Sans surprise, les Alouettes emprunteront le chemin éliminatoire le plus ardu

Frédéric Daigle, La Presse Canadienne
Sans surprise, les Alouettes emprunteront le chemin éliminatoire le plus ardu

MONTRÉAL — Tout au long de la saison, les Alouettes de Montréal ont eu le don de se tirer dans le pied. Qu’on parle des défaites à domicile contre Edmonton ou Ottawa ou encore les deux défaites sur des bottés ratés du début de saison. À ce palmarès, on peut ajouter la défaite de samedi, contre les Argonauts de Toronto.

Une victoire aurait permis aux Alouettes (8-9) de se battre pour le premier rang de la section la semaine prochaine, contre ces mêmes Argos (11-6). Ce revers de 24-23 — ironiquement, sur un placement raté de Boris Bede sur le dernier jeu du match — confine plutôt les Alouettes à la demi-finale de l’Est, le 6 novembre, contre les Tiger-Cats d’Hamilton.

Seule consolation, ce premier match éliminatoire aura lieu à domicile.

«(Je suis) déçu, de notre manque d’opportunisme en première demie, a déclaré l’entraîneur-chef Danny Maciocia, en référence aux deux premières séquences à l’attaque des siens stoppées dans la zone payante des Argonauts . On avait des occasions avec notre attaque, on a été assez agressifs, je pense. On voulait donner le ton au match.»

Ces deux séquences ont été jouées jusqu’au troisième essai. La première s’est soldée par une interception de Jonathan Jones ramenée sur 40 verges. La deuxième a été stoppée par la défense des Argos, à leur ligne de 1.

«J’aimerais revoir ce jeu, a dit Maciocia au sujet de l’interception. Les joueurs et les entraîneurs pensent qu’il y a eu obstruction sur (Régis) Cibasu.»

«J’ai demandé à Danny de contester la décision, car de mon point de vue, je croyais qu’un joueur adverse retenait Régis par la hanche, a expliqué Trevor Harris, qui a franchi les 4000 verges de gains par la passe cette saison grâce à une récolte de 413 verges dans ce duel. J’ai vu le corps de Régis tourner.»

La contestation n’a rien donné: la décision a été maintenue.

Les joueurs étaient de mèche avec l’entraîneur, qui leur avait fait part de son désir d’agressivité si pareille situation se présentait. Il est clair qu’avec le luxe du recul, y aller pour des placements aurait eu un immense impact sur l’issue de la rencontre. La vérité est qu’on ne peut pas blâmer l’entraîneur et le sélectionneur de jeux, Anthony Calvillo, là-dessus. Surtout avec Dominique Davis, qui a été très efficace sur les faufilades cette saison.

Mais au bout du compte, ces deux séquences mettent en lumière les difficultés qu’éprouvent les Alouettes ces dernières semaines une fois la ligne de 20 adverse franchie. Contre Ottawa il y a deux semaines, les Montréalais n’ont marqué qu’un touché en six occasions. Samedi, seulement deux, dont le dernier à la suite de deux spectaculaires attrapés d’Eugene Lewis, en cinq occasions.

«Chaque fois que nous perdons un match serré comme celui-là, il y a toujours des questions au sujet de décisions que nous avons prises, a souligné Harris. En deux occasions, nous étions à moins de 15 verges de la zone des buts et nous n’avons pas inscrit de point. C’est de notre faute.»

«Nous n’avons pas marqué dans la zone payante et nous devons le faire, a pour sa part argué Lewis. Quand on est sur la ligne de 1 ou 2, on doit trouver une façon. On aurait pu prendre les devants très rapidement et donner un autre ton à ce match, mais nous ne l’avons pas fait. Nous n’avons pas d’excuse. Toronto a fait un jeu de plus que nous. On doit leur donner le mérite.»

Cette défaite est d’autant plus dommage qu’elle est venue bousiller de très belles performances de la part de quelques Alouettes.

Harris a terminé avec un excellent coefficient d’efficacité de 124,9 et près de 76% de passes complétées. Walter Fletcher a amassé 99 verges par la passe et 24 autres au sol. Jake Wieneke a capté cinq passes pour 121 verges et un touché. Chandler Worthy et ses 216 verges lors des retours de botté. Et Lewis, évidemment, qui s’est démarqué quand les moments les plus importants de la rencontre sont survenus. Il a conclu avec six passes captées pour 72 verges et un spectaculaire touché.

Maciocia a aussi bien aimé la performance de William Stanback (10 courses, 65 verges), qui semble peu à peu retrouver son rythme après trois rencontres.

Reste à voir qui fera le déplacement à Toronto la semaine prochaine, maintenant que ce match ne veut plus rien dire. L’organisation n’a pas les moyens de perdre l’un de ses piliers dans ce match sans signification.

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