MELBOURNE, Australie — Les Canadiennes ont quitté la Coupe du monde féminine de soccer rapidement, sous le choc et, dans quelques cas, en pleurs.
Les championnes olympiques en titre ont rendu les armes à la suite d’un cuisant revers de 4-0 contre l’Australie, lundi.
Les Australiennes avaient besoin d’une victoire pour accéder à la phase éliminatoire et elles n’ont rien laissé au hasard.
Hayley Raso a sonné la charge devant 27 706 spectateurs avec un doublé en première demie pour les Australiennes, qui occupent le 10e rang mondial. Un troisième but des favorites locales a été annulé avant la mi-temps en raison d’un hors-jeu.
Les Canadiennes n’ont même pas décoché un seul tir cadré lors de la première demie.
Mary Fowler a porté un dur coup aux espoirs des Canadiennes en portant la marque à 3-0 à la 58e minute. Steph Catley a tourné le fer dans la plaie en ajoutant un but sur un penalty durant les arrêts de jeu en fin de rencontre.
«Je me sens terrible. J’ai le sentiment d’avoir laissé tomber les Canadiens qui ont regardé le match, a dit la milieu de terrain Sophie Schmidt, qui avait annoncé sa retraite du soccer international au terme du tournoi. Les Australiennes ont commencé le match en force. Elles ont exécuté leur plan de match à la perfection et ont pris le contrôle du jeu.»
Jessie Fleming et Vanessa Gilles n’arrivaient pas à retenir leurs larmes quand elles ont rencontré les journalistes.
«Un mauvais moment pour connaître un mauvais match», a dit Fleming.
«C’est très décevant, a-t-elle ajouté. Nous avons un groupe de classe mondiale et des partisans de classe mondiale et je ne crois pas que nous les avons bien représentés ce soir. Je pense que ce groupe était capable de bien mieux.»
«Les Australiennes ont eu le meilleur ce soir, ça ne fait pas de doute», a reconnu Gilles.
Un verdict nul aurait suffi au Canada pour atteindre la ronde des 16. Les représentantes de l’unifolié se sont toutefois rapidement retrouvées devant une pente impossible à monter.
Les Canadiennes, septièmes au monde, rentreront finalement à la maison après avoir terminé au troisième rang du groupe B en vertu d’une fiche de 1-1-1.
Il s’agit de la pire performance du Canada au Mondial féminin depuis 2011, quand il n’avait pas inscrit de victoire et avait pris le dernier rang de son groupe.
C’est un autre dur coup pour Canada Soccer, au coeur d’un conflit de travail. L’entraîneuse Bev Priestman et les joueuses ont toutefois refusé de blâmer les distractions hors du terrain pour expliquer le résultat.
«Est-ce que l’année a été très, très difficile? Absolument, a dit Priestman. Mais nous nous sommes présentées ici ce soir avec la conviction que nous pouvions gagner et ce n’est pas ce qui s’est produit. Nous devrons réviser tout ça.»
La capitaine du Canada, Christine Sinclair, était de la formation partante, mais elle a été remplacée après la première demie. Âgée de 40 ans, Sinclair, meilleure buteuse du sport, pourrait avoir disputé son dernier match en carrière.
Sinclair a été aperçue en train de prendre quelques brins de gazon du terrain avant de le quitter en souvenir de sa 326e sortie dans l’uniforme du Canada.
Questionnée dans l’espoir de savoir quelle serait la suite pour elle, Sinclair a simplement répondu: «Je ne le sais pas».
Si le Mondial est terminé, le Canada disputera en septembre une série de deux matchs contre la Jamaïque dans le cadre des qualifications pour les Jeux olympiques de Paris en 2024.
Les Canadiennes auraient pu s’en sortir lundi malgré une défaite, si le Nigeria, no 40, avait vaincu l’Irlande, no 22, et que le bris d’égalité avait tourné en leur faveur.
Le Nigeria et l’Irlande ont finalement fait match nul 0-0, effaçant ce scénario.
L’Australie (2-1-0) a conclu la phase préliminaire en tête du groupe B avec six points, devant le Nigeria (1-0-2), avec cinq points. Ces deux nations participeront à la ronde des 16.
L’Irlande (0-2-1) a fermé la marche avec un point.
«Le sport est parfois cruel et je crois qu’il a été cruel ce soir, a dit Priestman. Nous avons été punies. Nous avons concédé un but tôt dans le match, puis je crois que nous avons manqué de confiance en nos moyens.»
Les gradins du Melbourne Rectangular Stadium étaient remplis de spectateurs habillés aux couleurs de l’Australie, en vert et or. Il était difficile de trouver des petits attroupements en rouge de partisans canadiens.
Les spectateurs n’ont pas eu à attendre bien longtemps avant de pouvoir célébrer. Raso a fait bouger les cordages dès la neuvième minute de jeu.
Le jeu a d’abord été déclaré hors jeu, mais il a été accordé après une révision vidéo.
Raso s’est butée à la gardienne Kailen Sheridan quatre minutes plus tard.
L’Australie croyait avoir doublé son avance à la 34e minute, quand Fowler a martelé le ballon dans le but canadien. Cette fois, les reprises ont démontré qu’Ellie Carpenter était hors jeu.
Ce n’était que partie remise. À la suite d’un corner de Kyra Cooney-Cross à la 39e minute de jeu, la tentative de dégagement de Sheridan a échoué. Le ballon a rebondi sur Quinn, du Canada, puis Raso n’a eu qu’à cueillir le fruit mûr.
Priestman a tenté de provoquer un électrochoc en y allant de quatre changements pour commencer la deuxième demie. Allysha Chapman, Schmidt, Cloé Lacasse et Deanna Rose ont fait leur entrée dans le match.
Mais c’est l’Australie qui a de nouveau trouvé le fond du filet.
Un long ballon a rejoint Catlin Foord sur le flanc gauche et Fowler a fait fi de la présence de six Canadiennes dans la surface de réparation pour dévier le centre contre le poteau, puis au-delà de la ligne des buts.
Le résultat ne faisait plus de doute. L’Australie a ainsi évité de connaître le même sort que la Nouvelle-Zélande, qui est devenue le premier pays hôte de la Coupe du monde féminine de soccer à ne pas franchir la phase préliminaire.