Kim Clavel remporte la ceinture des mi-mouches du World Boxing Council

Simon Servant, La Presse Canadienne

MONTRÉAL — L’attente en aura valu la peine pour Kim Clavel, qui a atteint son objectif après des années de travail et trois reports.

Clavel n’a laissé aucun doute et elle a vaincu la Mexicaine Yesenia Gomez par décision unanime pour devenir championne du monde des mi-mouches du World Boxing Council, vendredi soir.

Devant une foule survoltée au cabaret du Casino de Montréal, Clavel (16-0, 3 K.-O.) a imposé le rythme et n’a aucunement été intimidée par Gomez (19-6-3, 6 K.-O.), qui a souvent été victime des meilleurs coups de la soirée.

Un juge a donné un pointage de 100-90 tandis que les deux autres ont remis une carte de 99-91 en faveur de Clavel, qui s’est rapidement aperçue que son plan de match allait lui permettre de ravir la ceinture à son adversaire.

«Au premier round, je me suis sentie bien, vive et rapide. Je m’attendais à ce qu’elle soit plus rapide que ça, a observé Clavel. Quand j’ai vu que je bloquais bien les coups, je me sentais en sécurité et je sentais que ma vitesse pouvait faire la différence. Notre plan était de doubler les attaques, parce que souvent, elle bloquait le premier coup, mais pas le deuxième.»

Le rythme a été très élevé dans les trois premiers rounds du combat et les deux boxeuses y sont allées de plusieurs séries de coups. Clavel a surpris Gomez à quelques reprises, notamment en contre-attaque.

Après trois rounds un peu moins mouvementés, considérant la pluie de coups des trois premiers, Clavel a atteint solidement la Mexicaine au septième round et elle a semblé briser les espoirs de Gomez.

«Au septième round, nous l’avons vraiment déstabilisée, a exprimé l’entraîneuse de Clavel, Danielle Bouchard. On pense que c’est simple parce qu’il a eu un pointage de 100-90, mais c’était un combat partagé. Si nous avons obtenu ce résultat, c’est que Kim a amené Gomez dans ce genre de combat intense. C’est elle qui était la ‘boss’ et c’est elle qui était en contrôle.»

Clavel a conclu le combat en force et elle a finalement pu avoir la ceinture autour de la taille. Le combat devait initialement être disputé le 17 décembre, mais la Québécoise s’est blessée. Le duel a ensuite été reporté en mars, puis en avril avant d’être finalement repoussé jusqu’en juillet.

Pour Yvon Michel, le président du Groupe GYM, il s’agit d’un des plus grands moments de la boxe québécoise.

«Quelle soirée et quel combat! C’est un des meilleurs combats de l’histoire de la boxe au Québec. Tous genres confondus», a mentionné Michel, qui a expliqué que Clavel avait droit à une défense optionnelle avant d’accorder une revanche à Gomez.

Il s’agissait d’une cinquième défense pour la Mexicaine, qui avait mis la main sur la ceinture en battant Esmeralda Moreno par décision majoritaire, le 22 septembre 2018. Gomez ne s’était pas battue depuis le 31 octobre 2020.

Biyarslanov expéditif

On pensait bien qu’Artur Biyarslanov (11-0, 9. K.-O.) allait réchauffer la foule un peu plus longtemps avant le combat de Clavel, mais le Torontois a décidé que 65 petites secondes seraient suffisantes.

À son premier combat au cabaret du Casino de Montréal, Biyarslanov s’est assuré de laisser sa marque en défaisant le Burkinabé Issouf Kinda (18-6, 7 K.-O.) par K.-O. au premier assaut.

Biyarslanov a profité d’une brèche dans la défensive de Kinda pour décocher une rapide droite à la tempe de son rival. Kinda est resté allongé près des câbles et il n’a pas été en mesure de se relever avant la fin du compte de 10.

Biyarslanov, qui a remporté la médaille d’or aux Jeux panaméricains en 2015, a fait savoir qu’il a maintenant comme objectif de se battre en championnat du monde l’an prochain.

Après un lent début, la Québécoise Marie-Pier Houle (7-0-1, 2 K.-O.) et la Hongroise Timea Belik (6-6-2, 2 K.-O.) se sont livré une véritable bagarre de rue pendant six rounds. Houle a terminé le combat avec le visage un peu plus tuméfié que son adversaire en raison d’une coupure à la suite d’un coup de tête, mais elle a triomphé par décision unanime.

À plusieurs reprises, Houle a solidement atteint Belik, mais la Hongroise a refusé de visiter le plancher et elle a continué à échanger coup pour coup. Deux juges ont donné une carte de 60-54 à la Québécoise alors que le troisième l’a vu gagnante par un pointage de 59-55.

Également en sous-carte, le Montréalais Jonathan Di Bella (2-0, 1 K.-O.) a signé un percutant K.-O. au deuxième round aux dépens de Jesus Omar Chavez Velazquez (2-3, 2 K.-O.), qui a mis quelques minutes avant de s’en remettre.

Di Bella, qui est également un adepte de kickboxing, a signé une deuxième victoire en boxe professionnelle.

Dans le premier combat de la soirée, le Québécois Derek Pomerleau (3-0, 2 K.-O.) a donné le ton en faisant applaudir la foule après avoir habilement esquivé une série de coups, mais sa bataille avec le Mexicain Marcos Martinez Luna (0-2-1, 0 K.-O.) a nécessité la décision des juges.

Pomerleau a porté les meilleurs coups de l’affrontement, même s’il a également été touché solidement à quelques occasions, et il a remporté une décision unanime. Les juges ont tous les trois remis une carte de 40-36.

Par ailleurs, la Québécoise Caroline Veyre a dû attendre avant de faire ses débuts en boxe professionnelle. Celle qui a participé aux Jeux olympiques de Tokyo n’a pas pu monter sur le ring parce que son adversaire, Wendy Cruz Castro, n’était pas en assez bonne forme physique.

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