BUDAPEST, Hongrie — Lorsque Noah Lyles s’est lancé dans la ligne droite et qu’il a commencé à s’éloigner de ses adversaires lors de la finale du 200 mètres, seules quelques questions restaient en suspens lors des Championnats du monde d’athlétisme.
Aucune d’entre elles n’avait à voir avec sa victoire imminente.
L’homme qui veut un jour être plus qu’une simple vedette du sport est resté sur cette trajectoire, vendredi, franchissant la ligne d’arrivée en 19,52 secondes pour devenir le premier homme à réaliser le doublé 100-200 aux Mondiaux depuis Usain Bolt, en 2015.
Il s’agissait d’un troisième titre mondial consécutif pour Lyles au 200 mètres, sa discipline de prédilection.
Quant aux plus grandes questions restantes: atteindra-t-il son objectif de 19,10 secondes au 200 mètres et pourra-t-il atteindre le statut de supervedette aux Jeux olympiques? Les réponses seront dévoilées à Paris dans un peu moins d’un an.
«Je pense avoir dit à maintes reprises que je voulais transcender le sport, a exprimé Lyles, qui fait actuellement l’objet de deux documentaires. Je suis celui qui veut dépasser le simple fait d’être célèbre sur la piste.»
Une grande partie de ça consiste à faire le travail sur la piste ovale. Pour le moment, c’est chose faite. L’Américain de 26 ans a même surpris à peu près tout le monde sauf lui-même en remportant le 100 mètres, le week-end dernier.
«Le 100 mètres est amusant, mais le 200 mètres, vous savez, celui-là m’est personnel», a observé Lyles.
On peut en dire autant de la Jamaïcaine Shericka Jackson, qui a réussi le deuxième temps le plus rapide de l’histoire, 21,41 secondes, pour remporter un deuxième titre consécutif au 200 mètres.
Quatre jours après avoir signé une deuxième place au 100 mètres, Jackson a battu l’Américaine Gabby Thomas par quatre dixièmes de seconde au 200 mètres. Sha’Carri Richardson a ajouté une médaille de bronze à celle d’or décrochée au 100 mètres.
Le record de 21,34 secondes de Florence Griffith-Joyner est vieux de 35 ans et Jackson a couru aux alentours de 21,4 secondes à deux reprises.
«Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée et que j’ai vu le temps, je me suis dit que j’étais très près», a souligné Jackson.
Plus tôt cette année, Lyles s’est rendu sur les réseaux sociaux et a écrit qu’il allait courir le 200 mètres en 19,10 secondes, ce qui briserait le record du monde de Bolt (19,19), qui semblait intouchable lorsqu’il l’avait établi en 2009.
C’était un objectif audacieux qui s’inscrivait dans le plan global des Américains.
«Il y a tout un monde là-bas et les Jeux olympiques sont quelque chose avec quoi ils sont connectés, a déclaré Lyles. Et Usain Bolt est quelqu’un avec qui ils se connectent. Et relier ce que tu fais à quelque chose qu’ils aiment aide à combler cet écart.»
Le Botswanais Letsile Tebogo a remporté la médaille de bronze. Il avait mis la main sur l’argent au 100 mètres.
La Vénézuélienne Yulimar Rojas, détentrice du record du monde qui a gagné tous les championnats majeurs de triple saut depuis 2019, occupait la huitième position à son dernier saut.
Rojas a atteint 15,08 mètres lors de son essai pour devancer l’Ukrainienne Maryna Bekh-Romanchuk, qui a tout de même procuré à son pays sa première médaille lors des Mondiaux — une d’argent plutôt que d’or.