Jonathan Drouin est conscient qu’il disputera peut-être sa dernière saison à Montréal

Frédéric Daigle, La Presse Canadienne
Jonathan Drouin est conscient qu’il disputera peut-être sa dernière saison à Montréal

TERREBONNE, Qc — L’attaquant Jonathan Drouin du Canadien est conscient que la prochaine saison pourrait être sa dernière à Montréal.

«C’est la réalité des choses, a admis le hockeyeur de 27 ans, mardi, avant son cinquième tournoi de golf annuel au profit de la Fondation du CHUM, au club de golf Le Mirage, de Terrebonne. C’est quelque chose que je ne contrôle pas. La seule chose que je peux contrôler, c’est d’avoir une bonne année pour moi et pour l’équipe. Mais oui, il y a de bonnes chances que ce soit ma dernière année.»

Le patineur de Ste-Agathe disputera en 2022-23 la dernière saison de son contrat de six ans et 33 millions $ US que lui avait consenti Marc Bergevin.

Ennuyé par des blessures qui l’ont empêché de compléter deux des trois dernières saisons — au cours desquelles il a été limité à 27, 44 et 34 rencontres seulement —, Drouin sait qu’il devra demeurer en santé s’il souhaite recevoir une nouvelle offre de la nouvelle direction du club.

En 2020-21, ce sont des troubles du sommeil et de l’anxiété qui l’avaient forcé à rater les 12 derniers matchs du club et leur parcours éliminatoire jusqu’en finale de la Coupe Stanley.

«Ça a été plate l’an passé avec ma situation. J’aurais dû me faire opérer en janvier, j’aurais pu jouer un mois avec la nouvelle direction et le nouvel entraîneur, a-t-il expliqué. Je l’ai vu le changement qui s’est opéré quand Martin (St-Louis) est arrivé. Avec Kent Hughes et M. Gorton, ça s’en va dans la bonne direction et j’ai hâte d’embarquer là-dedans.

«Il n’y a pas de stress supplémentaire, il s’agit pour moi de rester en santé. J’ai eu un très bon début de saison l’an dernier. J’ai été opéré aux deux poignets, je ne devrais donc pas avoir de problème avec mes poignets cette année. Mon but, c’est d’être en santé et d’être constant.

«Ça va être à moi de prouver à l’organisation et à la nouvelle direction par mon jeu si je veux rester ici. Je n’ai personne à convaincre, il s’agit de jouer mon jeu. S’ils me veulent, ils vont m’offrir un contrat.»

Surtout que Drouin souhaiterait poursuivre son association avec le Tricolore.

«Oui, je veux continuer, surtout avec la nouvelle direction, le nouvel entraîneur et les jeunes joueurs qu’on a. Je ne suis pas un expert, mais je suis le hockey et je trouve qu’on a fait un excellent repêchage. Le Canadien s’en va dans une très bonne direction.»

Et de son côté, il a apprivoisé le marché montréalais.

«Mes deux premières années, c’était une question de feeling, de savoir comment ça allait se passer. J’ai regardé le Canadien toute ma vie, mais je ne pense que j’étais vraiment prêt pour ça. Tu ne sais pas tant que tu ne l’as pas vécu. Ma première saison, nous n’avons pas eu une bonne saison, j’ai donc appris à la dure. Mais dans mes deux, trois dernières années, je suis beaucoup plus à l’aise avec le marché de Montréal, sur la façon dont ça se passe en ville avec le hockey et sans le hockey.»

Troisième choix au total du Lightning de Tampa Bay en 2013, Drouin est passé au Canadien, le 15 juin 2017, en compagnie d’un sixième choix conditionnel au repêchage de 2018 en retour du jeune défenseur Mikhail Sergachev et d’un choix conditionnel de deuxième tour au repêchage.

Depuis qu’il s’est joint au CH, Drouin a disputé 263 matchs répartis sur cinq saisons, au cours desquelles il a marqué 46 buts et ajouté 11 aides. En 427 rencontres avec le Lightning et le Canadien, Drouin a récolté 252 points, dont 75 buts.

Dédié à Guy Lafleur

Drouin a tenu à souligner que cette cinquième édition de ce tournoi caritatif était dédié à la mémoire de Guy Lafleur, décédé le printemps dernier.

Lafleur était un ambassadeur de la première heure de la Fondation du CHUM et avait même participé à deux occasions au tournoi de Drouin, qui le considère comme un mentor.

«(Je retiens) son calme, la façon dont il prenait du temps avec tous les gens qui venaient lui parler. Il ne faisait pas que leur parler, mais il leur faisait passer un bon moment. (…) Lors des tournois où il était présent, c’était bon de voir les gens se lever, interrompre leur repas pour aller voir Guy. C’était quelqu’un de très spécial.»

Le meilleur conseil que le no 10 lui a donné?

«D’avoir du plaisir, de jouer au hockey et de m’amuser.»

Il s’assure de l’appliquer.

Le Fonds Guy-Lafleur perdurera d’ailleurs dans le temps, puisque Martin Lafleur a accepté de prendre la relève de son père auprès de la Fondation du CHUM.

«C’est tout un honneur pour moi de continuer ce que mon père a entrepris, a affirmé Martin Lafleur. Il a vécu la maladie, s’est battu du début à la fin et il tenait cette cause dans son cœur. Pour ma famille et moi, d’être ici et de poursuivre son œuvre, c’est très important.

«(La Fondation du CHUM) a été là du début à la fin. Il ne s’agit pas seulement des soins administrés à mon père, mais aussi comme appui psychologique pour ma mère, mon frère et moi. (…) Sans eux, ça aurait été très difficile. On s’est senti appuyé du début jusqu’à la fin. J’ai eu envie de continuer ça.»

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