Les discussions sur les transgenres n’ont pas leur place au Canada, dit Trudeau

Michel Saba, La Presse Canadienne
Les discussions sur les transgenres n’ont pas leur place au Canada, dit Trudeau

OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau a dénoncé mercredi la résolution des conservateurs visant à interdire les transitions de genre des mineurs ou l’opposition de Québec aux toilettes non genrées dans les écoles.

«On a besoin d’être là les uns pour les autres. (…) Toutes ces discussions qui visent à susciter la division et même de la haine n’ont pas leur place au Canada», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse dans le sud-ouest de l’Ontario, en marge de la réunion de son caucus national.

M. Trudeau a affirmé que «moi, la préoccupation que j’ai», c’est l’augmentation des crimes haineux dans la société.

Il a cité le cas des quatre membres de la famille musulmane Afzaal qui «ici, à London», ont été tués «de façon horrible à cause de l’islamophobie» dans une attaque au véhicule-bélier.

«On voit des parades de la Fierté à travers le pays qui ont besoin de plus de sécurité ou qui ont été annulées à cause de préoccupations au niveau de la violence», a-t-il poursuivi.

Selon lui, «les leaders, les vrais leaders, on est là pour protéger les Canadiens, être là pour se défendre les uns les autres pendant qu’on bâtit un monde meilleur».

Samedi, lors de leur congrès sur le thème du «gros bon sens», les conservateurs ont voté à 69,2 % en faveur d’une résolution visant à interdire les transitions de genre des mineurs. Un militant avait alors expliqué que cela est une décision importante qui nécessite «un consentement bien éclairé», ce dont seraient incapables les enfants.

Une déléguée montréalaise avait pourtant prévenu ses collègues lors des (extrêmement brefs) débats sur cette résolution que «les libéraux ne demanderaient pas mieux que de pointer cette question et de dire que nous divisons le pays».

Une autre résolution sur les transgenres visait à restreindre l’accès aux toilettes, vestiaires, refuges et prisons pour femmes aux personnes «de sexe féminin» au nom de la «sécurité, la dignité et l’intimité». Elle a récolté 86,6 % d’appui.

À l’Assemblée nationale du Québec, mardi, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, s’est opposé à la décision d’une école secondaire de l’Abitibi-Témiscamingue qui avait entrepris des travaux afin d’offrir des blocs sanitaires mixtes à ses élèves pour la rentrée 2024-2025.

«On ne pense pas que ce soit une bonne idée. (…) L’école doit effectivement rectifier le tir», a-t-il poursuivi, en ajoutant qu’il est toutefois ouvert à un cabinet de toilette individuel mixte.

Le ministre a soulevé un problème d’intimité pour les adolescentes qui vivent leur puberté et qui pourraient être heurtées par les comportements des garçons.

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