MONTRÉAL — Max Verstappen a égalé une marque du légendaire Ayrton Senna après avoir mené d’un bout à l’autre le Grand Prix de Formule 1 du Canada, dimanche, procurant du même coup la 100e victoire de l’histoire de Red Bull dans la série reine du sport automobile.
Verstappen, qui s’élançait de la position de tête, a devancé par 9,570 secondes au fil d’arrivée le pilote Aston Martin Fernando Alonso, tandis que le pilote Mercedes Lewis Hamilton complétait le podium.
«Ça n’a pas été une course simple; les pneus ne montaient pas en température et la voiture glissait un peu dans les virages. Mais cette victoire, la 100e de l’équipe, c’est incroyable. Je n’aurais jamais cru pouvoir atteindre ce genre de statistiques», a déclaré Verstappen.
Le Hollandais a ainsi défendu avec succès son titre acquis l’an dernier au circuit Gilles-Villeneuve, et savouré du même coup sa 41e victoire en carrière en F1 — soit le même nombre que Senna.
«Je déteste comparer des époques différentes. Personnellement, dès mon passage en karting je rêvais de devenir un pilote de F1. Et je n’aurais jamais imaginé me rendre à 41 victoires. C’est incroyable de rejoindre Ayrton, et j’en suis fier, mais je ne veux pas m’arrêter là», a dit Verstappen.
De plus, Red Bull a remporté toutes les courses jusqu’ici cette saison. Cette domination frustre-t-elle Hamilton?
«Ça n’est plus de la frustration. Je ne peux rien faire contre ça. Red Bull livre des performances incroyables, et je ne serais pas étonné qu’elle gagne toutes les courses d’ici la fin de la saison — à moins qu’Aston Martin et nous puissions exploiter davantage notre potentiel, ou qu’ils doivent abandonner», a indiqué Hamilton, plutôt réaliste.
De plus, ce fut le sixième podium d’Alonso en huit courses cette saison, et le deuxième consécutif de Hamilton. L’Espagnol a confié avoir travaillé très fort afin de terminer sur la deuxième marche du podium.
«Nous espérions menacer un peu plus Red Bull, mais nous avons perdu une place au départ et ensuite ç’a été une bagarre avec Mercedes. Lewis a été très agressif pendant toute la course; je n’ai jamais pu me détendre. Et vers la fin, Lewis était plus rapide que moi, donc ç’a été une course difficile. Ç’a été 70 tours de qualifications aujourd’hui», a résumé Alonso.
Les pilotes Ferrari Charles Leclerc et Carlos Sainz fils ont complété le top-5, dans l’ordre, devant l’autre pilote Red Bull Sergio Perez.
Pour sa part, le Québécois Lance Stroll a terminé neuvième au volant de sa voiture Aston Martin.
Par ailleurs, les amateurs de course qui espéraient voir le pilote Haas Nico Hulkenberg causer la surprise après avoir enregistré le deuxième temps de la séance de qualifications ont rapidement déchanté.
Après avoir écopé d’une pénalité de trois places sur la grille de départ pour avoir omis de se conformer à un drapeau rouge la veille, l’Allemand a joué de malchance dans sa stratégie d’arrêts aux puits et s’est rapidement retrouvé en fond de grille. Hulkenberg s’est finalement contenté du 15e rang.
Le pilote Mercedes George Russell, quatrième au départ, a été contraint à l’abandon, tout comme Logan Sargeant, chez Williams.
Au championnat des pilotes, Verstappen a donc creusé l’écart en tête avec maintenant 195 points, devant Perez (126) et Alonso (117). Stroll est demeuré huitième, à 37.
Red Bull a aussi consolidé son emprise sur le premier rang du championnat des constructeurs avec 321 points. L’écurie Mercedes est toujours deuxième avec 167, suivie d’Aston Martin à 154. Ferrari suit à 122.
Le Grand Prix du Canada était la huitième manche de la saison en F1. L’épreuve montréalaise s’est déroulée sous un ciel nuageux, sans pluie, et la température ambiante a atteint 19 degrés Celsius en après-midi.
Une lutte à deux, derrière Verstappen
Verstappen était le favori pour l’emporter à l’aube du week-end, et il s’est assuré de le rappeler à tout le monde dès le départ de la course dimanche.
Le double champion du monde en titre a connu un départ canon et évité les ennuis, alors qu’à l’arrière Alonso a été surpris dans le premier virage par Hamilton.
L’Espagnol âgé de 41 ans, en pilote expérimenté, n’allait toutefois pas lâcher le morceau aussi facilement.
Alonso s’est accroché à l’arrière de la voiture du septuple champion du monde pendant plusieurs tours, avant de finalement le surprendre dans la longue ligne droite vers le fil d’arrivée au 22e passage.
Puis, à partir du 40e tour, la stratégie de chacune des équipes de tête est entrée en jeu. Pendant que Red Bull et Mercedes offraient des gommes médiums respectivement à Verstappen et Hamilton, Aston Martin chaussait la voiture d’Alonso de pneus durs — moins performants que les médiums, mais plus durables.
Verstappen, loin devant, n’a jamais été préoccupé, tandis que Hamilton a finalement manqué de temps pour rattraper Alonso et lui ravir le deuxième rang.
«Ç’a été un bon week-end pour nous; nous gagnons du terrain. Aston Martin possède un léger avantage avec ses améliorations, mais ce sera bientôt notre tour. Nous étions conscients que ce circuit ne nous conviendrait pas particulièrement, car nous éprouvons des difficultés dans les virages à basse vitesse. Il faudra rehausser les appuis aérodynamiques à l’arrière, et je suis certain que nous finirons par y parvenir», a évoqué Hamilton.
Derrière, Ferrari a indiqué à Leclerc que Sainz n’allait pas «l’attaquer», de manière à s’assurer que Perez reste coincé derrière eux. Un plan qui a fonctionné à la perfection pour la ‘Scuderia’, qui s’en tire plutôt bien malgré un week-end en dents de scie.
«Une très bonne stratégie aujourd’hui. C’était ‘cool’ de le voir. La plupart du temps, quand on fait un bon choix, ça ne paraît pas. Aujourd’hui, ça s’est vu. On a fait un boulot au top. (…) Après une piste spéciale comme celle-ci à Montréal, on devra confirmer en Autriche», a conclu Leclerc, le sourire aux lèvres.
Le Grand Prix d’Autriche aura lieu le 2 juillet.