de l’Attack d’Owen Sound, au 127e rang. Il a ensuite échangé le 128e droit de parole aux Golden Knights de Vegas contre un choix de quatrième ronde en 2023.

«Quand j’étais jeune, j’encourageais les Sénateurs parce que j’ai grandi proche d’Ottawa, a dit Guindon, de Rockland, en Ontario. Il y a eu de bonnes séries entre le Canadien et les Sénateurs quand j’étais jeune.

«Plus j’ai vieilli, plus j’ai réalisé l’importance de la culture française. Je suis content d’aboutir à Montréal. D’entendre mon nom et d’enfiler ce chandail, je ne vais jamais oublier ça», a ajouté le sympathique franco-ontarien.

En cinquième ronde, au 130e rang, le Tricolore a repêché l’attaquant âgé de 20 ans Jared Davidson, des Thunderbirds de Seattle. Lors du sixième tour, au 162e rang, il a jeté son dévolu sur le gardien Emmett Croteau, des Black Hawks de Waterloo, dans la USHL.

En septième ronde, le Canadien a sélectionné le défenseur finlandais de 20 ans Petteri Nurmi, du HPK Hameenlinna, au 194e rang, et le défenseur québécois âgé de 20 ans Miguel Tourigny, du Titan d’Acadie-Bathurst, au 216e rang.

Tourigny a donc été le seul joueur de la LHJMQ à être sélectionné par le Canadien, une situation désolante aux yeux de plusieurs.

«Il y a des pièces du casse-tête que nous n’avons pas pu atteindre», a dit Lapointe, se défendant en rappelant qu’il y a une part de hasard dans l’ordre de sélection.

En bout de ligne, le travail de Bobrov et Lapointe ne pourra être évalué que dans quelques années.

«Nous avons mis les bouchées doubles au cours des derniers jours – le département des statistiques avancées, les recruteurs – tout le monde a fait ses devoirs, a souligné Bobrov. Il y a des choses qui tombent en place, certaines choses que nous aurions aimé faire.

«En général, je suis content de notre repêchage, et j’espère que je serai encore content dans cinq ans», a-t-il conclu.

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