MONTRÉAL — Le Rouge et Noir d’Ottawa a le don de faire mal paraître les Alouettes de Montréal cette saison. Pourtant, les deux équipes ne devraient pas jouer des matchs aussi serrés.
Le niveau de talent est beaucoup plus élevé chez les Alouettes (7-8), qui aspirent au premier rang dans l’Est, que chez le Rouge et Noir (4-11), qui vit nettement une transition. Pourtant, la formation ottavienne a signé deux de ses victoires cette saison sur la surface synthétique désuète du stade Percival-Molson, dont un gain de 24-18 lundi dernier, qui a empêché la troupe de Danny Maciocia d’assure sa participation aux éliminatoires.
«Nous gardons un goût amer en bouche de cette défaite de lundi, a admis plus tôt cette semaine le quart Trevor Harris. Nous sentons que nous avons laissé trop de points sur le terrain. Oui, ils ont fait du bon travail, mais si nous exécutons à notre niveau, nous l’emporterons vendredi.»
Ces points dont parle Harris sont ceux laissés dans la zone payante du Rouge et Noir: six fois les Alouettes ont atteint la zone de 20 des visiteurs lundi, ils ont dû se contenter d’un touché et quatre placements. Dans une défaite par six points, on trouve plusieurs réponses dans ces statistiques.
«C’est l’exécution qu’on doit améliorer vendredi, a reconnu l’entraîneur-chef Danny Maciocia. On a connu du succès dans la zone payante depuis le début d la saison, mais lors de ce match en particulier, c’est l’exécution qui a fait défaut. Nos quatre placements ont été réussis à l’intérieur de la ligne de 25: il faut être plus opportunistes.»
«C’est assurément l’exécution qui a été notre problème, a renchéri Harris. Mais si vous regardez les six ou sept derniers matchs, ça n’a pas été le cas, alors il faut croire que ce n’était qu’un accident de parcours pour notre équipe. Il faut donner le mérite qui revient à leur défense: elle a fait de gros jeux, mais notre exécution était déficiente.»
Les Alouettes devront également faire preuve de plus de discipline: elles ont écopé de neuf pénalités pour 122 verges de pertes lundi (dont 107 en défense) et en plusieurs occasions, les esprits se sont échauffés. Avec deux matchs qui pourraient déterminer le premier rang dans l’Est face aux Argonauts de Toronto pour conclure la saison, les Montréalais doivent s’assurer que leurs meilleurs éléments n’écoperont pas de sanctions les empêchant de disputer ces deux duels.
Maciocia a d’ailleurs engraissé la petite caisse de l’équipe après le match de lundi.
«Plusieurs ont dû payer une amende. On a beaucoup d’argent pour le poulet qu’on va commander aujourd’hui! On verra après le match de vendredi quel genre de repas nous mangerons la semaine prochaine», a-t-il blagué après l’entraînement de mercredi.
«Les gars sont au courant, ce sont des adultes, des joueurs professionnels. Ce sera un match très physique vendredi, le deuxième en cinq jours entre deux équipes qui ne s’aiment pas trop. Il faudra donc contrôler nos émotions», a-t-il ajouté plus sérieusement.
«Les pénalités ont un grand impact et on doit s’assurer de garder la tête froide, a pour sa part noté Harris. C’est clair que les pénalités, les revirements et les jeux explosifs sont habituellement les trois choses qui déterminent l’issue d’une rencontre. On doit s’assurer de protéger le ballon, de garde notre calme et de leur faire payer le prix quand nous le pouvons. Il faut rester dans l’instant présent.»
Si elles désirent éviter le premier tour éliminatoire, les Alouettes n’ont plus de marge de manoeuvre: une défaite vendredi jumelée à une victoire des Argos (9-6) samedi à Edmonton garantirait le premier rang dans l’Est aux Torontois. Les Alouettes doivent signer trois victoires d’affilée pour une deuxième fois cette saison pour être couronnées.
