Jonathan Drouin a aimé ses six années avec le Canadien, mais il était pour lui tempsde tirer un trait sur son expérience montréalaise.
«Quelques jours avant (l’ouverture du marché des joueurs autonomes), j’ai pris la décision de ne pas revenir, a expliqué le nouvel attaquant de l’Avalanche du Colorado au cours d’une visioconférence, lundi. Jeff (Gorton) et Kent (Hughes) ont été super gentils avec moi les deux années qu’ils ont été là. J’avais besoin d’un nouveau départ, les dernières années à Montréal ont été un peu difficiles, avec des hauts et des bas. J’ai été vraiment chanceux qu’une équipe comme Colorado appelle et qu’on puisse obtenir un contrat pour une saison. Je connais quelques membres de l’équipe et je suis super content de m’en aller là-bas.»
Drouin a paraphé une entente d’une saison et 825 000$ US avec l’Avalanche sur le marché des joueurs autonomes, dont il a pu profiter pour la première fois de sa carrière. Il retrouvera à Denver son ancien coéquipier des Mooseheads d’Halifax Nathan MacKinnon, ainsi qu’Artturi Lehkonen, avec lequel il a joué pendant quelques saisons chez le Canadien.
Le patineur de Ste-Agathe a ainsi mis un terme à son association de six saisons avec le Tricolore, au cours desquelles il a disputé 321 rencontres, récoltant 48 buts et 186 points. Après une saison de 53 points en 2018-19 — qui égalait sa plus importante récolte en carrière réussie deux ans plus tôt à Tampa Bay — les blessures et la fatigue mentale ont empêché Drouin de se faire justice.
Malgré tout, il conseillerait à n’importe quel joueur, même les Québécois, de signer un contrat avec le Tricolore.
«J’ai eu de super bons moments à Montréal, il n’y a pas que du négatif, a dit l’athlète de 28 ans. J’ai rencontré de super bonnes personnes et j’ai grandi comme personne depuis la première année. Jamais je ne dirai à un Québécois de ne pas venir à Montréal. Jouer au Centre Bell en tant que Québécois, je l’ai dit l’an dernier: j’avais encore des frissons même après six ans.
«La passion des partisans sera toujours là. Oui, il y a de la pression, mais si tu es capable de gérer cela, c’est une super place où jouer. Surtout avec le personnel en place maintenant: Martin (St-Louis), Kent, c’est un endroit attirant dans la LNH et ce sera une équipe qui sera super bonne dans le futur.»
Victime des attentes démesurées des partisans à son endroit et de la comparaison, inévitable, avec Mikhaïl Sergachev, contre qui il a été échangé, Drouin assure ne rien regretter de son expérience.
«Je n’ai pas de regret. C’est sûr qu’il y a des choses que j’aurais changées, mais je n’ai pas de regret. Depuis que je suis arrivé à Montréal, je pensais savoir à quoi m’attendre, mais tout le monde va te le dire: quand tu es Québécois à Montréal, tu ne le sais pas.
«Il y a beaucoup de pression, beaucoup de choses négatives, mais si tu es capable de mettre ça de côté, c’est super le fun. J’avais encore des papillons dans le ventre après six ans. Mais j’ai déjà mis Montréal derrière moi, je pense au futur. Je ne changerais pas grand-chose à ce qui est arrivé. Tout arrive pour une raison. Je suis chanceux d’avoir joué six ans à Montréal.»