Denis Monière signe un livre sur le cinéaste Roger Frappier

Par mclessard
Denis Monière signe un livre sur le cinéaste Roger Frappier
Le politologue Denis Monière. (Photo : (Photo Patrick Bourque))

Le politologue et essayiste originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu Denis Monière a fait paraître, le 30 août dernier aux éditions Mains Libres, un livre intitulé Roger Frappier : oser le cinéma québécois. Cet ouvrage porte sur le producteur, critique et monteur renommé Roger Frappier, mais traite plus précisément des efforts qu’il a déployés pour nationaliser les films d’ici depuis près de 50 ans.

Denis Monière ne caressait pas depuis longtemps le désir de faire une biographie sur le producteur nommé aux Oscars en 2022 pour le long-métrage The Power of The Dog. C’est en regardant une entrevue que Roger Frappier avait accordée à Radio-Canada en janvier 2022 au sujet de ce film qu’un déclic s’est fait.

« Je me suis demandé comment il avait pu passer de Sorel à Hollywood et devenir l’un des producteurs de films les plus réputés à l’échelle mondiale », débute celui qui a à son actif plus de 50 livres sur le Québec et la vie politique d’ici.

« Je me suis également rappelé d’un article, le premier que Roger Frappier a écrit pour le journal Le Devoir, le 18 décembre 1967. Ce papier traitait de la misère du cinéma québécois et de l’importance que les habitants du Québec se voient eux-mêmes à travers le cinéma », continue-t-il.

Biographie

Comme il s’agit d’une des rares biographies à ne pas avoir été commandée par la personne et qu’elle traite d’un individu toujours vivant, Roger Frappier : oser le cinéma québécois ne retrace pas la vie privée de l’homme de cinéma.

« Ça reste une biographie, mais le livre est centré sur la vie professionnelle et intellectuelle. J’avais envie de sortir de ma zone de confort et d’explorer d’autres univers comme la culture. Roger Frappier était un beau sujet, d’autant plus qu’il est un baby-boomer qui s’est battu pour en arriver à ses buts. Il n’a pas eu tout cuit dans le bec. Il se bat encore aujourd’hui pour que la liberté des créateurs soit respectée par les institutions publiques », explique l’auteur.

Même si Denis Monière a fréquenté Roger Frappier du temps qu’ils étaient tous deux jeunes étudiants au collège Sainte-Marie, le cinéaste n’a pas été consulté pendant le processus d’écriture de l’ouvrage.

« Il a seulement lu le livre quand il en a reçu une copie à son domicile. Je me suis toutefois inspiré de sa méthode qu’il nommait le cinéma direct lorsqu’il filmait des documentaires. Cette méthode consiste à mettre un ou plusieurs sujets en contexte et les laisser me parler. En mettant Roger Frappier dans son contexte, cela m’a conduit à traiter de l’histoire du cinéma au Québec, chose qui m’a permis de parler de manière générale de l’histoire du Québec d’un point de vue politique. »

Recherches

L’auteur a évidemment lu de nombreux articles concernant Roger Frappier afin de bien faire valoir les idéaux et combats menés par le producteur de La grande séduction et Du déclin de l’empire américain pour faire rayonner le cinéma québécois.

« J’ai beaucoup consulté la cinémathèque québécoise, car elle a beaucoup de dossiers sur le cinéma québécois. J’ai visionné les films produits ou réalisés par lui et j’ai lu tous les articles de presse concernant Roger Frappier, qu’il les ait écrits lui-même ou non », mentionne Denis Monière.

Politique

Sans se proclamer comme un grand spécialiste du septième art, Denis Monière se considère comme un cinéphile qui aime se tenir à jour dans l’évolution du cinéma québécois, tout en soulignant quelques bémols au sujet de cette industrie. 

« Le cinéma québécois est intimiste, voire individuel. Je déplore le manque de préoccupation sur les enjeux collectifs. Il fait comme si la politique n’était que méprisable ou négative, alors que c’est le contraire dans plusieurs pays comme la Belgique et le Danemark », de conclure celui qui travaille actuellement sur un essai qui traitera de la carrière de la dramaturge et poète Michèle Lalonde, qui est décédée en juillet 2021. Elle est reconnue pour le poème Speak White

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