Après un mois d’octobre de rêve, Auger-Aliassime se sent prêt pour de nouveaux jalons

Michel Lamarche, La Presse Canadienne
Après un mois d’octobre de rêve, Auger-Aliassime se sent prêt pour de nouveaux jalons

Pour la première fois depuis la mi-octobre, Félix Auger-Aliassime profitait d’un dimanche de congé. Ou pas tout à fait. Plutôt que de se préparer physiquement et psychologiquement à affronter le grand Novak Djokovic en finale du Masters 1000 de Paris, le Montréalais s’est prêté à une disponibilité média qui lui a permis de revenir sur les plus beaux moments, jusqu’à maintenant, de sa jeune et prometteuse carrière, et d’aborder ses ambitions, qui sont élevées.

Ces plus beaux moments, Auger-Aliassime vient tout juste de les vivre. Pendant environ trois semaines, de l’Italie à la Suisse en passant par la Belgique, il a été intouchable.

Lorsqu’il a défait l’Allemand Oscar Otte en deuxième ronde du tournoi de Florence, le 13 octobre, pour la première de 16 victoires consécutives, le tennisman de 22 ans occupait alors le 13e rang du classement de l’ATP. Lundi matin, il détiendra le sixième échelon.

Mais à l’écouter parler dimanche, on pouvait clairement comprendre qu’il vise les plus hauts sommets du tennis masculin et vivre d’autres moments enivrants.

«Dans n’importe quel corps de métier, c’est un beau chiffre que de dire qu’on est sixième au monde dans ce qu’on fait. Pour moi, c’est très beau, c’est encore une belle progression», a-t-il souligné lors d’une visioconférence à laquelle ont participé de nombreux médias québécois.

«Évidemment, j’aspire et j’espère être un jour numéro un mondial, mais il faut passer par tous les stades, par toutes les positions, a-t-il aussi rappelé. Il me reste un tournoi pour essayer encore, cette année, d’améliorer mon classement. Je ferai du mieux que je peux pour finir le plus haut possible en espérant, l’année prochaine, continuer de cette façon et aller encore plus haut.»

Ce dernier tournoi au calendrier, il aura lieu du 13 au 20 novembre à Turin, en Italie, dans le cadre des Finales de l’ATP. Un tournoi réunissant l’élite du tennis mondial masculin et auquel il participera pour la première fois de sa carrière.

Cette qualification est un peu la cerise sur le sundae pour Auger-Aliassime face aux ambitions qu’il caressait en 2022.

«J’ai rempli tous les objectifs que je m’étais fixés et même plus. À chaque année depuis mon adolescence, j’ai toujours réussi à m’améliorer, d’année en année. C’est la première fois, vraiment, que je peux dire que j’ai rempli ma mission, et même beaucoup mieux. C’est un très bon sentiment», a décrit Auger-Aliassime.

Depuis ses quartiers temporaires à Paris, où il passera encore quelques jours avant de prendre la direction de Turin, mercredi, Auger-Aliassime est revenu sur ses expériences passées. Sans broncher, il a parlé de tous ses échecs en finale qui, à un certain moment, lui ont fait se poser des questions. Huit tournois où il avait atteint les finales et desquels il était sorti sans même gagner un seul set.

Le déblocage est survenu en février, à Rotterdam.

«C’est sûr que les finales que j’ai perdues par le passé, dans les trois dernières années, étaient dures à accepter, à chaque fois. Je pense que ç’a soulevé plusieurs questions pour moi-même, je pense pour les gens autour de moi aussi, mon entraîneur, mon équipe, de savoir ce qu’on devait faire pour réussir à gagner ce premier tournoi», a-t-il admis.

«On sait tous que ç’a été un soulagement pour moi que de gagner ce premier tournoi à Rotterdam en début d’année. Le fait que j’ai perdu quelques (finales), ça fait en sorte que je n’en tiens vraiment aucune pour acquise. Toutes les finales que j’ai jouées dernièrement, je les jouais comme si c’était la plus importante de ma carrière, ou avec une énorme motivation, une énorme concentration», a-t-il aussi précisé.

Ce premier triomphe à Rotterdam, ceux acquis ces dernières semaines lors des tournois de Florence, d’Angers et de Bâle et sa participation à la demi-finale à Paris, samedi, laissent croire à Auger-Aliassime qu’il est capable de gagner les Finales de l’ATP.

«J’espère pouvoir gagner, évidemment. Tous les joueurs qui participent, ce sont des joueurs que j’ai affrontés, la plupart contre qui j’ai déjà gagné auparavant. Pour moi, il n’y a aucune raison que je n’aille pas à ce tournoi dans l’idée de le gagner. Évidemment, c’est l’un des tournois les plus difficiles à gagner parce qu’il faut battre les meilleurs joueurs du monde. Mais je pense que j’ai ce qu’il faut pour pouvoir y aspirer.»

L’ancien grand champion américain John McEnroe, maintenant analyste au réseau ESPN, a déjà déclaré qu’il voit Auger-Aliassime atteindre le sommet du classement mondial, un jour.

Lorsqu’il s’est fait rappeler ce compliment dimanche, Auger-Aliassime a paru flatté. Mais il a aussi dit qu’il y croyait.

«J’y crois de plus en plus moi-même. C’est sûr que John et d’autres ont été élogieux à mon égard dans les dernières années, même depuis que j’ai 14-15 ans. Mais je pense que moi-même, je suis de plus en plus convaincu — tous les gens autour de moi aussi, d’ailleurs — que j’ai ce qu’il faut pour y arriver», a-t-il noté.

«Mais ça reste qu’il faut livrer la marchandise, et ce n’est jamais évident. Ce n’est jamais facile. Sans brûler d’étapes, sans me mettre trop de pression, je pense que j’ai ce qu’il faut pour être numéro un mondial, éventuellement, dans ma carrière.»

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