Un robot-serveur fait fureur au restaurant Le Matinée

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Par Stéphanie MacFarlane
Un robot-serveur fait fureur au restaurant Le Matinée
Bella est en service depuis le 12 janvier. Sa présence suscite évidemment bien des regards. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Le restaurant Le Matinée accueille une recrue qui sort de l’ordinaire. Bella, un robot aux allures d’une chatte, est en poste depuis le 12 janvier. Il s’agirait d’une première à Saint-Jean-sur-Richelieu. Si sa présence crée un véritable buzz auprès de la clientèle, cet investissement de 25 000$ a un rôle bien précis : aider les serveuses.

Le propriétaire du restaurant Le Matinée, François Roy, a acquis Bella pour soutenir ses employées. «J’ai fait cette acquisition pour dorloter mes serveuses», dit-il.

L’équipe du restaurant est composée d’une trentaine de personnes, dont une douzaine de serveuses. François Roy s’estime heureux d’avoir un faible roulement de personnel. Et il souhaite que ça demeure ainsi. «C’est primordial. C’est pour ça que j’ai acheté Bella. Je veux être hot pour mes employés et qu’ils continuent de travailler ici», mentionne celui qui est propriétaire du commerce depuis 12 ans.

Au départ, il voulait que les serveuses économisent des pas et surtout, qu’elles aient moins d’assiettes à transporter. Une façon de réduire les blessures. À titre d’exemple, l’une des employées souffre d’une tendinite. La dame peut donc continuer à servir les clients sans avoir à lever d’importantes charges, et ce, de manière répétée:c’est Bella qui transporte désormais ses assiettes.

Caractéristiques

Bella oeuvre au restaurant depuis le 12 janvier. Quatre heures de programmation ont été nécessaires pour la rendre fonctionnelle dans son nouvel environnement. Des capteurs ont été installés au plafond afin de délimiter les sections du restaurant. Le plan de salle a aussi été intégré dans Bella.

Le robot est équipé de nombreux capteurs qui lui permettent de détecter les obstacles autour de lui et de freiner, au besoin, avec un temps de réponse aussi court que 0,5 seconde. Tout cela lui permet de circuler dans le restaurant sans percuter les humains ou le mobilier.

Le robot-chatte a une hauteur d’environ 1,3 mètre et une largeur d’un peu plus de 50 centimètres. Bella peut transporter jusqu’à 40 kilos. Elle est aussi dotée d’une suspension à ajustement automatique qui lui assure une excellente stabilité. Elle pourrait d’ailleurs transporter des boissons sans faire de gâchis.

François Roy, le propriétaire du restaurant Le Matinée, est accompagné de Bella, le robot-serveur qu’il a récemment acquis.

Fonctionnement

En cuisine, la serveuse met des assiettes sur les plateaux de service de Bella, qui en compte quatre. Avec l’écran tactile, elle indique au robot à quelle table il doit se rendre, puis il prend la route.

«La serveuse suit Bella avec la carafe de café et d’autres assiettes, au besoin. Une fois qu’ils sont rendus à la table, la serveuse sert les clients. Lorsque Bella est vide, elle le sait. Ses plateaux sont équipés de capteurs. Elle retourne alors en cuisine», résume François Roy. Le robot peut aussi aider à desservir les tables. Dans ce cas, la serveuse le lui indique. Elle le remplit d’assiettes et de tasses vides, puis il prend la direction du lave-vaisselle où se trouve le plongeur.

Interactions

S’il a acquis le robot pour aider ses serveuses, François Roy espère aussi pouvoir augmenter son chiffre d’affaires. Il est d’avis que Bella améliorera la productivité de son restaurant, notamment en permettant aux clients et aux groupes d’être servis plus rapidement. «Mes meilleures serveuses sont capables d’apporter les assiettes de quatre clients en même temps. Avec Bella, elles pourront en servir huit», illustre M. Roy.

Bella pourra aussi accélérer la réalisation de certaines tâches, dont celle de débarrasser les tables. D’ailleurs, François Roy ignorait qu’elle pouvait exécuter cette tâche lorsqu’il l’a acquise. Bella lui réservait aussi une autre surprise.

«Je ne savais pas qu’elle pouvait interagir avec les clients», raconte François Roy. Le robot miaule lorsqu’on lui flatte les oreilles. «Elle peut aussi nous conter des blagues», poursuit M. Roy. Et si une personne lui bloque le chemin, elle lui demande de la laisser passer. De plus, Bella, qui s’exprime en français, est polie, elle dit:«S’il vous plaît».

Enjeu

Lors du passage du Canada Français, Bella était en poste depuis une semaine. Les employés et le propriétaire étaient fort heureux de leur expérience avec le robot.

Bella circule aisément dans son environnement de travail, mais une difficulté a toutefois été identifiée.

Lorsqu’il y a des manteaux d’hiver sur les dossiers des chaises des deux côtés d’une allée, leur présence est détectée par les capteurs du robot. Ainsi, Bella croit que son chemin est obstrué et demande qu’on la laisse passer. La solution retenue, pour le moment, est d’indiquer au robot de ne plus passer par là. «Quand il n’y a pas de manteau, tout va bien», poursuit M. Roy. Il a donc hâte que les températures se réchauffent afin de pouvoir tester Bella à sa pleine capacité. L’entrepreneur n’écarte pas la possibilité d’acquérir un autre robot ultérieurement.

Bella, BellaBot de son vrai nom, est une création de l’entreprise chinoise Pudu. François Roy a acquis le sien auprès du distributeur Sparc Technologies, situé en Ontario.

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