MONTRÉAL — À ne pas en douter, Liudmila Samsonova est une athlète de haut niveau. Mais devoir jouer deux matchs de tennis dans un intervalle d’environ deux heures, à la fin d’un tournoi déjà exigeant, et devoir venir à bout de la troisième joueuse mondiale représentait sans doute une mission impossible.
L’Américaine Jessica Pegula a outrageusement dominé Samsonova et a remporté la finale du simple féminin de l’Omnium de tennis Banque Nationale du Canada en deux manches de 6-1, 6-0, dimanche après-midi au stade IGA.
Le score final n’est absolument pas trompeur, ni le tableau qui servait à indiquer la durée totale du match: 49 minutes. Un contraste avec les nombreux duels marathons qui avaient meublé les huit journées précédentes du tournoi.
Pegula affrontait une adversaire qui avait complété son match de demi-finale face à Elena Rybakina environ deux heures avant le début de la finale. L’Américaine avait joué le sien samedi après-midi.
«Honnêtement, j’aurais aimé avoir plus de temps, mais ils ont dit que ce n’était pas possible. C’est ok», a déclaré Samsonova.
Un fait demeure: Pegula a dominé à tous les égards, et deux statistiques ressortent en particulier.
Elle a joué 19 points après avoir placé sa première balle de service en jeu, et elle les a tous gagnés. Aussi, elle n’a concédé aucune chance de bris à Samsonova.
En tout, Pegula a remporté 51 des 72 points qui ont été joués et gagné les 11 derniers jeux du match.
«Bien sûr, je sais que physiquement elle n’était pas à son mieux, mais d’un autre côté, j’ai joué un match vraiment propre. Je ne pense pas avoir commis d’erreurs directes. C’est un peu un match parfait que j’ai joué», a analysé Pegula lors de sa conférence de presse.
Pegula a reconnu que Samsonova avait eu à traverser un horaire difficile, et elle en a fait allusion lors de la cérémonie de présentation des trophées.
«Elle a joué beaucoup de matchs en peu de temps. Ce n’est pas l’idéal. Il n’y a rien que nous pouvions vraiment y faire. C’était seulement la météo», a précisé l’Américaine aux journalistes.
«Je sais que l’horaire ne la favorisait pas. C’est donc un peu malheureux lorsque vous avez l’impression de ne pas jouer dans des conditions semblables. Surtout quelqu’un comme elle, qui est tellement une bonne joueuse.»
Assurée de conserver le troisième rang du classement mondial, Pegula a remporté un premier tournoi en 2023, et un troisième en carrière. Il s’agit aussi de son deuxième triomphe à un événement WTA 1000 après sa victoire à Guadalajara, en 2022.
Lors de ses deux présences précédentes au tableau principal de l’Omnium Banque Nationale, elle avait atteint chaque fois les demi-finales, l’an dernier et en 2021.
Pegula prend le contrôle
Dimanche, le ton du duel a été donné à partir du quatrième jeu du set initial quand Pegula a obtenu un premier bris à l’aide de deux superbes coups droits.
Le même scénario s’est répété deux jeux plus tard, mais cette fois, c’est Samsonova qui a flanché en envoyant un coup droit dans le filet.
Après avoir perdu le premier set en 21 minutes et une visite au vestiaire, Samsonova a semblé reprendre des couleurs en gagnant les trois premiers points à son service.
Toutefois, Pegula est allé chercher les cinq points suivants pour le premier de trois bris au deuxième set.
Même lorsque Samsonova croyait avoir réalisé un coup qui allait lui profiter, elle en est ressortie les mains vides.
Le plus bel exemple est survenu au troisième jeu du deuxième set quand Pegula a rejoint un amorti déposé habilement à sa gauche avant de retourner la balle du revers, en croisé, à l’intérieur des limites et hors de portée de Samsonova.
Pegula allait gagner 12 des 17 points à compter du quatrième jeu, dont celui confirmant sa victoire à la suite d’un revers de Samsonova au-delà de la ligne de fond.
Malgré sa défaite et le contexte d’un horaire chargé, Samsonova s’est montrée satisfaite de son tournoi, dans l’ensemble.
«Je ne le réalise toujours pas parce que ç’a été une semaine difficile pour moi. Tant de matchs, tant d’expériences, une météo difficile. Mais au bout du compte, j’ai obtenu un incroyable résultat. Je suis tellement heureuse.»
Samsonova se relève et l’emporte
En début d’après-midi, après une première manche laborieuse, Samsonova avait dominé Rybakina 1-6, 6-1, 6-2.
Samsonova avait eu besoin d’une heure 43 minutes pour prendre la mesure de Rybakina pour la troisième fois en autant de confrontations, incluant une jouée à Montréal en 2021.
Pourtant, Rybakina n’avait pris que 28 minutes pour gagner la première manche.
Toutefois, le vent allait changer du tout au tout. Rybakina a perdu ses trois jeux au service au deuxième set, et la manche. Dans l’un d’eux, elle a commis trois doubles fautes de suite.
Elle a également subi un bris pour amorcer la troisième manche.
Ce bris en début de troisième set allait suffire à Samsonova, ce qui n’a pas empêché la Russe d’en récolter un autre, au septième jeu.
Visiblement, Rybakina n’était pas au meilleur de ses capacités physiques dimanche. Il y avait évidemment le fait que son match de vendredi contre Daria Kasatkina avait pris fin à 2h53 samedi matin.
Aussi, elle a joué son match contre Samsonova avec l’épaule droite bandée.
«Oui, je me sens démolie à cause de l’horaire et de toute la situation. Ça ne me rend pas vraiment heureuse, mais les choses sont ainsi», a-t-elle déclaré en conférence de presse.
«Malheureusement, les joueuses ne peuvent pas faire grand-chose dans ces situations. La décision n’est pas vraiment la nôtre. La météo n’a pas aidé et j’ai eu une blessure, je dirais. Mais nous avons essayé de gérer le tout et nous verrons comment ça ira ensuite», a ajouté Rybakina.
Par ailleurs, les Japonaises Shuko Aoyama et Ena Shibahara ont remporté la finale du double 6-4, 4-6, 13-11 contre le duo formé de l’Américaine Desirae Krawczyk et de la Néerlandaise Demi Schuurs.
