Le président du CIO, Thomas Bach, aborde les défis des JO de 2026

Andrew Dampf, The Associated Press
Le président du CIO, Thomas Bach, aborde les défis des JO de 2026

ROME — Des retards de construction coûteux, un poste de direction à pourvoir lié à un climat politique instable et un manque de commanditaires dans un contexte de crise économique qui se propage ont incité le président du Comité international olympique, Thomas Bach, à reconnaître les «défis» auxquels sont confrontés les organisateurs des Jeux d’hiver de 2026 à Milan et Cortina d’Ampezzo.

La visite de la commission de coordination du CIO sur les sites de Milan et de Cortina ayant été reportée de trois mois à décembre en raison des élections nationales en Italie prévues plus tard ce mois-ci, Bach a dû gérer les affaires courantes lors d’une visite au premier ministre sortant Mario Draghi avant de recevoir un honneur du Comité olympique italien.

«Comme toujours avant les Jeux olympiques, il y a des défis — en particulier à la lumière de ce nouvel ordre mondial émergent et de la crise financière et économique, a reconnu Bach, vendredi.

«Mais nous avons surmonté certains défis au cours des deux dernières années, a ajouté Bach, faisant allusion aux Jeux organisés à Tokyo et à Pékin au milieu de la pandémie de coronavirus. Je ne suis donc pas trop inquiet, car nous connaissons l’enthousiasme, l’efficacité et le dévouement de nos amis italiens.»

À une époque de sensibilité croissante aux coûts des Jeux olympiques — et aux dépassements de coûts financés par les contribuables — Bach a révélé que l’une des améliorations de sites les plus coûteux pour 2026 ne serait pas incluse dans les budgets officiels de Milano-Cortina.

Les autorités italiennes ont réservé plus de 80 millions d’euros (106 millions $ CAN) pour rénover la piste de glisse historique de Cortina en vue des épreuves de bobsleigh, de luge et de skeleton.

Bach a expliqué «ce serait un projet touristique et sportif qui se poursuivrait de toute façon et indépendamment des Jeux olympiques d’hiver.»

Bach a également appuyé les autorités locales qui attendent après l’élection pour nommer un nouveau président et chef de la direction du comité d’organisation après le départ de Vincenzo Novari — une décision qui a paralysé la construction et d’autres projets, tels que le recrutement de commanditaires.

«Le nouveau PDG doit avoir et devrait avoir le soutien du nouveau gouvernement, a soutenu Bach. Il ne serait pas opportun de nommer une personne à ce poste maintenant, quelques (semaines) avant les élections nationales.»

Les Jeux de 2026 seront les Jeux olympiques les plus étendus de tous les temps, avec des sites répartis sur 22 000 kilomètres carrés sur une vaste étendue du nord de l’Italie — des régions de Lombardie et de Vénétie aux provinces de Trente et de Bolzano.

Les organisateurs de 2026 ont suivi les plans du CIO pour que les Jeux olympiques modernes réduisent les coûts et ne construisent pas des installations qui deviennent des éléphants blancs financés par les contribuables.

«Grâce aux nouvelles règles, nous avons pu imaginer une candidature comme Milan-Cortina, a dit la coordinatrice du comité 2026, Diana Bianchedi, à Bach. Je vous promets que nous ne vous laisserons pas tomber.»

Centre de glisse

Il y a eu des discussions sur la possibilité d’organiser certaines épreuves de glisse sur un site existant juste au-delà de la frontière italienne à Saint-Moritz, en Suisse, ou à Innsbruck, en Autriche.

Le CIO a récemment créé un comité visant à réduire des coûts, ce qui rend surprenant la décision de continuer à tenir les épreuves de glisse à Cortina.

La piste de glisse de 100 millions $ US construite pour les Jeux de Turin en 2006 — la dernière fois que l’Italie a accueilli les Jeux olympiques d’hiver — a été démantelée en 2012 en raison de la hausse des coûts de maintenance.

Mais Ivo Ferriani, le président de la Fédération internationale de bobsleigh et de skeleton — qui était le directeur général de la piste de Turin — a rappelé que Cortina dispose d’un siècle d’histoire de la glisse.

La piste de Cortina a été construite en 1923 et la station connue sous le nom de «Reine» des Dolomites italiennes a accueilli le légendaire bobeur Eugenio Monti, qui a remporté six médailles olympiques entre 1956 et 1968.

«Il y a une tradition et une culture (de glisse) à Cortina, a soutenu Ferriani à l’Associated Press. L’héritage ne concerne pas que le lieu; il s’agit des gens.»

Ferriani a ajouté que des plans sont déjà en cours pour accueillir des courses de bobsleigh de la Coupe du monde à Cortina en 2026-27, suivies des championnats du monde en 2027-28 — ainsi que des courses de Coupe d’Europe et paralympiques.

«Ce sera le meilleur site (au monde), car il sera complètement accessible», a avancé Ferriani, ajoutant que sa proximité avec d’autres pistes en Autriche, en Suisse et en Allemagne en fait un choix naturel pour le circuit.

Et le patinage de vitesse

Bach n’avait pas grand-chose à dire sur le débat entourant le projet d’organiser du patinage de vitesse sur une piste extérieure à Baselga di Piné, dans la région du Trentin.

La dernière fois que le patinage de vitesse olympique a eu lieu en plein air, c’était aux Jeux d’Albertville en 1992, le CIO ayant depuis préféré l’environnement contrôlé des sites couverts.

La glace extérieure est notoirement difficile à maintenir en bonne condition pour que tous les concurrents aient une chance équitable de remporter une médaille.

Les températures en hausse ont encore aggravé la situation à Albertville, où le terme récurrent était «slush», avec des patineurs qui s’exécutaient sur une glace molle avec parfois une fine couche d’eau sur le dessus.

«Je n’ai pas le président de la commission de coordination ici avec moi, a réagi Bach. Ce que je peux vous dire, c’est qu’avant de venir ici, je n’ai pas reçu d’alerte indiquant que je devais absolument régler quelque chose.»

Une façon de dire que c’était un sujet davantage du ressort de Christophe Dubi, le directeur exécutif des Jeux olympiques, Bach a ajouté: «Je suppose que des consultations sont en cours.»

___

Le journaliste Graham Dunbar d’Associated Press a contribué à ce reportage.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
plus ancien
plus récent plus voté
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires