Chloé et Mackenzie, deux amies liées dans la maladie

Daniela Vargas Rojas

drojas@canadafrancais.com

Chloé et Mackenzie, deux amies liées dans la maladie
Les familles de Chloé et Mackenzie. Sur la photo Olivier Paquette, Chloé Paquette, Anabelle Ward, Mackenzie Ward (en Haut) Julien Paquette, Marike Turmel, Jessie Ladurantaye et Alexandre Ward. (Photo : Canada Français - Jessyca Viens Gaboriau)

Mackenzie Ward et Chloé Paquette habitent presque sur la même rue à Saint-Jean-sur-Richelieu, vont à la même école et, depuis le mois d’avril, par le plus grand des hasards, elles ont la même maladie : la leucémie. Âgées de 8 ans, elles cultivent une amitié profonde qui les aide à traverser toutes les épreuves pendant les deux ans de traitements qu’elles doivent suivre au département d’hémato-oncologie du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine à Montréal.

Les chemins de Chloé et Mackenzie se sont croisés pour la première fois au service de garde à l’école Sacré-Cœur, dans le secteur Iberville, où elles passaient les après-midis, en compagnie d’autres amis, à jouer ou à faire du bricolage. Elles se connaissent, non seulement parce qu’elles partagent le même casier depuis la maternelle, mais, depuis la dernière année, elles étaient également dans la même classe.

Les deux amis ont reçu leurs diagnostics à quelques mois de différence. Chloé a commencé à se sentir malade au début de l’année 2023. Après un rendez-vous à l’hôpital et quelques tests sanguins, le diagnostic de leucémie a été confirmé à sa famille le 28 janvier. Un peu plus d’un mois à l’hôpital s’est écoulé avant qu’elle puisse revenir pour la première fois à la maison et que la nouvelle soit annoncée aux autres élèves de sa classe.

« On pensait que Mackenzie s’imaginait des bobos suite à la nouvelle de Chloé. Depuis que Chloé avait ça, elle disait qu’elle était fatiguée et, trois minutes après, elle sautait. On est allés consulter pour s’assurer que tout allait bien, mais on a eu la surprise d’apprendre que c’était la même maladie. On a appris la nouvelle le 1er avril. Jamais on n’aurait cru que c’était possible. Je trouvais difficile d’annoncer la nouvelle quand la classe était déjà sous le choc », raconte Jessie Ladurantaye, la mère de Mackenzie.

Partage

Quand Marike Turmel, la mère de Chloé, a eu la nouvelle du diagnostic de Mackenzie, elle a tout de suite demandé le numéro de téléphone de Jessie Ladurantaye pour entrer en contact avec elle. Depuis cette journée, les rendez-vous à l’hôpital sont moins longs quand les deux familles s’y croisent. Les deux mamans se textent pour se rassurer et partager leurs inquiétudes ou les bonnes nouvelles sur l’état de santé de leur fille.

« C’est agréable de parler avec des gens qui comprennent de quoi on parle. La formule de sang n’est pas belle aujourd’hui. Nous, on sait ce que ça veut dire et ce que ça implique. Il va y avoir une transfusion, on va passer la journée à Montréal et on va revenir dans le trafic. Être ensemble, ça nous fait une distraction, et discuter avec Marike me permet de savoir ce qui s’en vient dans les prochaines étapes », ajoute Mme Ladurantaye.

L’amitié

C’est au coin de leur rue que Mackenzie et Chloé se rencontrent pour faire un peu de vélo ou conduire une jeep électrique pour enfants. Quand l’une s’ennuie chez elle, elle va cogner à la porte de l’autre pour voir si elle est disponible pour jouer ou pour regarder un film sous les étoiles et couchées dans le trampoline de la cour arrière. Elles partagent des heures de jeux, mais également des piqûres, des ponctions lombaires, des pansements et des heures de jeûnes qui paraissent interminables. Mais d’abord et avant tout, les deux jeunes filles s’accompagnent et se comprennent dans la maladie.

« Pour les filles, c’est agréable d’avoir quelqu’un avec qui parler. Elles savent à quel point ça fait mal les piqûres. Par exemple, quand elles doivent faire de longs jeûnes de plus de douze heures, l’une dit à l’autre : « Je sais, c’est dur, mais arrête de chialer, on va y arriver » », raconte Mme Ladurantaye.

Les traitements de la phase deux de Chloé et Mackenzie devraient finir au mois de mars 2024. En attendant leur retour à l’école, les filles suivent des cours d’une heure par jour à la maison. Et, parfois, elles suivent des cours à l’hôpital ensemble. Les mamans, qui sont en arrêt de travail, les accompagnent en tout temps dans leur parcours pendant que les papas travaillent.

« Chloé va tenter d’attendre Mackenzie pour le retour à l’école. Elles sont rendues presque à la même étape dans les traitements. On va essayer que les deux reviennent ensemble après la semaine de relâche », conclut Mme Turmel.

Les deux familles invitent les personnes qui souhaitent soutenir la famille de Chloé à faire un don sur le site Gofundme.

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