Grâce à la série documentaire Le monde est à nu! qui est diffusée sur TV5 depuis le vendredi 8 septembre, à 21 heures, Martin Vachon a pu s’interroger sur les différentes pratiques publiques de la nudité à travers le monde. Les 10 épisodes de 48 minutes qu’il anime de façon aussi drôle que sérieuse l’ont conduit dans plusieurs pays dont l’Australie, l’Allemagne et le Japon.
L’humoriste et animateur qui réside à Saint-Jean-sur-Richelieu ne cache pas qu’il a hésité avant d’accepter ce projet visant à exposer diverses perspectives et valeurs sur la nudité en tant qu’objet social.
« Dans la vie de tous les jours, je suis quelqu’un assez timide et pudique. Je suis zéro à l’aise de me retrouver nu devant des gens. Quand je me suis fait proposer ce contrat, j’avais une boule dans le ventre. Je me suis tout de suite dit que je ne pourrai pas faire cela. Je me suis ensuite demandé pourquoi ça a été ma première réaction, et c’est pour ça que j’ai accepté. En plus, Le monde est à nu! est une manière unique de découvrir d’autres cultures, car il n’y a rien de plus personnel que la nudité », confie Martin Vachon lors d’une entrevue téléphonique avec Le Canada Français.
Diversité corporelle
Après un tournage qui s’est étalé sur une période approximative de 18 mois, Martin Vachon confirme que sa vision du sujet ainsi que sa manière de l’aborder avec ses enfants ont véritablement changé.
« C’est tellement complexe d’en parler, car le monde a tellement sexualisé la nudité alors que, dans la préhistoire, il n’y avait rien de tabou ou vulgaire par rapport à ça. J’ai vécu la nudité avec des gens qui sont dans des camps naturistes, qui la pratiquent pour assumer leurs corps ou qui l’utilisent comme objet de revendication. Tout ça m’a fait voir que la seule chose que je souhaite vraiment, c’est que tout le monde puisse être à l’aise dans son corps et que, pour ça, il est important de normaliser tôt dans la vie les corps imparfaits. »
En ce sens, Martin Vachon est content qu’une série ose ne pas censurer tant physiquement que psychologiquement la nudité. « On voit la nudité comme on devrait la voir », résume simplement celui qui déplore que, dans plusieurs médias canadiens et d’ailleurs, il n’y ait la promotion que d’une seule sorte de nudité, soit l’hyper- sexualisation de corps retouchés pour vendre du rêve sur les réseaux sociaux.
Horaire complexe
Afin de tourner des images dans plus de 10 pays, Martin Vachon prenait l’avion chaque semaine ou à toutes les deux semaines et devait bien souvent se préparer à la dernière minute.
« Il y avait beaucoup de matière à explorer sur le plan quotidien, artistique, politique et religion. Je faisais donc de la lecture générale, je m’informais sur les intervenants que j’allais rencontrer et je prenais le temps de composer mes questions en anglais et en français pour faciliter le travail des traducteurs sur place », déclare celui qui a dû se dévêtir à plusieurs reprises sur certains lieux de tournage.
Même les membres de l’équipe technique ont dû se conformer à certaines règles. Évidemment, pour des raisons professionnelles, ces moments ont été censurés lors du montage final, mais l’animateur admet que cela a renforcé les liens et a permis, au fil des mois, d’être presque désenbilisé à la vue de plusieurs corps nus en même temps dans des contextes de la vie de tous les jours, comme lors d’une partie de soccer en Allemagne.
L’âme à nu
« Le documentaire va au-delà de la nudité. C’est tellement un sujet intrigant et curieux que les téléspectateurs risquent autant de rire que de pleurer. Lors de l’épisode consacré au Brésil, il est question de la communauté LGBTQ+ qui se sert de la nudité en guise de signe de rébellion pour dénoncer la persécution qu’elle vit », mentionne celui qui a vécu, à sa grande surprise, de grands moments d’émotion lors des tournages.
Parallèlement, Martin Vachon surnomme cette série de « show de cartes postales », car il va permettre aux gens de voyager dans d’autres pays et de faire la rencontre de personnes incroyables.
Le monde est à nu! sera en rediffusion sur TV5 tous les mercredis à 22 heures, les vendredis à 1h15 et les dimanches à 22 heures.
