Les Alouettes devront revenir sur le métier avant de se frotter aux Lions

Frédéric Daigle, La Presse Canadienne
Les Alouettes devront revenir sur le métier avant de se frotter aux Lions

MONTRÉAL — Le constat a été facile à faire après la défaite de 17-3 des Alouettes de Montréal aux mains des Blue Bombers de Winnipeg: la formation de Jason Maas devra retourner à la table à dessins.

Le demi à l’attaque William Stanback a même été très dur à l’endroit de l’unité offensive des Alouettes, disant qu’elle a été «à plat» et que ses membres «n’étaient pas sur la même longueur d’onde» sur certains jeux.

«Nous devons être meilleurs, avoir une meilleure exécution et jouer à haut niveau, a-t-il laissé tomber sous la pluie battante après la rencontre. (Samedi), nous n’avons pas été à la hauteur.»

«Je ne sais pas si nous étions à plat: nous avons bien bougé le ballon sur la première série, mais n’avons pas réussi le placement. Ensuite, nous n’avons pas été capables d’enchaîner les jeux. Avons-nous été assez bons? Non. Mais à plat? Je ne sais pas», a noté l’entraîneur-chef Jason Maas quand nous lui avons rapporté les propos de son porteur de ballon.

«Nous n’avons pas exécuté à un niveau suffisamment élevé contre une équipe aussi bonne, a-t-il poursuivi. Leur défense est très opportuniste, avec un front défensif possiblement le meilleur de la ligue. Quand vous tirez de l’arrière (contre une équipe de ce calibre), vous déviez un peu votre plan.»

Pour les Alouettes, dévier de leur plan signifie abandonner le jeu au sol. En retard 17-0 à un certain point, les Alouettes ont dû avoir recours plus souvent qu’autrement au jeu aérien. Les Alouettes n’ont couru que 16 fois, pour 93 verges.

De ce nombre, Stanback a porté le ballon huit fois seulement pour 42 verges, pour porter son total à 33 courses pour 153 verges cette saison. Mais si on enlève son gain de 40 verges en fin de rencontre face aux Tiger-Cats d’Hamilton la semaine dernière, ses chiffres ne correspondent pas à ceux du meilleur demi à l’attaque de la LCF.

Stanback disait vouloir revenir au même niveau qu’il y a deux ans, soit avant sa sérieuse blessure à la cheville qui a amputé la majeure partie de sa saison 2022. Mais il ne semble pas être en mesure de trouver son rythme de croisière jusqu’ici.

«J’ai commis beaucoup trop d’erreurs à mon goût», a dit Stanback de son match de samedi. Il a notamment commis un échappé au troisième quart qui a freiné le peu d’élan que l’attaque des Alouettes a pu se donner en deuxième demie.

«Oui, le ballon était trempé, mais je ne devrais pas le perdre comme cela», a-t-il affirmé.

Son entraîneur est toutefois venu à sa rescousse.

«Nous allons regarder ce que nous devons mieux faire, si nous devons mettre plus souvent un sixième joueur de ligne ou encore enlever le cinquième sur certains jeux (de course), a indiqué Maas. Il a ses forces, il faut qu’il se fie sur ses forces. Nous allons continuer de miser sur le jeu au sol et si nous obtenons plus de premiers essais, ce sera aussi plus facile d’y avoir recours. Au final, quand vous n’obtenez pas de premier essai, c’est difficile de courir plus efficacement.»

Il reste encore beaucoup de football afin que Stanback et l’attaque des Alouettes puissent renverser la vapeur.

Éléments dérangeants

Les Alouettes n’ont pas voulu se servir de la météo comme d’une excuse, mais on a senti à la lueur de leurs propos que l’attente de près de deux heures a pesé lourd sur certains d’entre eux.

«C’est possiblement le match le plus difficile que j’ai eu à jouer avec le délai et la pluie incessante, a lancé le quart Cody Fajardo. Il y avait beaucoup de facteurs extérieurs, ce n’était pas juste un match de football habituel.

«Oui, les éléments étaient terribles, mais ils l’étaient pour les deux équipes et ils n’ont pas semblé les déranger autant que nous. Nous affrontions une équipe de très haut calibre et nous n’avons pas joué à la hauteur pour espérer les battre. (…) Il faut faire mieux.»

«Nous avons laissé la météo nous déranger», a pour sa part affirmé Stanback.

Même Maas a admis que l’attente avait été longue.

«Vous dites aux joueurs qu’on va avoir une mise à jour dans 30 minutes, puis dans 20 minutes, puis dans 10 minutes. À un certain moment, vous leur dites qu’on va leur dire quand on sera quelque chose. Finalement, on l’a su 10 minutes d’avance.»

Les Alouettes ont quelques jours pour oublier cette mauvaise sortie avant d’entamer leur préparation en vue de leur prochain affrontement, qui s’annonce tout aussi ardu contre les Lions de la Colombie-Britannique, qui ont remporté leurs trois premiers matchs.

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