MADRID — Le premier ministre espagnol Pedro Sánchez a présenté dimanche ses excuses aux victimes d’une loi sur la liberté sexuelle adoptée en octobre dernier par le gouvernement, qui visait à renforcer la protection des femmes, mais qui a permis par inadvertance à des centaines de délinquants sexuels condamnés de voir leur peine réduite.
La loi, connue sous le nom de «seul un oui est un oui»devrait être réformée la semaine prochaine pour combler cette lacune juridique, après des mois de débats dans le pays et des tensions entre les deux partenaires de gauche de la coalition gouvernementale – le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et Unidas Podemos, le parti qui a parrainé la loi.
«Aucun législateur, même ceux qui ont voté contre cette loi, n’est en faveur de la réduction des peines. Par conséquent, je présente mes excuses aux victimes et nous trouverons une solution à ces effets involontaires, car c’est la meilleure façon de défendre la loi elle-même», a déclaré M. Sánchez lors d’un entretien avec des médias locaux en marge d’un événement de campagne pour les prochaines élections régionales en Espagne, le 28 mai.
Selon les dernières données officielles, les tribunaux ont réduit les peines de 978 délinquants sexuels en vertu de la loi sur la liberté sexuelle et au moins 104 condamnés ont bénéficié d’une libération anticipée.
La loi a fait du consentement verbal, ou de l’absence de consentement, le facteur clé dans les cas d’agression sexuelle présumée. Cependant, elle a également révisé les peines d’emprisonnement minimales et maximales pour les condamnations pour agression sexuelle, ce qui a permis aux juges de réduire les peines de violeurs et d’agresseurs en appel, en retranchant des mois, voire des années, à leurs condamnations.
