BROSSARD, Qc — Seulement une poignée de membres du Canadien verront leur contrat arriver à échéance et pourront se prévaloir de l’autonomie complète cet été, dont quelques joueurs qui ont raté une bonne partie, voire l’ensemble de la dernière saison en raison de blessures.
Si Paul Byron a eu de la difficulté à cacher qu’il devra vraisemblablement accrocher ses patins, Jonathan Drouin et Sean Monahan ont exprimé leur désir de revenir avec le club de hockey montréalais l’automne prochain.
D’autres joueurs pourraient aussi quitter le navire s’ils ne reçoivent pas d’offre du Tricolore, comme les attaquants Denis Gurianov et Chris Tierney.
Byron a été le premier à se présenter devant les représentants des médias vendredi, lors du bilan de fin de saison du Canadien. S’il n’a pas voulu officiellement annoncer sa retraite, il a néanmoins reconnu que les chances qu’il joue à nouveau dans la LNH sont pratiquement nulles.
Le natif d’Ottawa n’a pas disputé un seul match cette saison en raison de problèmes aux hanches.
«Dans ma tête, je veux encore jouer, mais chaque jour qui passe rend cette réalité plus difficile, a dit Byron. Je vais prendre le temps nécessaire pour prendre une décision. Je ne suis pas prêt à faire une annonce en ce moment.
«Je n’en ai pas parlé avec ma famille, mes parents et mon agent, a-t-il ajouté. Je voulais d’abord parler avec la direction, puis avec les médecins pour vérifier toutes les options avant de prendre une décision.»
Byron a souligné qu’il ressentait de la douleur non seulement quand il patine sur la glace, mais aussi quand il marche pendant «30 à 45 minutes». Malgré tout, il ne regrette rien à sa carrière.
«J’ai été tellement chanceux de jouer, d’avoir une telle carrière. Si j’avais la chance de le refaire, je ne changerais rien», a-t-il dit.
Byron, qui célébrera son 34e anniversaire de naissance le 27 avril, n’a pas joué depuis le 19 avril 2022 contre le Wild du Minnesota, au Centre Bell.
Il est resté dans l’entourage du Canadien durant tout l’hiver et a passé du temps avec la direction de l’équipe. Byron a avoué qu’il aimerait bien prolonger l’aventure avec le Tricolore, même si elle doit se passer hors de la patinoire.
«J’adore le hockey, être ici, regarder des matchs. C’est pour ça que quand Jeff (Gorton, vice-président aux opérations hockey) et Kent (Hughes, directeur général) m’ont suggéré de regarder les matchs avec eux, j’ai décidé de profiter de cette occasion pour leur permettre d’apprendre à mieux me connaitre, a expliqué Byron. Je leur ai exprimé mon désir de faire partie de l’équipe si je dois faire la transition vers un autre rôle.»
En 12 saisons complètes dans la LNH, dont les sept dernières avec le Canadien, Byron a participé à 521 rencontres et amassé 208 points, dont 98 buts.
Drouin est songeur
Pour sa part, Drouin a raconté avoir savouré un peu plus le match de jeudi, un revers de 5-4 face aux Bruins de Boston, sachant que c’était peut-être son dernier dans l’uniforme de la Sainte-Flanelle.
Drouin a admis n’avoir jamais répondu aux attentes après avoir été acquis du Lightning de Tampa Bay le 15 juin 2017 et immédiatement signé un contrat de six saisons et 33 millions $ US avec le Canadien.
Il a cependant ajouté que ses attentes personnelles étaient probablement encore plus élevées que celles des partisans ou des journalistes.
«J’ai été placé au centre à ma première saison (avec le Canadien) quand je n’avais jamais joué à cette position dans la LNH, a raconté Drouin. J’ai dû affronter des centres de premier plan comme (Anze) Kopitar et (Jonathan) Toews. Je n’étais peut-être pas prêt pour ça et je ne m’attendais pas à me retrouver dans ce rôle.
«J’ai adoré les hauts et même les bas. J’ai grandi grâce aux bas, mais je rêve encore de pouvoir produire un point par match dans la LNH.»
Drouin a finalement récolté 48 buts et 138 aides en 321 parties avec le Tricolore. Il a admis qu’il se demandait toujours à quel point sa carrière aurait pris une tournure différente s’il ne s’était pas blessé à un poignet le 15 novembre 2019, quand il a été victime d’une mise en échec d’Alex Ovechkin, des Capitals de Washington.
«J’ai fait quelques cauchemars cette année-là, et c’est l’année où les blessures ont commencé à me frapper comme jamais auparavant, a souligné Drouin. Il y a encore des jours où je me lève et je pense à cette journée-là à Washington. Nous étions en position pour participer aux séries et ça allait bien à un niveau personnel.
«Il y a des choses que vous ne pouvez pas contrôler dans le hockey et les blessures en sont une.»
Drouin est plus serein maintenant. Il a pris une pause pour sa santé mentale lors du printemps 2021. Sa conjointe et lui ont aussi agrandi leur famille en ayant un premier enfant.
Il s’est dit confiant de pouvoir décrocher un nouvel emploi dans la LNH, à Montréal ou ailleurs, et de jouer pendant encore longtemps.
Monahan reconnaît avoir trop poussé
De son côté, Monahan a été limité à 25 matchs à sa première campagne avec le Canadien en raison d’une fracture à un pied, puis d’une blessure à l’aine.
En rétrospective, Monahan a avoué regretter d’avoir poussé un peu trop la note dans l’espoir d’affronter son ancienne équipe, les Flames de Calgary, le 1er décembre dernier.
«Ç’a eu un impact sur mes blessures et je le regrette, oui, mais c’était mon choix. Je voulais jouer face aux Flames», a reconnu Monahan, qui a disputé ses neuf premières campagnes dans la LNH avec cette équipe.
«Au moins nous avons gagné», a-t-il ajouté avec un sourire en coin.
Monahan, qui est âgé de 28 ans, a participé à seulement deux autres matchs par la suite. Il a finalement récolté six buts et 11 aides avec le Tricolore.
Les Flames ont échangé Monahan au Canadien en compagnie d’un choix de premier tour l’été dernier afin de faire de l’espace sous le plafond salarial.
Il s’agissait déjà d’un bon coup pour le Tricolore. Monahan a dit avoir été séduit par son expérience à Montréal, mais s’il prolonge son union avec le Tricolore, l’auteur de sept saisons d’au moins 20 buts dans la LNH devra s’attendre à recevoir un salaire bien moins important que celui d’un peu plus de six millions $ US qu’il touchait l’hiver dernier.