PUY DE DÔME — Le Canadien Michael Woods a fourni un effort solitaire impressionnant pour réaliser le plus grand succès de sa carrière cycliste en remportant la neuvième étape du Tour de France, dimanche, au sommet d’une montée légendaire de l’épreuve.
Woods a franchi la distance de 182,4 km entre Saint-Léonard-de-Noblat et le Puy de Dôme en quatre heures 19 minutes 41 secondes.
Le Français Pierre Latour a terminé deuxième à 28 secondes de Woods et Matej Mohoric, de la Slovénie, a complété le podium de l’étape, 35 secondes derrière le Canadien. L’Américain Matteo Jorgenson a terminé quatrième.
«Je n’ai jamais gagné une étape du Tour. C’est quelque chose dont j’ai parlé et que je voulais faire, mais c’est quelque chose que je n’avais jamais réussi et j’y suis finalement parvenu», a déclaré Woods, qui est né à Toronto et qui a grandi à Ottawa.
«Je me sens encore dans un moment où j’ai besoin de me pincer. Je n’arrive pas à croire que je l’ai fait. Je suis vraiment fier de moi, vraiment fier de mon équipe. C’est spécial», a-t-il ajouté.
Porte-couleurs de l’équipe Israel-Premier Tech, Woods a fait partie d’une échappée précoce que les principaux concurrents ont laissé se former au début de la neuvième étape.
Woods a réussi à rattraper Jorgenson à 500 mètres du sommet, après que son rival de 24 ans eut quitté le groupe de tête à moins de 50 kilomètres de l’arrivée.
Woods a ensuite lâché Jorgenson sans difficulté et a atteint le sommet du Puy de Dôme, un célèbre cratère volcanique situé dans la région du Massif central, dans le centre-sud de la France, qui avait accueilli une étape pour la dernière fois il y a 35 ans.
«Avec Jorgenson si fort (…) je savais qu’il serait très, très difficile de revenir et j’en ai douté», a déclaré Woods après la course.
«Mais je ne me suis pas vraiment inquiété de cela. Je me suis juste concentré sur moi-même et j’ai continué à y croire. Peu importe le résultat, j’allais donner le meilleur de moi-même jusqu’au sommet.»
Un groupe de 14 coureurs expérimentés a réussi à s’échapper peu après le départ de la course. Sur les routes vallonnées du Limousin, le peloton les a d’abord gardés à portée de vue. Ils ont finalement pu s’échapper et ont pris plus de 16 minutes d’avance.
Il y a eu beaucoup d’attaques dans l’échappée, et Jorgenson a réussi à se dégager à 47 kilomètres de l’arrivée. Le jeune Américain a continué à pousser fort sur les routes menant au pied de la dernière montée et a creusé un écart d’une minute, mais cela n’a pas duré.
«J’ai commencé à me sentir vidé à un kilomètre de l’arrivée, et avant même de m’en rendre compte, Mike était là et me dépassait, ce qui m’a surpris, mais je ne pouvais absolument rien faire», a décrit Jorgenson.
Une deuxième en deux ans
Le triomphe de Woods est le deuxième en autant d’années par un cycliste canadien au Tour de France.
En 2022, Hugo Houle avait remporté la 16e étape, une course d’une distance de 178,5 km entre Carcassonne et Foix, le 19 juillet. Ce même jour, Woods s’était classé troisième.
En 1988, Steve Bauer avait aussi gagné l’étape initiale du Tour de France. Aujourd’hui, Bauer est le directeur sportif chez Israel-Premier Tech.
«Mike nous a encore montré qu’il est l’un des meilleurs grimpeurs au monde (…) À cause de ma relation personnelle avec Mike et les autres Canadiens dans notre équipe, je ne pourrais pas être plus fier», a mentionné Sylvan Adams, propriétaire d’Israel-Premier Tech, en faisant référence à Houle et au Québécois Guillaume Boivin.
Houle a complété la course en 85e place dimanche, à 26 minutes 12 secondes de son compatriote canadien. Boivin a fait un peu mieux que Houle avec une 77e place, à 24 minutes 21 secondes de Woods
«J’ai 36 ans, j’aurai 37 ans cette année, je ne rajeunis pas», a noté Woods, qui compte aussi deux victoires d’étapes au Tour cycliste de l’Espagne.
«Gagner une étape au Tour de France était mon but ultime et je pouvais voir que la fenêtre se refermait», a aussi reconnu Woods.
Après avoir entamé la journée au 32e rang du classement général, à 28 minutes 16 secondes de Jonas Vingegaard, le détenteur du maillot jaune, Woods a fait un bond de 10 places au classement général et son retard sur Vingegaard, toujours meneur au classement cumulatif, est maintenant de 19 minutes 39 secondes.
L’avance de Vingegaard sur Tadej Pogacar a été réduite à 17 secondes.
Les cyclistes profiteront de leur première de deux journées de congé lundi avant de s’attaquer à la 10e étape, d’une distance de 167,2 km entre Vulcania et Issoire.