L’ADN d’une femme a été trouvé à bord d’un ancien navire de guerre suédois

Jan M. Olsen, The Associated Press
L’ADN d’une femme a été trouvé à bord d’un ancien navire de guerre suédois

COPENHAGUE — Un laboratoire militaire américain a aidé les Suédois à confirmer ce que l’on soupçonnait depuis des années : une femme figurait parmi les victimes d’un navire de guerre du XVIIe siècle qui a coulé lors de son voyage inaugural, a annoncé mardi le musée qui expose le navire.

L’épave du navire de guerre royal Vasa a été renflouée en 1961 et s’est révélée remarquablement bien conservée après plus de 300 ans passés sous l’eau dans le port de Stockholm. Elle a depuis été placée au musée Vasa, l’une des principales attractions touristiques de Stockholm, où les visiteurs peuvent admirer ses sculptures en bois complexes.

Une trentaine de personnes ont trouvé la mort lorsque le Vasa s’est renversé et a coulé quelques minutes après avoir quitté le port en 1628. On pense qu’il s’agissait de membres de l’équipage et la plupart de leurs identités sont inconnues. 

Pendant des années, il y a eu des indications que l’une des victimes, connue sous le nom de G, était une femme, en raison de l’apparence de l’os de la hanche, a expliqué par voie de communiqué Fred Hocker, le responsable des recherches au musée Vasa. 

Anna Maria Forsberg, une historienne au musée Vasa, a indiqué à l’Associated Press que les femmes ne faisaient pas partie de l’équipage de la marine suédoise au XVIIe siècle, mais qu’elles pouvaient être à bord en tant qu’invitées. Les marins étaient autorisés à avoir leur femme à bord, à moins que le navire ne parte au combat ou n’entreprenne un long voyage. 

«Nous savons, d’après des sources écrites, qu’une trentaine de personnes sont mortes ce jour-là, a dit Mme Forsberg. Il est donc probable qu’il s’agissait d’une femme de marin qui voulait assister au voyage inaugural de ce nouveau navire impressionnant.»

Le nombre exact de personnes à bord ce jour-là n’est pas connu, «mais nous pensons qu’il y avait environ 150 personnes». Trois cents soldats supplémentaires étaient censés embarquer plus loin dans l’archipel, a-t-elle ajouté.

Depuis 2004, le musée Vasa collabore avec le département d’immunologie, de génétique et de pathologie de l’université d’Uppsala, qui a examiné tous les squelettes du Vasa afin d’en savoir le plus possible sur les différents individus présents à bord du funeste navire. 

«Il est très difficile d’extraire l’ADN d’ossements qui reposent sur le fond marin depuis 333 ans, mais ce n’est pas impossible, a déclaré Marie Allen, une professeure de génétique médico-légale à l’université d’Uppsala. En clair, nous n’avons pas trouvé de chromosomes Y dans le génome de G. Mais nous ne pouvions pas en être totalement sûrs et nous voulions que les résultats soient confirmés.»

Ils se sont donc tournés vers le laboratoire d’identification ADN des forces armées américaines, basé dans le Delaware. Et grâce au laboratoire médico-légal spécialisé dans l’établissement de profils ADN de la base aérienne de Dover, «nous avons pu confirmer que l’individu G était une femme, en utilisant le nouveau test», a dit Mme Allen.

Le Vasa, qui devait rejoindre une base navale à l’extérieur de Stockholm pour attendre l’embarquement des soldats, aurait coulé parce qu’il n’avait pas le lest nécessaire pour faire contrepoids à ses lourds canons.

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