KIEV, Ukraine — L’Ukraine a indiqué qu’elle n’interdira plus à ses athlètes d’affronter des Russes et des Bélarusses qui participeront à des événements sportifs «sous bannière neutre», un geste significatif qui laisse croire que sa politique de boycottage sera assouplie — à un an de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris.
Un décret adopté mercredi mentionne que les athlètes ukrainiens et les équipes devront néanmoins poursuivre le boycottage des athlètes russes et bélarusses qui choisissent de performer avec leur drapeau national ou d’autres symboles associés à leur pays, ou encore s’ils ont déjà exprimé publiquement leur appui à l’un des deux pays impliqués dans l’invasion de l’Ukraine.
Ce changement d’approche pourrait paver la voie aux Ukrainiens lors des Jeux olympiques de l’été prochain. Les athlètes ukrainiens avaient choisi de procéder au boycottage de tous les événements sportifs permettant à des athlètes russes ou bélarusses de compétitionner en tant «qu’athlète individuel neutre» — le terme spécifique utilisé par le Comité international olympique (CIO).
On ignore pour l’instant de quelle façon ce décret sera appliqué dans la vie réelle, mais au moins un athlète ukrainien de renom a affronté un adversaire russe «neutre» jeudi.
La championne olympique Olga Kharlan a affronté une adversaire russe «neutre», Anna Smirnova, aux Championnats du monde d’escrime — une épreuve de qualification olympique — jeudi à Milan, en Italie, l’emportant éventuellement 15-7. Smirnova a cependant refusé de quitter le plateau après le duel en signe de contestation, puisque Kharlan a refusé de lui serrer la main.
Le CIO recommande aux athlètes russes et bélarusses de participer à des événements sportifs «sous bannière neutre», sans symbole national, lors des épreuves de qualifications en vue des JO. La plupart des fédérations sportives internationales ont adopté ce principe, ou prévoient le faire bientôt.
Le CIO maintient cependant toujours sa recommandation d’interdire toutes les équipes russes et bélarusses, ainsi que tous les athlètes qui entretiennent des liens avec les forces armées ou encore les services de sécurité de ces deux pays.
L’organisation dirigée par le président Thomas Bach n’a toujours pas pris de décision au sujet de la présence d’athlètes «neutres» d’origine russe ou bélarusse aux Jeux olympiques de Paris en 2024.